« Peter »... Durant l'année que notre famille a passée recluse dans une abbaye de la communauté religieuse des Béatitudes, à la fin des années quatre-vingt, c'est ainsi que tout le monde surnommait le frère Pierre-Étienne Albert. Pour de nombreux fidèles, il était un homme affable, respectable entre tous, haut dignitaire d'un mouvement charismatique implanté à travers toute la France et bien au-delà. Mes parents, qui étaient très impliqués dans la vie de l'abbaye, l'appréciaient particulièrement. Nul alors ne semblait discerner en lui le prédateur qui, si longtemps après avoir brisé mon enfance, allait avouer publiquement plusieurs dizaines d'agressions sexuelles commises contre des mineurs.