Citations de Elena Lasida (25)
L’expérience de ce « goût de l’autre » montre bien que l’identité est toujours une histoire de rencontre. Rencontre du même et de l’autre. Rencontre du similaire et du différent. Rencontre qui révèle à chacun ses propres racines et qui donne des ailes pour s’envoler ailleurs.
Cette perspective de la gratuité et de la surabondance est enracinée théologiquement pour les chrétiens, dans l'acte de création: la création est à la fois ex nihilo (de rien) et pour rien; elle est l'expression d'un amour sans condition, totalement libre, qui permet au receveur d'accueillir ce don et d'en être lui-même le responsable et le dispensateur. Étant créé à partir de rien et gratuitement (ou pour rien) tout peut être reçu et compris comme don gratuit. Si le don cache son donateur, c'est pour laisser le récepteur libre avec c3e qui est livré entre ses mains.
On peut choisir la vie et mourir. Nous sommes des éternels voyageurs, en errance à travers nos morts multiples. Chaque arrivée devient très vite un nouveau départ, chaque acquis, une nouvelle perte. Le contraire de la vie n’est pas la mort, mais l’arrêt définitif de ce voyage à travers la mort.
Nous sommes dans un "temps favorable" pour faire émerger du radicalement nouveau... aujourd'hui c'est le "temps favorable" pour rendre l'existence plus humaine, et l'économie fait partie de cette aventure passionnante.
Dès lors, rendre le développement « durable » ne consiste pas tellement à faire durer nos acquis, mais plutôt à faire durer notre capacité créatrice.
Une économie ne peut pas être comprise en dehors des autres domaines de la vie en société, elle sert à tisser des liens avant même de satisfaire des besoins.
Plutôt qu'un moyen de satisfaire ses besoins, l'économie apparaît comme un lieu où se construit la société. Plutôt qu'un système pour réguler la circulation des biens, elle devient un facteur de médiation sociale. Plutôt que source de richesse monétaire, elle devient source de richesse relationnelle. Evidemment, elle est concernée par les besoins, les biens et la monnaie, mais sa finalité première est au-delà. Elle révèle et suscite le "goût de l'autre".
J'ai particulièrement aimé sa vision sur les frontières... et tant d'autres choses. J'ai souligné de nombreux passages !!
Un livre très pertinent car on sent que l'auteure est traversée par ce qu'elle écrit
Le passé composé, c’est le temps verbal qu’on utilise pour « marquer une action passée ayant quelque rapport avec le moment présent »…
Et l’identité est aussi futur imparfait… Le futur imparfait serait ainsi une action future qui serait imparfaite et inachevée, toujours en train de se poursuivre, de se renouveler, de se perfectionner. L’identité est futur imparfait car elle est définie par le futur qui nous met en marche vers quelque chose que l’on espère atteindre mais que l’on ne connaît pas encore. Elle est futur imparfait car elle est construction d’avenir, inachevée mais en mouvement…
Si la lutte contre la pauvreté vise à combler les manques dont souffrent certaines personnes, elle risque de se situer uniquement au niveau des effets plutôt que des causes.
La communauté se construit grâce, et non pas malgré, ce qui lui manque : La fonction de l’économie ne serait donc pas de supprimer le manque, mais de le mettre en mouvement. Sa finalité ne serait pas de rendre les personnes auto suffisantes mais interdépendantes.
La liberté, ce n’est pas ne rien devoir à personne, c’est se reconnaître en dette, une dette positive qui ne culpabilise pas mais qui invite à devenir à son tour donateur.
Ces religieuses en maison de retraite qui, par la manière de vivre leur dépendance physique et psychique, font de la fragilité un lieu de rencontre et de fête.
L’enseignement est comme un observatoire de la vie, un lieu de contemplation et d’émerveillement.
Je conçois l’enseignement comme un lieu où circule la vie plutôt qu’un moyen pour transmettre des connaissances ; un lieu qui met en route plutôt qu’un arrêt pour remplir le réservoir ; une préparation au pèlerinage plutôt qu’un entraînement à la course. L’enseignement ainsi conçu dépasse les limites des institutions qui lui sont réservées.
La dimension sociale de l’économie solidaire est d’ordre « sociétal » : elle relève surtout de la manière de vivre ensemble et de faire société. L’économie solidaire déplace ainsi la représentation classique de l’économie, du social, et de leur articulation.
Le passeur n’est pas un guide qui indique le chemin à suivre. Non, le passeur est quelqu’un qui met en lien, qui ouvre le chemin, qui dit que la traversée est possible, qu’on peut y aller. Quelqu’un qui accompagne à partir de sa propre traversée, non pour qu’on l’imite, mais pour nous donner l’envie et la force de faire notre propre traversée.
C’est le fait de participer à la création des biens, plutôt que celui d’en bénéficier, qui permet de considérer une vie comme véritablement humaine. Le sens du développement change ainsi de cap : l’amélioration de la qualité de vie ne se réduit pas à l’accroissement de la capacité d’accès aux biens, mais se définit plutôt par l’augmentation de la capacité de chacun à se sentir créateur.
En effet, une vie bonne, non déterminée uniquement par des besoins à satisfaire mais par la capacité créatrice de l’humain, est une vie dont le contenu n’est pas prédéfini. C’est une vie qui fait place à l’imprévisible car elle cherche à libérer plutôt qu’à combler.
La « vie bonne » est souvent associée à la « qualité de vie », notion qui à son tour est habituellement réduite au degré de satisfaction des besoins.