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Citation de migdal


Comme la chute de la France, c'était arrivé avec une rapidité foudroyante. La vue de la mer, de ses fenêtres, qui avait été un tel appoint pour sa pension de famille, était devenue, du fait d'une France occupée par l'ennemi à quelques dizaines de kilomètres seulement de l'autre côté de la Manche, tout le contraire d'un avantage et ses pensionnaires l'avaient brusquement quittée. Alors, le soir même, à ce qu'il semblait à Mlle Brown, des héros habillés de kaki et casques avaient surgi de partout, des canons avaient été placés sur les falaises et des fils de fer barbelés tendus le long de la plage; puis ce fut le vrombissement des aéroplanes ennemis sur leurs têtes et le traças et les vibrations des bombes. Etourdle, Mlle Brown avait écouté à la radio des discours sombres, mais exaltants, et peu à peu, avec tous ses compatriotes et par le génie de l'homme qui était à la tête de la nation, elle avait passé de la confusion à la résolution, de l'effondrement à I'espoir et senti enfin un sol ferme sous ses pieds et dans son âme un courage qui l'emportait comme l'auraient fait des ailes. Vivant sur les hauteurs, sans souci du lendemain qui ne pouvait plus exister, elle s'était soudain sentie ridiculement tranquille et prête à tenter l’impossible. Etre blessée ou mourir lui semblait une chose sans importance. Elle et « sea view » prendraient en pension des militaires au lieu de civils et elles attendraient la fin ensemble.
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