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Critiques de Ellen Guillemain (16)
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Esprit de famille

C'est une ambiance, un style, quelque chose de nouveau ( pour moi) que nous offre Ellen Guillemain. La série de portrait qui peuple ce livre aurait pu être longue et ennuyeuse, mais non! Ellen évite parfaitement ce piège et son écriture, son style, s'adapte à chacun des personnages. Elle évite aussi la caricature et là c'est le petit plus. On est intrigué par ces personnages qui ont tous leur secret...Des secrets qui éclatent au grand jour lors de l'enterrement du patriarche. A recommander et à apprécier sans modération
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Esprit de famille

Tout commence par des obsèques.C'est fou ce que l'enterrement des uns peut exhumer chez les autres!

"Esprit de famille" d'Ellen Guillemain est un roman qu'il est difficile de fermer tant qu'on n'est pas à la dernière page.

D'ailleurs je l'ai dévoré jusqu'à tard.

Phénomène de dépendance livresque probablement lié,entre autres,à la construction narrative qui se découpe en morceaux indissociables,intelligemment disposés tout au long du livre,que le lecteur doit engloutir jusqu'au dernier pour tout recoller,tout comprendre et avoir le fin mot de cette histoire absorbante.

La méthode était risquée,elle s'avère ici intéressante et judicieuse.

Chaque personnage,complexe et décrit de façon intime et réaliste, apporte quelque chose à l'intrigue dont il est une pièce essentielle du puzzle.

ll n'y a pas que le sujet du secret de famille qui est évoqué(famille de sang,par alliance ou de choix d'ailleurs),il y a aussi les rapports amoureux et amicaux,rarement simples et qui évoluent,s'étoffent sans cesse,en bien ou pas d'ailleurs.

Des rapports terriblement humains et universaux en somme, qui peuvent faire passer les personnages de la haine à l'amour ou le contraire,au gré des événements plus ou moins marquants de la vie .

Evénements d'ailleurs souvent tournés en épreuves difficiles ici.

Tout en évoquant une foule de sujets,plus ou moins explicitement,(homosexualité,rapports fraternels et filiaux,euthanasie,troubles comportementaux,religion,politique,recherche de soi,écarts sociaux et culturels et j'en passe...)l'auteure ne s'éparpille pas car tout est étroitement lié à l'histoire d'une façon ou d'une autre et donne une grande substance au récit.

Le plus étonnant,hormis l'imagination,c'est ce style d' "écriture-caméléon",qui s'adapte à toutes les situations,à tous les personnages divers et variés,qui passe de descriptions(brillantes) du sordide à l'émouvant voire drôle en passant par le triste avec une facilité déconcertante et un réalisme parfois troublant.

Est-il vraiment utile de préciser cette lecture m'a transportée et que je l'ai beaucoup aimée?
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Un crime amoureux

Et voici donc un roman d’amour, un roman de mort.



Mort violente et sanglante ou lente et larvée.



Au choix.



Sous forme de journal.



Journal tenu par la principale intéressée: Elisabeth Schreiber.



Une jeune femme qui se traîne déjà à la base quelques gamelles et une propension à la dépression teintée d’idées suicidaires.



Mais une jeune femme qui réussit à trouver un certain équilibre en épousant David, un médecin psychiatre.



Jusqu’à l’arrivée d’Alexandre.



C’est un couple adultère et malsain qui se forme ainsi sous les yeux impuissants de son entourage et de son mari.



Un couple au sein duquel, non contente de subir les assauts subtils et intimes de destruction psychologique d’Alexandre, Elisabeth tend les armes qui lui permettront de l’anéantir totalement.



On vit avec une justesse implacable la descente aux enfers d’une femme amoureuse d’un de ces hommes, à la libido exacerbée, jonglant entre cruauté et fragilité pour atteindre la jouissance dans la possession, jouant de ce fameux chantage "si tu m’aimes, ce que je demande est normal".



Sauf que ses demandes sont tout sauf normales et qu’elles plongent la jeune femme dans la débauche, la déviance, la perversité et la luxure orchestrées, dans l’isolement affectif et social le plus complet, dans l’asservissement des sens, sentiments et raison.



