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Citation de Jcequejelis


… ici, les gens ne lisent rien, c'est ça le désastre. Mon père que j'adorais était de cette race-là, il n'avait jamais lu un livre de sa vie, ni un journal. Je me souviens, au moment de mon mariage c'est une des choses qu'il avait reproché à Jean, il avait dit comme l'ultime preuve de sa bonne foi : « Il lit trop », montrant ainsi où se trouvait sa méfiance et sa peur. Comment pourraient-ils penser par eux-mêmes après ça, ils ne sont pas avec un auteur ou contre, ni pour une idée, ni contre. En définitive ce manque, ça ne leur apprend qu'une chose, à se taire et à vivre dans un monde qui se tait, tout comme l'eau qui dort. Le moindre souffle, la moindre parole qui sort de l'ordinaire les fait fuir. C'était ça les paysans ici, et à peu de chose près c'est encore ça , car s'il y a eu ces changements c'est uniquement d'un point de vue matériel, pour le reste ils sont toujours les mêmes : la conversation, la participation, tout simplement être contre et le dire si on le pense, ça ils ne le connaissent pas. On peut dire que c'est l’Eglise qui est responsable de cet état d'esprit, elle a eu une emprise formidable sur les gens et elle les a marqués. Par la suite ce fut le patriarcat qui prit le relais, le père était le chef incontesté de la famille, on lui obéissait au doigt et à l'œil et le chef lui-même se pliait aux lois de l’Église et l'Etat. C'est vrai que les instituteurs sont tous fautifs de ce qui se passe dans les écoles, c'est eux qui ont la possibilité de changer la mentalité des gosses, de leur ouvrir l'horizon et de faire en sorte que le monde change.

20 - [Le Livre de poche n° 5226, p. 222]
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