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Citations de Dominique Collin (50)


L’amour consiste donc à se faire le proche de l’Autre.
Selon cette autre logique de l’amour, l’Autre est sauvé car il n’est plus réduit à une abstraction : il est celui dont je me fais le prochain. (…)
l’amour devient concret aussitôt que je me fais proche de l’Autre qu’est autrui et qu’autrui me rend proche du Soi que je suis.
(page 169)
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Qu’est-ce que l’Évangile ? La communication de la joie d’exister. La joie de sentir « bondir » en soi ce Soi en souffrance jusqu’à se sentir naître à nouveau.
Le Soi, c’est l’enfant « tout ouïe ».
« Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m’accueille moi-même ; et qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé » (Mc 9, 37).
(page 186)
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L’Évangile est une révélation que rien ne prépare.
C’est comme si, à un moment, on réalise enfin que la vie est un don, qu’elle nous est offerte comme un cadeau, qu’il est bon de croire, qu’il est bon de vivre dans la reconnaissance et dans la gratuité ; que cette compréhension nouvelle de la vie soit capable de grandes transformations : fini de vouloir être quelqu’un, de se surpasser ou de dépasser les autres, l’Évangile de la gratuité nous révèle à nous-mêmes.
(page 187)
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L’Évangile est inouï parce qu’il subvertit la morale du monde, révélant ainsi une autre logique qu’il nous propose comme ouvrant à la Vie vivante.
Il le fait, nous l’avons vu, grâce au principe d’inversion.
« Le christianisme à coup sûr n’est pas de la mélancolie ; au contraire, il est la bonne nouvelle - pour les mélancoliques ; quant aux superficiels, il n’est pas, certes, pour eux la bonne nouvelle, il commencera par les rendre sérieux. » (Kierkegaard)
(page 156)
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Car la tristesse selon Dieu met en œuvre la conversion en vue d’un salut irrévocable tandis que la tristesse du monde produit la mort (2 Co 7, 9-11).
(page 157)
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Car la foi n’a rien à voir avec la causalité : que les choses soient ce qu’elles sont ou que les faits soient avérés parce qu’ils sont les conséquences de causes antécédentes ne l’intéresse nullement.
Si la foi était fondée sur une cause, c’en serait fini de la foi. (…)
La foi consiste à tenir à la possibilité (en ce sens, la foi est l’autre nom pour l’espérance).
La dunamis est donc un acte qui rend possible… l’impossible. (…)
Mais seul celui qui croit reconnait, après coup, qu’un geste ou qu’une parole ont rendu possible, à l’intérieur de l’événement lui-même, un à-venir autre.
C’est ainsi qu’on comprend que seule la foi est capable de reconnaître le possible mais aussi de l’opérer, quand bien même ce serait jugé impossible.
Et s’il manque du possible dans notre vie, ce n’est pas parce que Dieu ne fait rien pour nous (parce que nous ne l’aurions pas mérité ou parce que nous douterions de sa toute-puissance), mais à cause de notre « peu de foi ».
(page 162-163)
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Seul l’amour rend l’Absent (le Soi, Autrui, Dieu) présent.
(page 173)
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Comment l’Évangile exprimerait-il la Vie s’il ne nous rendait pas sensible à son intensité communicative : «  Notre cœur ne brûlait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait en chemin et qu’il nous ouvrait les Écritures ? » (Lc 24, 32) ?
Or nous avons pressé l’Évangile pour en extraire une doctrine sans vie, un prêt-à-croire sans tonalité, une morale sans joie d’où s’est retrouvée exclue l’expérience du gracieux et du vif.
(page 24)
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Bref, c’est en opérant le déssaisissement du « moi » que l’amour triomphe de l’angoisse.
(page 143)
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L’angoisse du « dévivre »
Mais après tout, d’où vient ce mal que j’appelle « dévivre » ?
De l’angoisse qui nous saisit au bord du gouffre quand, mus par un désir de liberté, nous aimerions sauter hors de ce « moi » qui nous tient plus que nous n’y tenons (l’angoisse n’est pas à confondre avec la peur : la peur est liée à un « objet », comme la peur du « noir » tandis que l’angoisse n’a pas d’objet, elle relève de notre manque à être).
Dit autrement : notre « moi » est bordé d’angoisse et nous aimerions franchir cet abîme mais nous sommes pris de vertige… et nous nous raccrochons à notre « moi ».
(page 32)
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Comment savons-nous que la parole de la Vie est certaine et véridique ?
Pour cette unique raison : qu’elle vit en moi, ou encore que c’est moi comme Soi qui l’exprime en vivant vraiment.
De telle manière que s’intensifie la connivence entre ce que la Vie dit et le Soi que je suis.
« Avec le Christ, je suis un crucifié ; je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 19-20).
Ou encore : que l’Évangile passe en moi par ce qu’il communique, la Vie.
(page 123)
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La parole chrétienne prête à sourire quand elle réduit l’Évangile à la parole des chrétiens, comme si l’Évangile était leur « programme ».
(page 125)
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Nous nous imaginons que c’est le compagnonnage avec le Christ qui fait le disciple alors que seule l’ouverture à la parole de la Vie décide de la qualité de disciple (pas plus que c’est l’appartenance au christianisme qui fait le chrétien…).
Le « statut » de disciple n’a donc rien d’acquis une fois pour toutes, il est relatif à cette nouvelle qualité d’écoute sans laquelle il n’y a pas de compréhension de l’Évangile possible.
(page 107)
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Une seule issue s’ofre à nous : entendre de la Vie elle-même la possibilité de vivre vraiment.
Encore faut-il l’entendre comme elle le dit. Donc entendre l’inouï lui-même.
À la suite de Jean, de Paul ou de Marc, nous entendons que cette manière inouïe qu’a la Vie de nous parler s’appelle « Évangile ».
Ainsi la nouveauté de l’Évangile réside moins dans ce qu’il dit que dans l’expérience qu’il rend possible et qui, elle aussi, peut être appelée « bonne nouvelle ».
La vie de l’homme rendue possible par la parole de la Vie : tel est l’essentiel
Telle est l’urgence au temps de la fin.
(page 25)
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En effet, plus on écoute l’inouï de la parole de la Vie, moins on le « saisit ».
C’est ainsi que la parole de Dieu garde intacte son altérité : jamais elle ne peut devenir homogène au savoir ; au contraire, plus elle se fait entendre, plus se creuse l’écart de son inouï.
Aussi, tout approfondissement des Écritures n’est pas un simple progrès dans la connaissance de celles-ci.
C’est là l’intensification de l’inouï : plus j’accepte d’être dérouté par ce que je lis, plus mon écoute devient réceptive à l’inouï.
(page 94)
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L’Évangile est libre de doctrine
Le malheur est que l’Évangile a été phagocyté par la doctrine, ce « prêt-à-croire » bien commode pour faire croire…
Et même si notre époque ne connaît plus de certitudes théologiques, elle reste convaincue que l’Évangile n’avait d’utilité qu’à faire savoir de mystérieuses croyances religieuses, aujourd’hui largement périmées.
Comme si l’Évangile parlait le langage des dogmes !
(page 95)
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La parole de la Vie
L’Évangile est donc la Vie en tant qu’elle nous parle, que ça nous parle.
« Heureuse annonce » signifie que la Vie n’est Vie qu’à se communiquer.
Demandez à un chrétien de quoi parle l’Évangile, il vous répondra peut-être qu’il est message d’amour ou la vie de Jésus.
Or, bien plus qu’un message ou qu’une biographie, l’Évangile est une opération : il agit en nous.
Il ne délivre pas un contenu, mais il nous fait quelque chose.
(page 27)
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Car la vraie menace, le péril terrible, c’est « cette volonté de néant qui devient néant de la volonté », l’attraction du rien, le nihilisme.
« Fatiguée de vouloir », lassée de dominer, la raison moderne voit la flèche du progrès se retourner contre elle. La standardisation du monde et la réduction des rapports humains à des fonctions monétaires apparaissent comme des arrangements du non-sens.
Tout est instrumentalisé par l’algorithme et les flux financiers : qui sait où cette planification va nous mener ? Mais nous serions immunisés contre le nihilisme si la gravité de ce constat faisait justement problème.
L’attraction du rien, c’est quand le problème ne fait plus problème.
(page 9)
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Cela signifie encore que la parole chrétienne n'est pas orientée vers ce qui est définitif (comme ce qu'on appelle le «Jugement dernier » ou même le terme pour chacun que constitue la mort) mais ce qui est ultime, à savoir l'accueil de l'Evangile comme nouveau barème des valeurs qui juge, à chaque moment de l'histoire, du présent afin de le rendre à lui-même: une présence à un présent. Une présence au don d'exister. C'est cela le temps qui compte.
de cette présence, la modernité souffre de son absence. Pourquoi? Parce qu'elle a choisi de privilégier un rapport particulier au monde: celui de l'utilité. Il lui faut donc régler sa vision sur ce qui peut être calculé, mesuré, évalué, saisi. Dans cette optique technicienne, la perception a intérêt à se renforcer contre l'imprévisible, qui est le mode d'apparition de l'insaisissable.
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Dominique Collin
Assises du réseau de la CCBF –29 septembre Conférence de Dominique Collin «le christianisme n’existe pas encore»

