Citations de Elinor Glyn (32)
Entre hommes, peu d’amitiés résistent à la jalousie…
Quand la situation me force à réfléchir, je casse toujours mes entraves…
Enfin, les tziganes sont fidèles : inutile de tenter de les corrompre avec de l’argent. Mais attiser leur jalousie, c’est risquer de se retrouver avec un poignard planté entre les omoplates.
On aime ou on déteste ; on ne peut rester indifférent.
Elle songeait à la vanité du seul bien qu'elle possédait : sa beauté ; et c'était à cause de cette beauté qu'elle allait être privée d'un bien qui lui semblait cent fois plus précieux : la liberté ! N'était-il pas inhumain de lui demander de sacrifier cette liberté qu'elle venait à peine de recouvrer à un homme qu'elle haïssait ?
Ma nièce fait penser à une panthère noire, un de ces fauves farouches qu'on aimerait apprivoiser sans trop savoir si l'on en est capable.
— Comment pouvez-vous prétendre connaître les hommes après cette fâcheuse expérience ?
— J'ai appris à les classer en trois catégories : les lâches, les violents et les cyniques, parmi lesquels je range les financiers.
Ma nièce est la seule parente qui me reste. N'est-il pas naturel que je désire la voir mariée à un homme que j'estime et pour lequel j'ai de l'affection ? Voilà pourquoi j'ai songé à vous. Vous possédez toutes les qualités requises pour faire un excellent époux : courage, dignité, force de caractère... Non ! Ne protestez pas ! Je parle en connaissance de cause : cela fait des années que je vous observe. Votre vie privée comme votre vie publique n'ont plus de secrets pour moi.
Je préférerais épouser quelqu'un dont je sois amoureuse. Evidemment, l'amour ne dure jamais, je le sais bien, mais je crois quand même que cela doit être agréable pendant un certain temps.
Le seul fait d'être marié avec l'objet de sa flamme suffisait pour éteindre celle-ci à jamais.
Et de toute façon, Amaryllis n’était pas une oie blanche de l’époque victorienne. Les femmes étaient devenues bien trop libres, bien trop indiscrètes dans leurs confidences sur leur vie privée pour qu’une jeune personne, de nos jours, pût vivre dans l’ignorance.
Nous sommes de petites gens, qui avons fait fortune dans le commerce. Si je pouvais remonter au delà de mes parents, connaître mes cousins, oncles, neveux, est-ce que je retrouverais parmi eux des doubles aussi parfaits ? Au fond, je ne le pense pas.
Elle n’a qu’un but dans la vie : satisfaire ses caprices – le plus souvent ruineux – et avoir toujours sous la main un mâle prêt à assouvir – sans trop de raffinement – certains appétits lorsque l’envie lui en prend. A part ça, elle est fort aimable et sait se montrer d’humeur badine. Elle ne se rend pas du tout compte que des hommes se sont damnés pour elle. D’ailleurs, la plupart des partenaires de cette mante religieuse ne sont plus de ce monde pour en témoigner.
— Ce vieillard qui la suit comme un toutou, c’est votre Stanislas ? Il semble marcher au doigt et à l’œil.
— Triste spectacle, n’est-ce pas ? Et pourtant, Stanislas est jeune. Il n’a pas quarante ans. Mais il est amoureux fou. Aussi n’a-t-elle eu aucun mal, grâce à l’empire qu’elle exerce sur ses sens, à l’abrutir et à lui faire perdre tout discernement. Elle le mène maintenant par le bout du nez et le dévore, comme elle en a dévoré bien d’autres avant lui.
Elle rayonne en effet de contentement de soi. Au vrai, vous avez sous les yeux un monstre d’égoïsme et de sophistication, une créature dénuée de tout sens moral, aussi enjôleuse et dépravée qu’une houri de harem – et d’une rapacité de bête fauve.
Il vaut mieux que j'aie affaire à quelqu'un de falot. Je pourrai ainsi exprimer à haute voix, et sans retenue, tout ce qui me passe par la tête. Je vais la payer le double de ce qu'elle gagne actuellement : deux mille francs par mois, prix de temps de guerre.
Toutes sortes de gens viennent me voir, que j'ai l'impression de mettre continuellement à nu. Qu'y a-t-il de bon en eux? de sincère en eux? Mais moi-même mis à nu, dépouillé de ma fortune, se soucierait-on encore de moi? Est-il un être au monde, un seul, qui, privé de sa défroque ou de son masque, vaille réellement quelque chose?
Quand j'étais encore un homme et que je pouvais me battre, je n'avais qu'un désir en tête : aller au front et ne plus jamais vous voir, toi et les gens de... de votre espèce. Vous me faisiez l'effet d'une bande de ratés. Je passais donc mes permissions à la campagne ou ici. Maintenant, je vous vois auréolés de gloire, et c'est moi qui suis le bon à rien. Car je suis devenu inutile, totalement, absolument inutile...
Le monde entier me dégoûte. Et ce dégoût n'est rien comparé au mépris dont je m'accable.
Autrefois - avant la guerre! -, mener à bien la décoration de cet appartement m'avait enthousiasmé. Le rendre cent pour cent anglais... à Paris! Les antiquaires de Londres s'en sont donnés à cœur-joie. Il n'en est pas un seul qui ne m'ait honteusement exploité. Mais le résultat est là : le moindre objet est un joyau sans prix.
Les hommes seraient-ils stupides? Oui, sans l'ombre d'un doute, s'ils sont incapables de discerner les artifices déployés par les femmes! Peut-être n'ai-je pas moi-même été très malin non plus quand je faisais encore partie du troupeau des mâles qu'elles pouvaient aimer...