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Critiques de Didier Guyvarc`h (2)
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Histoire populaire de la Bretagne

Ouvrage collectif facile et intéressant à lire (pas de notes de bas de page, vocabulaire accessible..), bien que j'aie trouvé le livre instructif surtout à partir du XVII/XVIIIè s car la période précédente est une succession d'exemples très brefs et disparates - manque de sources écrites sans doute - ne (dé)montrant pas grand'chose.

A partir du XVIIIè on a davantage d'exemples des conditions dans le "peuple", sans que ce soit une découverte cependant : la confirmation que "l'immense majorité des gens" est pauvre, misérable, a peu d'existence en tant que sujets des rois et même sous les Républiques après la Révolution. C'est quasiment leur situation jusqu'à une époque proche (l'époque contemporaine se caractérisant par un émiettement, un isolement, des vies. On a bien vu l'importance de rencontres chez des Gilets Jaunes).

Cela fait du bien de lire l'Histoire sans être farci de noms de riches et célèbres (et pour cause), de dates de guerres etc.. Intéressantes aussi un certain nombre de rectifications et de remises en question (sur la vision donnée des Chouans par exemple).

Ce livre m'a remis un certain nombre d'événements sous les yeux et m'en a fait découvrir d'autres. Les auteurs insistent régulièrement sur le fait que la réalité est complexe, plurielle..Leurs descriptions sont donc nuancées.

A un moment ils écrivent que l'image de la Bretagne est idéalisée dans le Cheval d'Orgueil (PJ Hélias) mais je ne vois pas en quoi (la misère y est bien présente). Donne envie de (re)lire Fils de Plouc de mon ancien prof Jean Rohou et les Mémoires d'un paysan bas-breton de Jean-Marie Déguignet (nom de mémoire).

On a entendu dire que "les gens heureux" n'avaient pas d'histoire, ce livre est l'un de ceux qui donne une Histoire aux gens "modestes" (dans tous les sens du terme) et, pour quelqu'un, comme moi, qui s'intéresse à la Bretagne (mon pays), c'est un livre à lire et à garder.


Lien : https://marcokerma.com
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Histoire populaire de la Bretagne

Un bon livre d'histoire sur la Bretagne. Il rend avec beaucoup de prégnance le sort des miséreux et de ce petit peuple qui composait l'immense majorité, bien plus préoccupé par leur quotidien, que par la valse des têtes couronnées. L'histoire populaire du peuple, a été déjà traité mais pas de cette façon exhaustive. Mais elle la complète. Je me souviens que Duby par exemple parle de l'infime outillage des paysans du moyen âge, une époque où la perte d'une faucille pouvait être capital, vu l'extrême pauvreté. Et comment les inventions techniques, telle celle du collier d'attelage à permis en multipliant la force des animaux de trait de multiplier aussi les récoltes, et de s''extraire de la misère noire.

Le livre fait référence aussi à des auteurs populaires précieux, tel Jean Marie Duguignet, dont on a redécouvert les mémoires il y a une vingtaine d'années, et qui parle au mieux de ce qu'était un gamin bas breton au dix neuvième siècle, et l'importance de l'église. .

. Le livre s'apprécie davantage si on a des notions d'histoire générale, car le sort du peuple dépend tout de même des traités et des guerres. Ainsi la révolte du papier timbré, à mon avis pas assez traité ni évoqué, est du aux conséquences catastrophiques des guerres de louis quatorze. Les auteurs rendent très compréhensible par contre le choix qu'ont fait plusieurs générations de renoncer à l'apprentissage de la langue à leurs enfants. Le Breton, parce qu'il maitrise peu ou pas du tout le Français, est en effet exclu de la réussite sociale, et méprisé. C'est quelque chose d'universel en fait, ayant trait aux peuples colonisés. Il aurait été intéressant dans le dernier chapitre qui s'attache à l'histoire récente, de développer ce qu'est devenu la langue Bretonne. Les écoles Diwan se battent en effet contre la perte de cette culture essentielle. Ce sont souvent maintenant les milieux privilégiés et militants qui sont aux premiers rangs de ce combat. Si les auteurs s'attachent aussi à parle du " miracle breton", transformant cette arrière cour en un des premiers pôles d'agro alimentaire d'Europe, ils ne parlent pas tout des effets concomitants désastreux sur l'eco système, et du clivage qui s'installe dans la population. De la même façon le combat de Notre dame des Landes n'a été traité qu'en quelques lignes assez ambigus. Les militants se voyant ainsi reproché de ne pas se soucier de la population de l'aéroport de Saint Jacques existant, et des nuisances. Par là ils oublient l'intérêt collectif majeur, le but et le sens du combat contre un projet décidé à Paris, loin des nécessités du pays. Un combat en osmose avec celui de Plogoff, mais aussi des enjeux à venir. Car les algues vertes, dont les auteurs ne disent mot, et la bétonisation, le clivage entre paysans productivistes et population mise en danger par la force des lobbys aurait mérité tout autant un développement. .Le modèle économique Breton est en effet à bout de course, et impose des mutations.

Mais je ne veux pas ternir trop ce livre que je juge vraiment réussi dans l'ensemble, et qui se lit facilement, sans tomber dans la simplification.
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