Parfois, lorsque, désœuvrée, je parcours l’appartement, mon image s'avance traîtreusement à ma rencontre, et, en voyant une forme se mouvoir dans ces funèbres eaux solitaires, je sursaute, mais, ensuite, quand je me reconnais, je reste là, immobile, à me regarder fixement, comme si je contemplais une méduse. Je regarde cette frêle et nerveuse personne, fagotée dans son éternelle robe rougeâtre (je ne me soucie pas de porter le deuil), avec ses tresses noires réunies sur le sommet de la tête d'une façon à la fois surannée et négligente, son visage souffreteux à la peau plutôt brune, et ses yeux grands et ardents, qui semblent toujours attendre des prodiges et des apparitions. Et je me demande : "Qui est cette femme ? Qui est cette Elisa ?¨"