Durant une année, j’ai été incapable d’écrire un mot. Toutes ces existences, ces récits continuaient à vivre comme une blessure au cœur d’un pays : la plaie de la violence inouïe qui accable une à trois femmes sur dix en France. J’étais submergée, ces histoires, ces visages, ces voix résonnaient encore dans ma maison. Puis un jour, m’est revenu l’humour de ces femmes rencontrées, leur force de vie mystérieuse, leur générosité et leur humanité face une telle cruauté qui reste souvent impunie. Ainsi ce livre devenait nécessaire, il m’a fallu trouver une forme. J’ai choisi la frontière entre la littérature et le théâtre. Ce roman-théâtre permettrait de mettre à distance et de nommer l’innommable.