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Citation de babel95


- Pourquoi tu ne me laisses pas dormir encore un peu ?
- Tu n'as pas besoin de dormir. Tu as besoin de commencer ta nouvelle vie, et tout de suite.
- Mais quelle nouvelle vie ? Ce sera juste la même que l'ancienne, mais en plus triste et plus solitaire, avec moins de joies. Je te remercie de ton aide, Sybille, l'histoire des sept vies et tout, mais la voilà, la réalité.
Sybille s'est assise sur son arrière-train au beau milieu du tapis bleu, entre le lit et le bureau.
- Réalité, réalité, réalité... Ecoute : imagine que quelqu'un construise des murs tout autour de cette pièce de façon à boucher la porte et les fenêtres. Il ne resterait qu'une petite ouverture par laquelle on te passerait à boire et à manger.
- C'est quoi, ça ? Un test psychotechnique ?
- Disons plutôt que c'est un jeu. Comment feras-tu pour sortir ?
Cette chatte me filait mal au crâne. J'ai attrapé la bouteille d'eau sur la table de nuit et j'en ai bu une gorgée. J'ai rallumé mon portable. Où étaient mes antidépresseurs ? Ah, oui, je les avais jetés hier à travers la chambre.
- Je ne sais pas, Sybille. Je trouve ça un peu glauque, comme jeu. J'appellerais la police avec mon portable.
- C'était à prévoir. Toujours vos fichus appareils. Mais ça ne te servirait à rien : à cause des murs, il n'y a plus de réseau.
Je me suis mise à chercher la boîte de médocs. Où avait-elle pu atterrir ? Je me suis accroupie pour fouiller entre les câbles de l'ordinateur, derrière le bureau.
- Et l'ordinateur n'est pas connecté à Internet non plus, je présume ?
- Tu présumes bien. On ne peut même pas l'allumer parce qu'il n'y a pas d'électricité. La seule source de lumière provient de l'ouverture par laquelle on te passe la nourriture.
- Ah oui ? Alors j'essayerais de démolir le mur avec le bureau.
La boîte de psychotropes semblait avoir disparu comme par enchantement.
- Impossible, a riposté Sybille. Il sont robustes et très épais.
......
- Tu donnes ta langue au chat ? A-t-elle demandé, espiègle.
- Eh bien oui, je te la donne, ma langue. Comment je devrais sortir de cette pièce, d'après-toi ?
- Tu n'as qu'à faire un pas, et tu seras dehors, a déclaré Sybille en sautant sur la pelouse dans le jardin et en s'éloignant vers la rue.
- Mais comment ? Eh, tu vas où, là ?
Je me suis rapprochée de la fenêtre.
- Je n'y comprends rien, Sybille, explique-moi !
- Il n'y a pas grand chose à expliquer C'est juste que la prison, les murs, les geôliers, tout ça c'était dans ta tête. C'est toi qui les avais créés. En fait, ils n'existent pas. Il suffisait de s'en rendre compte pour pouvoir sortir.
- J'en étais sûre ! Tu m'as baratinée !
- Moi ? Pas du tout. A la limite, c'est toi qui te baratines. Tu te dis que ta vie est horrible, que tu es fichue, que tu ne pourras plus jamais être heureuse. Les voilà tes murs, et tu les as construits toi-même. Allez, sors de ta chambre et prépare-toi pour une balade, ton entraînement va commencer.-
- Quel entraînement ?
- Détruire un mur, même mental, exige pas mal de force, a-t-elle déclaré en reprenant sa marche. Il faut s'entraîner....
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