Ferraby était à l’âge où l’on a le sommeil sain et profond. D’ordinaire, il s’endormait dès que sa tête touchait l’oreiller, mais, cette nuit-là, de longues minutes s’écoulèrent avant qu’il se sentît envahir par le sommeil. Sa dernière sensation fut d’entendre les douze coups de minuit qui sonnaient à l’église du village.
Puis il commença à rêver. Ce fut un cauchemar torturant, horrible. Il marchait aux côtés d’Isla Crane, le long de la route, lorsque quelqu’un le surprenait par derrière et lui jetait quelque chose autour du cou. Le nœud se serrait de plus en plus. Il faisait des efforts pour pouvoir respirer. Sa tête s’était enflée dé-mesurément. Il luttait désespérément quand il se réveilla. Ce n’était pas un rêve : son cou était pris dans un lien étroitement serré.
Il se dressa sur son lit, cherchant à se libérer de l’entrave. Il tirait farouchement sur le lien, mais sentait ses forces défaillir. (p79)