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Citation de AuroraeLibri


Son intelligence allant ainsi en s’affaissant, son corps aussi s’abandonnait et se délaissait. Elle renonçait à la toilette, à la propreté même. Dans son incurie, elle ne gardait rien des soins de la femme ; elle ne s’habillait plus. Elle portait des robes tachées de graisse et déchirées sous les bras, des tabliers en loques, des bas troués dans des savates avachies. Elle laissait la cuisine, la fumée, le charbon, le cirage, la souiller et s’essuyer après elle comme après un torchon. Autrefois, elle avait eu la coquetterie et le luxe des femmes pauvres, l’amour du linge. Personne dans la maison n’avait de bonnets plus frais. Ses petits cols, tout unis et tout simples, étaient toujours de ce blanc qui éclaire si joliment la peau et fait toute la personne nette. Maintenant elle avait des bonnets fatigués, fripés, avec lesquels elle semblait avoir dormi. Elle se passait de manchettes, son col laissait voir contre la peau de son cou un liseré de crasse, et on la sentait plus sale encore en dessous qu’en dessus. Une odeur de misère, croupie et rance, se levait d’elle. Quelquefois c’était si fort que Mlle de Varandeuil ne pouvait s’empêcher de lui dire : — Va donc te changer, ma fille… tu sens le pauvre…

Chapitre XXXIX
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