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Citation de mariecesttout


Chacun de nous le sait qui l’éprouve dans les situations les plus banales, où l’on se trouve frappé et meurtri sans s’y attendre, alors même que l’on pensait être immunisé.
Il ne suffit pas d’inverser le stigmate ,pour parler comme Goffman, ou de se réapproprier l’injure et de la resignifier, pour que leur force blessante disparaisse à tout jamais.On chemine toujours en équilibre incertain entre la signification blessante du mot d’injure et la réappropriation orgueilleuse de celui-ci. On n’est jamais libre ou libéré. On s’émancipe plus ou moins du poids que l’ordre social et sa force assujettissante font peser sur tous et à chaque instant. Si la honte est une « énergie transformatrice » ,selon la belle formule d’Eve Kosofsky Sedwick, la transformation de soi ne s’opère jamais sans intégrer les traces du passé: elle conserve ce passé, tout simplement parce que c’est le monde dans lequel on a été socialisé, et qu’il reste dans une très large mesure présent en nous aussi bien qu’autour de nous au sein du monde dans lequel on vit. Notre passé est encore notre présent. Par conséquent, on se reformule, on se recrée ( comme une tâche à reprendre indéfiniment), mais on ne se formule pas, on ne se crée pas.

Pour le dire en termes foucaldiens: il ne faut pas rêver d’un possible "affranchissement " , tout au plus peut-on franchir quelques frontières instituées par l’histoire et qui enserrent nos existences.

Capitale fut donc pour moi la phrase de Sartre dans son livre sur Genet: « L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous. » Le principe d’une ascèse: d’un travail sur soi."

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