Dix heures. Un radieux soleil s'épand sur Alger la Blanche. La ville entière chante une allégresse plus exubérante que jamais (...)
Les jardins de bambous et de cocotiers retentissent du gazouillis effréné des moineaux, auquel se mêlent, dans le clair-obscur des ombrages, les clameurs des enfants qui jouent, les rires des femmes en toilette claire, aux yeux brûlants, qui se prélassent autour des portiques de marbre et des fontaines. Les mosquées, les maisonnettes de la Kasbah, les palais arabes, sous leur blancheur de chaux toujours renouvelée, resplendissent. Et dans les petites rues commerçantes, où l'on voit monter et descendre le flux et le reflux de la populace le long des boutiques maltaises, juives et mozabites, c'est un tapage de sons, de couleurs, de parfums plus vibrants parmi l'atmosphère infiniment pure...
Le printemps est revenu à Alger. Les campagnes sont déjà toutes fleuries. Le long des chemins en pente qui dominent la mer, parmi les marabouts et les huttes bédouines, les orangers, les rosiers, les jasmins à foison éclosent sous le grand ciel...