C’est un détachement insidieux de tous les repères de la normalité.



Elle est vampirisée, manipulée, réduite à néant à coups de "je t’aime".



C’est un livre fort entre rebellions et souffrances, entre résignation et acte insensé.



C’est l’épreuve d’une vie qui s’installe dans les travers redoutable d’un pervers narcissique. Avec vue de l’intérieur, appréhendée de l’extérieur, et le choc des deux réalités.



C’est l’impuissance à conjurer l’emprise et la toute puissance d’un être sur un autre.



C’est l’aveuglement de l’amour, de celui qui se croit suffisamment fort, vrai et intense pour sauver l’autre de la perversité dont il se rend coupable.



C’est l’amour toxique qui dévaste et détruit tout sur son passage, par volonté de pouvoir, puissance et contrôle.



L’ambiance malsaine qui se tisse le long de l’histoire devient rapidement prenante, oppressante et éprouvante.



Le dénouement est accueilli comme une délivrance.



Le dénouement est certes meurtrier mais symbolise magistralement un semblant de morale pour les souffrances endurées. L’issue de ce type de relation est rarement heureuse. Et si par chance elle l’est, ce n’est qu’au prix d’un coup d’éclat. Ici, le meurtre…



Ce roman transpire de vérités et, à ce titre, distillera une aura de malaise.



Il apparaîtra même dérangeant aux lecteurs sanglés dans une normalité bien cadrée.



Pour un premier roman… quel sacré roman! Un sujet étroitement maîtrisé, une écriture magistrale qui laisse des traces…



Et juste un conseil… ne dites jamais que cela ne pourra jamais vous arriver…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Esprit de famille

Sur le thème assez classique du secret de famille qui déchire les uns, rapproche les autres et finit par tout détruire lorsqu'il est connu, Ellen Guillemain tire son épingle du jeu. Parce qu'elle a une bonne idée de construction de son roman : elle alterne les points de vue dans les chapitres. Chaque personnage que l'on rencontre dans cette histoire intervient à un moment. Une galerie riche et dense, on se plaît même à penser que chacun aurait pu être un héros de sa propre histoire tellement tous sont présents et bien décrits avec un passé et un présent voire un avenir forts. Un roman avec Seda, pourquoi pas ? On la quitte avec des questions qui si elles ne nous laissent pas sur notre faim pourraient tout à fait faire l'objet d'un roman à part entière. Pareil pour Séverine, qui cache beaucoup de sa personnalité sous une froideur qui lui pèse, et idem pour Samy, Nouche, Marco et Sophie pour ne parler que d'eux. C'est dire si Ellen Guillemain a su dresser les portraits de personnages complexes et humains avec leurs parts d'ombre et de lumière. Bien vu en plus, le chapitre dans lequel Marco est le narrateur et qui change de style littéraire s'adaptant à son handicap : "Quand j'ai demandé à Sophie où était Papa, elle a pleuré et je me suis dit que j'avais encore dit une connerie. J'avais oublié qu'il était mort. Ca me sort de la tête ces trucs-là, surtout si c'est important." (p.83)

Au hasard des dialogues ou des monologues, elle glisse des propos très directs dans la bouche de ses personnages, sur la difficulté à vivre dans les cités surtout lorsqu'on est immigré, sur des faits de société, sur la politique, sur le pape (mon anticléricalisme primaire m'oblige à citer ici des phrases dont j'aime beaucoup le fond et la forme, à propos du pape qui twitte : "Il n'a rien d'autre à faire que twitter, celui-là ? Ah ça, il encourage les jeunes à twitter ! Au moins, pas besoin de capotes pour ça ! Et les pauvres qui ne peuvent pas twitter parce qu'ils n'ont pas d'ordinateur ! Du coup, ils sont désœuvrés ! Du coup, ils couchent sans capotes sur les recommandations du très Saint-Père ! Du coup, ils chopent ou le sida ou un polichinelle dans le tiroir, voire les deux, et ils s'enfoncent encore plus dans la misère ! Mais le pape les bénit en twittant, alors tout va bien !" (p.116) Ces interventions placent ce roman dans son époque, réaliste et résolument actuel.



