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Critiques de Emilio García Wehbi (3)
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La Maison brûle

Je remercie Babelio et Actualités Editions qui m'ont permis de découvrir ce livre, dans le cadre MASSE CRITIQUE LITTÉRATURES : LE PLEIN DE DÉCOUVERTES, de janvier 2022.

C'est un ouvrage court (une centaine de pages) original, par le fond et par la forme, assez éloigné de mes univers et genres habituellement lus. 

Le style d'écriture incisif, cru, parfois envahi de colère et de violence traduit l'étouffement, les pressions, les tensions de ce foyer familial au coeur de cette tragédie. Oscillant entre poésie, philosophie, longs monologues , parfois privé de ponctuation (ex de la page 21 à la page 26), on peine à trouver notre rythme de lecture, notre souffle, vivant directement, presque physiquement la souffrance  et les travers des personnages ... Même si le récit est court, il n'en reste pas moins dense et complexe, divisé en un certain nombre de parties. Ce découpage permet de mettre l'accent sur des problématiques diverses, restant complémentaires, toujours autour du thème de ce foyer familial vu comme un huis-clos oppressant.

Je ne sais pas quoi penser de cette lecture. Elle n'a pas été forcément agréable, ni facile. J'ai toutefois particulièrement apprécié la partie "Récit de la sainte fillette", sorte de nouvelle à l'intérieur du récit qui peut être lue de manière indépendante du reste, me semble-t-il. On y vit la lente et fatale descente aux enfers d'une jeune personne sensible et idéaliste élevée dans cette famille qui "empêche le désir, qui castre les vivants". Et cette jeune personne ne pliera pas, mais à quel prix ?? On assiste, impuissant aux désastres causés par l'autoritarisme, la domination, les diktats ... l'avant dernière partie "Adela rêve", est tout aussi pesante ... 

Si j'ai  bien compris, la nature de ce texte est de nous interroger, nous bousculer, nous obliger à regarder vers le laid, le sombre. Dans ce sens, La maison brûle remplit son objectif. Est-ce que j'avais envie ou besoin là tout de suite, d'être ainsi bousculée, je n'en suis pas certaine. Je n'ai pas été épargnée par ce récit. Tel était,  je suppose, le dessein de l'auteur : bousculer coûte que coûte ses lecteurs *-*
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La Maison brûle

Extrait de ma chronique :



"Pour traiter ce sujet, Emilio Garcia Wehbi réécrit à sa façon la pièce posthume de Federico Garcia Lorca, La Maison de Bernarda Alba, dont il reprend les personnages de Bernarda (la mère) et Adela (la fille), mais aussi certains thèmes (j'y reviendrai).







Comme il est bien conscient du risque qu'il encourt, celui, comme il dit, de "faire dériver cette version vers un domaine plus politique que l'original", autrement dit de trop verser dans l'abstraction, il va adopter une forme capable de donner chair à ses idées, en s'inspirant du meilleur du théâtre politique.







Plutôt donc que de nous immerger, comme dans le théâtre classique, dans une action dramatique au déroulement linéaire, Emilo Garcia Wehbi choisit, dans la lignée du théâtre épique de Bertold Brecht, de nous faire étudier un ensemble de douze tableaux, à première vue autonomes, mais en fait reliés par une chaîne logique – chaque tableau ayant, en soi, un intérêt suffisant pour retenir notre attention, suivant le montage des attractions cher à Eisenstein."




Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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La Maison brûle

J'ai reçu cette pièce de théâtre dans le cadre de la masse critique littérature de janvier. Autant dire que je n'ai plus l'habitude de lire ce type de pièce depuis mes années universitaires et je le regrette car selon moi, elle mériterait une analyse approfondie ! (je m'excuse d'avance pour ma critique "non professionnelle") Présentée comme une adaptation de La Maison de Bernarda de Garcia Lorca, nous y retrouvons Bernarda et Adela. C'est avant tout la dénonciation dans ce huis-clos familial d'un micro-fascisme, de la domination masculine sur les femmes : ces pauvres "utérus", de la domination humaine sur la nature, bref des dérives de la société. La "chanson des utérus résistants" nous exhorte à résister face à cette maison qui brûle. Et lorsque "Bernarda parle", c'est un cri, un hurlement sur ce que l'homme / l'Homme peut faire. Pas le temps de respirer, elle lance ses récriminations dans un langage vulgaire sans s'arrêter, sans ponctuation pour le lecteur qui doit encaisser toute la violence du propos. Ce cri de rage nous touche, tout comme dans un autre registre le "récit de la sainte fillette" qui raconte l'impossibilité de trouver sa place dans une société qui ne nous comprend pas. Les références sont nombreuses dans ce texte (mythologie, musique de Mahler...) et je rêverais de le voir mis en scène. Une pièce qui bouscule.
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