LE PROMENEUR
Je veux m'imaginer que ce noir promeneur
Traversant le jardin précieux à l'automne
Et que je suis d'un pas rapide et monotone
Fuit sous les arbres d'or quelque étrange douleur.
Je respire après lui le mince étang qui stagne
Je vois les rocs, le saule et la frêle campagne.
Il marche devant moi, ce passant, et je crains
D'apercevoir des traits qui ne seraient les tiens
Je veux suivre de loin, sans la perdre, cette ombre
Jusqu'à ce que le parc devienne froid et sombre
Et derrière un vivant que je ne connais pas
Ralentir ou presser, en sanglotant, mes pas.
CE N'EST PAS VRAI QUE MORT...
Ce n'est pas vrai que, mort, tu me seras plus proche,
Que j'entendrai, la nuit, comme un appel de cloche
Et que le monde avec ses cieux, ses eaux, ses bois
Sera ce temple où sonnera ta seule voix...
À l’aube «plus obscure que la nuit», Paul Valéry s’éveillait et consentait d’être éveillé. Il se levait, buvait une tasse de café – qu’il avait souvent préparée lui-même – et retrouvait ses problèmes : l’Infini fermé de notre esprit, le temps... Il notait, dans une forme parfaite, toutes sortes de pensées et conserva toujours cette habitude. Après des années de méditation, il dira simplement qu’il arrive peut-être un moment où le penseur a suffisamment précisé ses idées pour ne plus pouvoir considérer que des questions précisément insolubles.
(p.65)
La loi du 1er décembre 1900 a permis aux Française d'être avocates ; on a pensé qu'elles pourraient, apprenant le droit, défendre les justes causes et, sans que le droit fut généreux à leur égard, l'enseigner dans les Facultés.