Ellen Guillemain use d'une écriture réaliste, directe, crue, "brute mais sensible" (dixit la 4ème de couverture que je reprends très volontiers car ces deux adjectifs accolés résument bien l'écriture de l'auteure) qui donne le ton à son histoire. Un roman noir plus qu'un polar, il n'y a pas d'enquête, pas d'indices disséminés qui permettraient aux lecteurs de découvrir un coupable, non c'est l'ambiance, la construction et l'écriture du roman qui lui donnent cette couleur noire. Avec ce thème, E. Guillemain aurait pu faire un énième roman sur une famille qui se déchire après la mort du père. Elle a l'excellente idée et le talent pour ajouter une dose de suspense et pour créer une atmosphère tendue, oppressante qui sortent ce roman de la production banale pour le poser en douceur mais avec fermeté sur des piles de livres à lire sans hésiter. A bon entendeur...
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Nos plus grandes histoires policières, tome 25

25e opus de « Nos plus grandes histoires policières », le présent ouvrage penche davantage vers le thriller, seuls deux des récits tombant véritablement dans le policier.



« Au cœur de la haine » place en effet une jeune femme à la merci de proches ô combien toxiques (dans tous les sens du terme...) tandis que « Comme dans un film », la meilleure des nouvelles du livre, voit un homme pris en otage par un jeune délinquant paumé réfugié chez lui. Une histoire très chouette, pleine de suspense et dépourvue de manichéisme, avec deux protagonistes très intéressants.



Carton rouge en revanche pour « Un engrenage diabolique » : déjà que les histoires ayant pour cadre la psychiatrie sont un terrain assez casse-margoulette, mais confondre schizophrénie et dédoublement de personnalité, ça ne passe pas. Le seul truc de réaliste là-dedans, c'est l'abrutissement par les médocs.



« La valse oubliée » est une des deux histoires purement polar du livre, où une employée de maison mène l'enquête suite à la mort de ses employeurs, quitte à plonger dans leur passé. On a même droit à quelques fausses pistes et le dénouement est vraiment inattendu. Une très bonne surprise ! Il en va de même pour « A un détail près » qui possède également une chouette ambiance et nous surprend à mi-chemin. Et tant pis si la chute, elle, est aisément prévisible.



Enfin, « Une coupable trop parfaite », second polar du livre, fait plus dans la reconstitution chaotique. L'histoire est plutôt intéressante en elle-même, mais la narration n'aide pas à accrocher. Un peu dommage.



Avec trois très bonnes histoires, une sympathique, une bof et une bien en dessous du reste, le bilan reste, globalement, positif bien qu'inégal. Ceci dit, pour les amateurs de romans noirs en quête d'une courte lecture pour une soirée ou quelques heures à la plage, ce petit recueil fera très bien le job.

(Il est actuellement en vente au moment où je tape ces lignes)
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Esprit de famille

Difficile de trop en dire tant cet "Esprit de famille" est riche de personnages, d’histoires, de destins entremêlés, un mille-feuille construit avec délicatesse, parfois crudité, étage par étage, en un puzzle qui s’assemble avec une précision implacable. Peu à peu, les portraits s’esquissent, les personnages gagnent en épaisseur, en complexité, tantôt cyniques, émouvants, agaçants, attachants, jamais lisses.

