Istanbul était une ville liquide. Rien ici de permanent. Rien qui semble établi. Tout avait dû commencer des milliers d’années auparavant, quand les lames de glace fondirent, que les eaux montèrent, et que toutes les formes de vie connues furent détruites. Les pessimistes avaient été les premiers à fuir les lieux, sans doute ; et les optimistes à choisir d’attendre pour voir comment les choses allaient tourner. Nalan se dit que l’une des tragédies constantes de l’histoire humaine, c’est que les pessimistes sont plus doués pour la survie que les optimistes, d’où il s’ensuit logiquement que l’humanité véhicule les gènes d’individus qui ne croient pas en l’humanité.