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3.09/5 (sur 21 notes)

Né(e) : 1923
Mort(e) : 2007
Biographie :

Elizabeth Jolley (1923-2007) est née dans une famille "à moitié anglaise et aux trois quarts viennoise", le père fut objecteur de conscience pendant la Première Guerre mondiale, la mère une aristocrate viennoise. Quaker d'éducation mais pas de naissance, elle s'est sentie exilée dans sa propre rue. En 1959, elle s'installe en Australie avec son mari et ses trois enfants. Elle fut professeur d'anglais au Western Australian Institute of Technology. Elle a écrit plusieurs romans et nouvelles et est très appréciée aux Etats-Unis.

Source : http://www.payot-rivages.net
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
[...] ... Pour l'instant, en attendant Miss Peabody, il tenait sa tête entre ses mains, les coudes posés sur le bois bien ciré de son bureau. Il lui avait été odieux de devoir avouer, en public, qu'il la connaissait et encore plus odieux de conduire cette idiote chez elle en l'écoutant bavarder comme une pie à propos de ce qu'elle appelait les sujets d'actualité.

- "Miss Peabody ! Ah ! vous voilà ! Asseyez-vous, s'il vous plaît." Il bondit pour lui avancer une chaise tandis que, marchant en crabe, elle franchissait la porte et se dirigeait vers lui.

- "Une cigarette ?

- Oh ! merci, ce n'est pas de refus.

- Miss Peabody," commença Mr Bains, "nous, ceux d'entre nous qui sommes à la tête de Fortress, estimons que vous avez besoin, je veux dire que vous méritez, oui, méritez de longues vacances. Je suggère que vous preniez trois mois de congé, après quoi, euh, après quoi nous réexaminerons euh, votre situation.

- Oh, merci, Mr Barrington.

- Bains.

- Oui, vous êtes Mr Bains, bien sûr. Je vous remercie. Je me suis sentie très fatiguée ces derniers temps. C'est l'excitation, je veux dire la mort de ma mère. Elle a été si subite ...

- Oui, oui, vous êtes fatiguée, oui," murmura-t-il en s'efforçant de rendre aussi bienveillant que possible son propre visage fatigué. Il songea qu'il serait peut-être mort avant la réapparition de Miss Peabody. Cette perspective le réconforta. Il sourit. Appuyant le bout de ses doigts l'un contre l'autre, il demanda : "Avez-vous un endroit où aller ? Un endroit où vous aimeriez aller ? Pour un repos et un changement de vie total ? Les gens ont besoin d'un changement de temps en temps, vous savez." Il marqua une pause et ajouta rapidement : "Nous sommes prêts, à Fortress, à vous aider sur le plan financier. Je, euh, je pensais peut-être à une petite plage sur la côte-sud ?

- Oh, non, ce ne sera pas nécessaire," répondit Miss Peabody. "J'ai de l'hypertension, voyez-vous.

- Oui, nous en avons tous, nous en avons tous," se hâta de dire Mr Bains sans chercher à savoir ce que l'hypertension avait à voir avec les tarifs de chemin de fer.

- "J'irai en Australie," déclara Miss Peabody. "J'ai une amie là-bas. C'est une déesse, vous savez. Diane. Artemis. Déesse de la mythologie grecque. Fille de Zeus. Seigneur de la libre nature. Elle chasse sur les montagnes avec ses vierges. Elle est la soeur d'Apollon. Elle est," - Miss Peabody marqua une pause - "elle est aussi la déesse de la lune."

Mr Bains se glissa jusqu'à la porte et appela Miss Truscott (= sa secrétaire et maîtresse). "Emmenez-la !" réussit-il à dire en remuant les lèvres de telle façon que Miss Truscott le comprenne sans que personne entende ses paroles. "Emmenez-la !" ... [...]
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[...] ... Dans sa chambre virginale qui sentait le renfermé, Miss Peabody essayait de comprendre la lettre griffonnée à l'encre rouge et bleue. Elle cherchait à reconstituer les vies de Miss Thorne et de Miss Snowdon (=amie de Miss Thorne dans le futur roman de Diana Hopewell). Il y avait un manque d'enchaînement. Elle se rendit compte qu'il lui faudrait prendre chaque lettre comme elle venait, en espérant qu'elle en tirerait bien un sens.

Miss Peabody ne buvait jamais d'alcool mais, à cette occasion, elle se versa dans sa tasse de lait chaud un peu du brandy prescrit à sa mère à titre de médicament. C'était apaisant. La bataille dans l'eau (= une scène du futur roman racontée par Hopewell et à connotation lesbienne) l'avait un peu perturbée.

Les scènes d'amour sont banales et même répétitives si on les sort de leur contexte et si on les lit sans préparation. (La romancière terminait sa lettre par une petite leçon écrite à l'encre verte.) Ce sont les circonstances, la progression vers l'acte d'amour et puis ce qu'on éprouve ensuite, les pensées et les sentiments, voyez-vous, qui rendent les scènes mémorables. Les scènes d'amour devraient être toutes sortes de choses. Elles peuvent même être grotesques , car il y a quelque chose de ridicule dans des corps d'hommes et de femmes nus, n'est-ce pas ? A présent, poursuivait la romancière, parlez-moi de vous. Avez-vous un beau petit dos bien droit ? Etes-vous amoureuse ? Parlez-moi de vos amours car je suis sûre que vous êtes amoureuse. ... [...]
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L'écrivain n'a pas d'amis, écrivait la romancière, et ceux qu'il peut avoir ne lisent pas ce qu'il écrit.
Oh ! Miss Peabody retint un cri devant la détresse de cet aveu. Elle saisit son stylo. Oh, Diana, je suis votre amie, écrivit-elle, et je lis et relis chaque mot que vous écrivez. J'adore ce que vous écrivez... Elle posa son stylo.
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