Quel bonheur de découvrir un véritable écrivain, et Ellen Guillemain en est incontestablement un. Je suis conquise !
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Esprit de famille

C'est une famille bien singulière - mais qui pourrait tout à fait être la nôtre - que nous présente Ellen Guillemain d'une plume alerte, sans détours ni temps morts. Le roman commence comme une série de portraits (des portraits de famille) qui d'emblée éveillent notre curiosité, pour se terminer en thriller. Au fil des pages, le lecteur s'attache à chacun des membres de cette tribu et aux pièces rapportées. Toutes et tous ont leurs travers, leurs faiblesses, leurs casseroles, leurs secrets mais aussi - et c'est cela qui les rapproche malgré leurs différences et différends - une grande humanité. Ce sont tout simplement des hommes, des femmes, comme vous et moi que la vie est venue chahuter ou même carrément amocher ! Grâce à l'écriture d'Ellen Guillemain et à sa façon de nous livrer leur histoire, on parvient à s'attacher à chacun d'eux. Des vies racontées avec un grand dynamisme et beaucoup d'empathie. Une lecture agréable et divertissante malgré les sujets graves abordés par l'auteur car elle le fait avec un naturel remarquable en mêlant le drame au fantasque.
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6 grandes énigmes policières, tome 4

Un recueil d'enquètes policières au dénouement plus que facile et trop rapide a mon gout.

Des énigmes gentillettes très simple ou l'on devine très vite la fin.

Pratique dans les transports en commun ...
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Un crime amoureux

Du fond de sa cellule, Elizabeth nous dit dès le départ qu’elle a assassiné son amant. Nous allons lire son journal et donc comprendre comment le drame est arrivé.



J’aime beaucoup ce type de construction. Le fait de savoir que l’histoire se termine dans le sang permet d’appréhender la lecture sous une autre perspective.



Le personnage d’Élisabeth est en clair-obscur. Elle se bat pour sortir des ténèbres et pourtant elle n’y arrive pas, comme si c’était inscrit en elle. C’est son destin. Comme Icare dans la mythologie grecque, notre héroïne s’échappe de son labyrinthe pour prendre son envol, mais à vouloir monter trop haut elle se brûle au soleil et chute.



Je vous parle de mythologie et cela n’est pas innocent. Ellen Guillemain parsème son récit de références aux textes grecs. Un protagoniste s’appelle Orphée par exemple et l’amant, Alexandre, devient le Minotaure. Sa personnalité est en ce sens, il a un côté bestial très important. Cet homme est imprévisible et instinctif, un mâle dominant d’une certaine manière.



Vous aurez compris que l’auteur n’a pas construit ses personnages à la légère. Ils sont incroyablement denses. Elizabeth en est la preuve, perturbée par le suicide de son père et le comportement de sa mère après la mort de ce dernier, son existence se transforme alors en un calvaire et elle ira même jusqu’à attenter à ses jours. Un médecin l’extirpe de cet enfer et deviendra son mari. Figure protectrice et aimante, il endosse un peu le rôle de père pour elle. Mais Elizabeth rencontre Alexandre, qui lui est le feu, la folie, la force. Elle l’aimera à tel point qu'elle en fera une religion.



Ellen Guillemain nous parle d’un amour inconditionnel et irraisonné. Il échappe à toute tentative d’explication. Il ne peut se terminer que par la destruction, le couple d’amants expérimentera toute sorte de déviances sexuelles jusqu’à l’acte final.



Il faut relever la très belle maitrise de la ponctuation qui donne un rythme et permet au lecteur de ressentir l’état dans lequel se trouvent les personnages. On est complètement immergé dans le texte, et ce grâce à la plume de l’auteure. À ce titre, la scène de la chasse au lion est une véritable réussite.



Un crime amoureux est très bien écrit (les 50 dernières pages sont de haute volée) et ce n’est qu’un premier roman. Ellen Guillemain est donc une auteure à suivre de près.



Je ne pouvais pas terminer sans dire qu’il serait un crime de ne pas lire ce livre.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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Un crime amoureux

Dès le début, la note est donnée ! Elisabeth l’a tué ! Mais loin d’en avoir fini avec l’histoire, car le but est de savoir pourquoi, qu’est-ce qu’il l’a conduit à cet acte ? Car à travers ces pages on découvre des personnages qu’on pourrait qualifier d’extrêmement complexes dans un contexte plus ou moins classique. L’amour peut-être si compliqué et si simple à la fois. Ce roman nous fait poser la question fondamentale que bien des gens se posent, jusqu’où est-on prêt à aller par amour ? L’auteure a fait un énorme travail pour pouvoir écrire un roman avec des personnages si complexes. Certains penseront peut-être que les personnages sont trop extrêmes pour être crédibles, pourtant Ellen Guillemain a fait des recherches auprès d’un psychologue et ce roman est tout à fait crédible à en devenir effrayant !

