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Citation de AuroraeLibri


Cette fièvre de religion dura plusieurs années pendant lesquelles Germinie vécut concentrée, silencieuse, rayonnante, toute à Dieu, — au moins elle le croyait. Cependant peu à peu son confesseur avait cru s’apercevoir que toutes ses adorations se tournaient vers lui. À des regards, à des rougeurs, à des paroles qu’elle ne lui disait plus, à d’autres qu’elle s’enhardissait à lui dire pour la première fois, il comprit que la dévotion de sa pénitente s’égarait et s’exaltait en se trompant elle-même. Elle l’épiait à la sortie des offices, le suivait dans la sacristie, s’attachait à lui, courait dans l’église après sa soutane. Le confesseur essaya d’avertir Germinie, de détourner de lui cette ferveur amoureuse. Il devint plus réservé et s’arma de froideur. Désolée de ce changement, de cette indifférence, Germinie, aigrie et blessée, lui avoua un jour, en confession, les sentiments de haine qui lui venaient contre deux jeunes filles, les pénitentes préférées de l’abbé. Le prêtre alors, l’éloignant sans explication, la renvoya à un autre confesseur. Germinie alla se confesser une ou deux fois à cet autre confesseur ; puis elle n’y alla plus ; puis elle ne pensa plus même à y aller ; et de toute sa religion, il ne lui resta plus à la pensée qu’une certaine douceur lointaine et comme l’affadissement d’une odeur d’encens éteint.
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