Histoire économique, politique et même histoire de l’art ! C’est un livre précieux et riche aux superbes illustrations. Les informations sont denses, à l’image des 670 pages qui composent l’ouvrage.
D’excellente facture, en tourner les pages est un bonheur et les reproductions de nombreux tableaux, cartes d’époques, manuscrits anciens, ou tout simplement photos de la ville, sont tout simplement magnifiques. C’est un excellent livre qui se picore tant il nous abreuve d’information : de quoi faire déborder notre cerveau !
Histoire économique : de leurs alliances, des marchés, ports et entrepôts, aux trajets et aux types de navigation, tout y passe selon les siècles et l’histoire qui avance. Les grands noms sont cités : explorateurs, marchands, doges, commerciaux, amiraux… Tout y passe dans l’Histoire de cette ville, aussi bien l’Histoire de ses influences, de sa politique, de son architecture. C’est un bonheur à lire ! Des anecdotes composent ce long livre d’histoire, accompagnées de visuels superbes et parfois exceptionnels, tout cela aère agréablement le flot continu d’informations. Il y a tant de choses à ingurgiter que malheureusement la moitié se laisse oublier… Mais c’est tout de même un plaisir de lire toutes les péripéties de cette grande ville, à travers les siècles lointains de l’Histoire. Il faut dire que c’est bien écrit, étonnamment concis et très clair pour la tonne d’informations donnée.
La tension et la densité ne se perdent aucunement de siècle en siècle, aucune ère ne prend le pas sur une autre. Toutes sont aussi fouillées, alimentées, étudiées, creusées de la même façon, profonde et exhaustive qui étrangement tient tout de même en haleine.
La partie contemporaine n’oublie pas de parler du désastre écologique qui ravage Venise, du tourisme de masse qui massacre la ville (dis-je alors que j’ai acheté ce livre avant de me rendre à Venise), de son rayonnement culturel et aussi du retour des dauphins le temps du confinement qui leur a paru bien doux pour un réel déconfinement de la faune et de la flore.
L’histoire de Venise se clôt de manière belle et poétique, on peut dire qu’Elisabeth Crouzet Paven semble être une amoureuse de la ville et nous fait d’ailleurs faire un réel voyage dans la ville et son histoire. C’est vraiment un très beau livre dont la fin ne se démarque pas d’un certain optimisme en la capacité de résilience des Vénitiens.
Le livre est d’autant plus incroyable que ce n’est pas sur cette incroyable poétique qu’il s’arrête. Non, il va bien plus loin !
La dernière partie se nomme « carnet d’une historienne » et elle retrace quelques unes de des recherches, des arguments et tensions sur lesquelles Elisabeth Crouzet Paven est rapidement passée en analysant diverses coupures de presse. Ces annexes sont assez incroyables et précieuses, elles rajoutent encore du piment et de la connaissance là où on pensait avoir achevé ce voyage sur la lagune. Au contraire, d’autres arguments étoffent et se déroulent comme autant de « derrière les coulisses » des quelques 495 pages précédentes. Peut-être pour les pressés, les fatigués, ne peuvent lire en bibliothèque que ces quelques 200 pages qui résument bien ce qui a été étudié et raconté plus tôt, en y ajoutant : quelques détails de vie quotidienne, des extraits de journaux, des anecdotes très illustrantes… Et toujours, des images magnifiques accompagnent les textes créés comme de mini-articles : sur les femmes de Venise, la catastrophe du tourisme de masse, les quartiers des ouvriers, ou encore de la spiritualité à Venise…
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