Je ne connaissais rien à l'histoire de Kerfol - je découvrais la Bretagne, et c'était seulement la veille que Lanrivain avait mentionné ce nom devant moi -, mais il était impossible de jeter ne fût-ce qu'un coup d’œil à ces pierres sans ressentir en elles une longue histoire accumulée. Quelle genre d'histoire, je n’avais pas les moyens de le deviner : peut-être, tout bonnement, le poids représenté par l’association de toutes ces vies et de toutes ces morts qui confère immanquablement aux vieilles demeures leur majesté. Mais par son aspect, Kerfol suggérait quelque chose de plus : une perspective de souvenirs graves et cruels qui se perdait, comme des propres avenues grises, pour se fondre dans l'obscurité.
Kerfol