Un roman ou se mêle amour et psychologie. On se permettra peut-être de juger les personnages, mais au fond, rien n’est simple. Poignant, inquiétant, cette histoire vous laissera des séquelles…

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Un crime amoureux

Un bon moment de lecture. Un suspens maintenu jusqu'à la fin. Écriture fluide, pas de longueurs, ni de plomb dans les pages. J'imaginais cependant la fin différemment...Une toute petite déception avec la fin mais il n'en demeure pas moins que le scénario est sympa, et que ce livre reste un bon souvenir et une bonne lecture tout de même. A LIRE!!
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6 grandes énigmes policières, tome 4

"6 grandes énigmes policières" n'a de grandes énigmes policières que le nom.

Il s'agit d'un petit livre de 110 pages qu'on m'a donné, qui était offert lors de l'achat d'un magazine presse du groupe Mondadori France.



Il reprend de courtes nouvelles (environ 15 pages chacune) publiées préalablement dans leurs magazines.

Vu le titre, je m'attendais à ce que des affaires policières réelles non résolues nous soient contées, et j'ai été très déçue.

Ce sont de courtes nouvelles fictionnelles qui ne sont :

- ni grandes : 15 pages environ par nouvelle, on va à l'essentiel, pas de suspens.

- ni des énigmes : On a toujours la solution ou la fin de l'histoire. Pour moi une énigme c'est quelque chose de non résolu.

- ni policières : sur 6 nouvelles, il n'y a pas d'intervention policière dans 2 ou 3 d'entre elles, et quand il y a la police, elle ne fait pas grand chose non plus.



Je pense que ça peut être agréable de le lire dans les transports, quand on patiente quelque part en attendant son tour, mais comme j'ai fait en une après midi comme si je lisais un livre lambda, non. Je le répète je m'attendais à lire totalement autre chose, si j'avais eu la curiosité de regarder un peu le contenu avant de m'y lancer, je n'aurais pas choisi de le lire de cette façon.



Il s'agit ici du volume 4, voici les nouvelles présentes ainsi que leur auteur :

William Deplanty : Piège pour un corbeau

Gérard Morel : Le phare des Périls

Cécilia Lanzi ; Combien ?

Martine Joëlly ; Une vie en enfer

Emmanuelle Sandre : Une comédie macabre

Ellen Guillemain ; Un cadavre dans le potager
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Un crime amoureux

Un détail qui m'a attirée sur la quatrième de couverture de ce roman écrit par Ellen Guillemain,c'est le fait que son histoire que l'on sait dès le début dramatique soit racontée à la première personne.

Bonne façon pour l'auteure de nous inviter à glisser dangereusement dans la peau et dans la tête d'Elisabeth Schreiber la narratrice,la meurtrière.Toujours intéressant pour se rapprocher qu'on le veuille ou non d'un personnage duquel on se sent à la base à des années-lumière.

Les deux personnages principaux,Elisabeth donc et Alexandre,envoûteur charnel et accessoirement homme d'affaires richissime, vont nous arracher à notre petite vie tranquille le temps d'une lecture et nous faire chavirer dans les affres de la dérive amoureuse,dans la déraison,dans l'inimaginable,petit à petit mais de manière croissante en intensité.

Comme dans un épisode de Colombo,on sait dès le départ qui est l'assassin,ce qui n'en rend pas moins intéressants la construction et le cheminement de l'histoire.

Pris dans le tourbillon des événements,on se demande à quel moment on va atteindre le paroxysme de la violence physique et morale et surtout, par quels stades insolites on va passer.

Attention,respectables ménagères,adeptes de la rigueur morale,ou bondieusards qui voulez finir au paradis,résistez,n'ouvrez pas la première page,passez votre chemin et restez dans les sentiers battus parce que dans ce livre,vous irez tout droit dans l'enfer de l'humanité,du moins,une partie.

