La progression de la population carcérale est notable sur tous les continents. [...] Certes, l'évolution de la population carcérale ne suffit ni à décrire les tendances répressives d'une société ni à en épuiser les manifestations, mais elle en est un bon indice.
Dès lors, quand de telles régularités apparaissent au plan mondial, il faut supposer qu'elles attestent un fait majeur qui transcende les singularités historiques nationales. Ce fait a une temporalité : il s'amorce dans les années 1970 et 1980 et s'accélère ensuite à des rythmes variables selon les pays. Je propose de parler de moment punitif. (p. 15)