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Citation de Tandarica


Né en 1858, Zamfirescu appartenait à une famille de fermiers. De cette famille et de ses premières années de l’enfance, écoulées dans les propriétés que ses parents possédaient ou affermissaient dans les plaines de la Valachie, il devait lui rester cet amour profond de la vie rurale, dont il allait bientôt se séparer, cette nostalgie du monde dont il était parti sans retour, et qu’embellissait encore le souvenir. L’empreinte des premières impressions est si profonde, que son âme de poète la retrouve à chaque instant. Il n’avait pas encore vingt-trois ans, quand il commençait déjà à se raconter ses souvenirs d’enfance : il peignait, avec la mélancolie que l’on met dans le récit des amours disparues, l’église de sa petite ville de province, le crépuscule où « l’on sent dans l’air un reste du parfum qu’a la terre au printemps ; le son des cloches se perd dans le bruit infini de la ville, et la voix du temps qui passe murmure : Vivez, vivez car votre fin n’est pas loin ».
Dans l’âme de l’écrivain, le rêve est né avec le souvenir. Mais en même temps ce rêve prend conscience de soi, s’analyse ou se réalise, selon les dispositions de l’esprit. Zamfirescu lui-même nous avait signalé ce dualisme de l’esprit, qui « se divise en deux êtres distincts : l’un qui sent la beauté, la voit et la comprend, et l’autre qui comprend cette compréhension, et s’en réjouit ».
La jeunesse, l’amour du rêve et de la beauté, tout cela faisait de lui un poète. C’est, en effet, comme poète qu’il fit ses débuts dans la littérature en 1880, salué avec beaucoup de chaleur par la plupart des critiques.
Dans l’espace des huit ans qui suivirent, jusqu’à son départ à l’étranger, il publia encore des vers, des chroniques, un volume de nouvelles intitulé « Sans Titre » est un roman intitulé « Devant la vie ». Il se rattache au mouvement littéraire connu sous le nom de Junimea, dont l’expression était la revue « Entretiens littéraires » ; il devint le collaborateur assidu de cette publication, et ce fut dans ses salons qu’il connut les écrivains les plus en vue. Il se lia surtout avec Titu Maiorescu, personnalité éminente et chef reconnu de ce mouvement littéraire ; celui-ci montra beaucoup de considération pour les mérites de notre écrivain, et lui facilita la carrière littéraire, autant que celle qu’il s’était choisie dans la diplomatie.

(p. 3-4, Introduction)
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