On ne tombe pas dans le manichéisme,les personnages sont bien trop complexes pour qu'on pense qu'ils sont tout à fait mauvais.On n'a pas envie de les détester,on a plutôt envie de les comprendre...en espérant quand-même ne pas y parvenir vraiment.

Ils ont leurs qualités,on se dit que chacun de leur côté,ils auraient pu continuer à vivre avec leur passé, leurs failles,leurs troubles... mais que lorsqu'ils se sont rencontrés,les faiblesses de l'un et la force de l'autre,le charisme fou de l'un et la soif d'exister et d'être aimé de l'autre,ajoutés aux fragilités psychologiques des deux ont créé le mélange explosif de ces couples qui défraient la chronique.

Dans cette histoire,on se rend compte qu'entre la fascination et l'emprise totale,il n'y a qu'un pas qu'Elisabeth Schreiber a franchi,irrémédiablement,jusqu'à l'accomplissement d'un acte irréparable et irréfléchi pour s'en défaire.

Ce roman est écrit sans fioritures mais au contraire avec cette force des mots qui va à l'essentiel et rend un récit terriblement réaliste.Le style est aussi cru que les faits mais on n'en demande pas moins d'une histoire inspirée d'un sombre fait divers.

Les derniers chapitres qui mènent au dénouement sont vraiment à la hauteur de ce que l'on attend et même au-delà.C'est un livre aussi facile à lire que difficile à encaisser ce qui n'en rend pas moins évident le travail de recherche et d'écriture qui se cache derrière.

Et puis,on ressort de ce livre en se posant des questions,sur soi,sur les autres.Entre autres,jusqu'où serait-on allé par amour si on était tombé sur un manipulateur?D'ailleurs,est-ce vraiment de l'amour?Pourquoi certaines femmes comme Elisabeth qui ont tout pour être heureuses dans le confort d'une vie de couple douillette,sereine et bien établie préfèrent-elles s'engouffrer tête première et coeur à l'abordage dans des histoires compliquées,voire toxiques?

C'est l'être humain dans toute sa complexité et point de vue complexité,on est servi dans ce bouquin que je recommande chaudement.
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Nos plus belles histoires d'amour, tome 66

Je n'ai plus l'habitude de finir des livres le jour même où je les commence. Encore moins quand le jour en question est celui de leur sortie...



Si Reworld media est en plein ravalement de façade pour les recueils « Noir et polar », leurs romans et que le dernier recueil érotique en prenait le chemin, heureusement, la maquette de la collection vintage n'a pas (encore ?) bougé. On retrouve donc un livre en couleur, avec six couvertures vintage pour illustrer les nouvelles. C'est toujours aussi beau. Quant aux histoires, si deux d'entre elles sont contemporaines, leur style résolument rétro les fond parfaitement au milieu des autres. Toutes ont d'ailleurs en commun le thème des secondes chances.



Ceci dit, j'ignore si l'on peut parler de « belle » histoire dans « Ce bonheur que j'attendais » tant l'ambiance est lourde, avec une veuve qui a choisi le mauvais mari et été abusée par sa belle-famille, l'ayant fait interner et privée de sa fille. Heureusement que son premier amour est là pour jouer les chevaliers blancs.



Proche toxique également dans « Transie d'amour », où une secrétaire éprise de son patron découvre celui-ci dans un cadre plus informel. La romance arrive très tardivement, mais à point nommé pour conclure une nouvelle nous confrontant volontairement à un personnage détestable. le moins qu'on puisse dire, c'est que Laurent Kerenflec'h a réussi son coup...



Ambiance pesante aussi dans « L'homme qui convenait », où un couple s'éloigne pour mieux se retrouver. J'ai eu du mal à accrocher à ces deux égoïstes en puissance qui, finalement, vont très bien ensemble...



La meilleure nouvelle du livre, c'est sans hésiter « Mon petit sanctuaire », parue en 1980 et narrant davantage l'émancipation de son héroïne que la réconciliation du couple en difficulté, et incroyablement moderne, même aujourd'hui.