Donc si l’Évangile,c'est cet inouï d'une communication d'existence, ça veut dire que partout où se dit, où se vit, où se teste une existence, ça veut donc dire que l’Évangile est là, ça veut dire que,par l'inouï de l’Évangile, nous serons mieux à même d'entendre la vérité de ce grand principe dont nous aurions à nous rappeler plus souvent: les quatre évangiles sont contenus dans l’Évangile, l’Évangile n'est pas contenu dans les quatre, les quatre écrits sont contenus dans la parole qu'est l’Évangile, mais la parole évangile n'est pas contenue dans les quatre évangiles; ça veut dire que partout où il y a la communication d'existence, il y a l’Évangile (...) Et ça peut l'être dans des formes qui n'ont rien à voir avec le christianisme, ça peut se dire chez un athée, puisque seul un incroyant peut dire je crois, ça peut se dire dans le bouddhisme.

je suis convaincu que l’Évangile a une réserve, une réserve d'inouï, inouï c'est-à-dire ce qui n'a pas encore été entendu, parce qu'on n'entend jamais que ce qu'on a déjà toujours entendu. Il y a de l'inouï dans l’Évangile, qui est sa réserve, sa part d'avenir, sa promesse que ça puisse parler à quelqu'un, parce que l'inouï provoque de l'inattendu, de la surprise, même des effets de choc, qui sont des effets que l’Évangile a et qui peuvent encore interpeller, interloquer quelqu'un aujourd'hui.
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