Difficile en revanche de s'attacher à l'héroïne de « Une grande jalousie », qui ne l'est certes pas sans raison, mais vaut à peine mieux de son côté.



Enfin, « L'amour fou » frôle avec les tabous puisqu'il s'agit d'une romance entre une élève certes majeure et un professeur largement conscient de leur différence d'âge, en plus d'être marié... Pas étonnant dans ces conditions que le père de la demoiselle réagisse, même s'il se révèle finalement bien plus toxique pour elle que l'élu de son coeur. Ellen Guillemain a réussi à soulever les aspects problématiques de la relation tout en rendant cet amour crédible, et c'est la raison pour laquelle cette histoire fonctionne très bien.



Tous les textes suivent le même schéma : un bonheur envolé, auquel s'ajoutent parfois des thèmes extrêmement lourds (entourage abusif, tentative de suicide...), mais offrent un happy end qui redonne le sourire. Si « Mon petit sanctuaire » et « L'amour fou » sont largement au dessus du lot mais « Une grande jalousie » en dessous, on a affaire, globalement, à un recueil de bonne qualité.
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Esprit de famille



Tout commence par des obsèques.C'est fou ce que l'enterrement des uns peut exhumer chez les autres!

"Esprit de famille" d'Ellen Guillemain est un roman qu'il est difficile de fermer tant qu'on n'est pas à la dernière page.

D'ailleurs je l'ai dévoré jusqu'à tard.

Phénomène de dépendance livresque probablement lié,entre autres,à la construction narrative qui se découpe en morceaux indissociables,intelligemment disposés tout au long du livre,que le lecteur doit engloutir jusqu'au dernier pour tout recoller,tout comprendre et avoir le fin mot de cette histoire absorbante.

La méthode était risquée,elle s'avère ici intéressante et judicieuse.

Chaque personnage,complexe et décrit de façon intime et réaliste, apporte quelque chose à l'intrigue dont il est une pièce essentielle du puzzle.

ll n'y a pas que le sujet du secret de famille qui est évoqué(famille de sang,par alliance ou de choix d'ailleurs),il y a aussi les rapports amoureux et amicaux,rarement simples et qui évoluent,s'étoffent sans cesse,en bien ou pas d'ailleurs.

Des rapports terriblement humains et universaux en somme, qui peuvent faire passer les personnages de la haine à l'amour ou le contraire,au gré des événements plus ou moins marquants de la vie .

Evénements d'ailleurs souvent tournés en épreuves difficiles ici.

Tout en évoquant une foule de sujets,plus ou moins explicitement,(homosexualité,rapports fraternels et filiaux,euthanasie,troubles comportementaux,religion,politique,recherche de soi,écarts sociaux et culturels et j'en passe...)l'auteure ne s'éparpille pas car tout est étroitement lié à l'histoire d'une façon ou d'une autre et donne une grande substance au récit.

Le plus étonnant,hormis l'imagination,c'est ce style d' "écriture-caméléon",qui s'adapte à toutes les situations,à tous les personnages divers et variés,qui passe de descriptions(brillantes) du sordide à l'émouvant voire drôle en passant par le triste avec une facilité déconcertante et un réalisme parfois troublant.

Est-il vraiment utile de préciser cette lecture m'a transportée et que je l'ai beaucoup aimée?
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Un crime amoureux

Pendant toute ma lecture, j’ai attendu. J’ai attendu de connaître l’élément déclencheur de la catastrophe.



Le suspens monte en intensité, les protagonistes vont de plus en plus loin dans l’auto-destruction sans pouvoir enrayer le circuit mortifère.



On devine rapidement que le fameux Alexandre est un pervers narcissique. Mais Elisabeth nous raconte de l’intérieur le système de destruction qu’il met en place. Une lecture intéressante de ce point de vue.



L’image que je retiendrai :



Celle d’Elisabeth face au lion qu’elle doit tuer, près de Libreville où elle se laissera violer.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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