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Citation de PATissot


{ 3ème partie. }
[ Quelques temps plus tard ]
- Cheval-Cabré ! Vo'hounâ a l'impression de revenir à la vie. . . tu es ma lumière du matin, douce et irrésistible. Tes baisers chassent les ténèbres.
- C'est toi qui est belle comme l'aube. Ta chevelure est flamboyante comme un soleil levant, et ta peau est fraîche et claire. . .
- Et Aurochs-Rouge ? Comment est sa peau ? A-t-elle été l'amante de Cheval-Cabré ?
- Ha ! Et pourquoi l'aurait elle été ? Aurochs-Rouge est belle, mais si étrange. . . Cheval-Cabré ne sait pas quels esprits président à sa destinée, mais elle a dû vivre de bien durs moments parmi les siens. En tous cas, c'est surtout Faudraug qui à l'air de s'intéresser à elle ! Il l'a rencontrée lorsqu'il attendait mon retour, et depuis . . . Vo'hounâ n'a rien à craindre. Cheval-Cabré ne veut aucune autre femme. C'est pour toi qu'il affrontera Thuriaq ! Pour ça, et pour réparer le mal qu'il a fait en tahissant sa parole, quand il est allé dans la caverne interdite.
- Tous ça est loin, maintenant. Qui peut dire s'il ne devait pas en être ainsi depuis le début ? Cheval-cabré. . . Vo'hounâ a un aveu à te faire. . .
- Un aveu ? Vas-y. . .
- C'est. . . eh bien. . . Vo'hounâ est enceinte. Elle porte dans son ventre deux enfants et. . . ils sont peut-être les fruits de Thuriaq.
- Qui que soit le père de ces enfants, ils seront avant tout ceux de Vo'hounâ. Alors Cheval-Cabré les traitera comme s'ils étaient de son propre sang, pour toujours. Tu as raison : qui sait s'il ne devait pas en être ainsi depuis le début ? Et qui sait quels mystères président à la magie de la procréation ? Cheval-Cabré t'aime Vo'hounâ. Sois en sûre : Cheval-Cabré sera un père pour tes enfants.
Depuis plusieurs jours déjà, Cheval-Cabré, Vo'hounâ, Faudraug, Aurochs-Rouge et le bouquetin blanc s'étaient mis en chemin vers une sinistre destination.
[ Lutte contre Thuriaq. ]
( . . . )
Après un long voyage, les quatre compagnons atteignirent les hautes falaises où s'abritait le camp de la Vague Noire.
Ils étaient fatigués de leur longue marche, mais leur cœur était plein d'énergie. Celle-ci redoubla lorsqu'ils virent avec combien de joie, de chants et d'étreintes ils furent accueillis en ce lieu.
Cheval-Cabré eut la joie de découvrir, comme il l'avait supposé, que tous les siens étaient venu rejoindre ceux de la Vague Noire pour traverser la saison de Mordagg. Les foyers clairs du camp défiaient l'hiver avec vigueur...
Crinière-d'Ombre, Main-d'Ecume, Aileron-Noir, Vent-Salé. . . Tous étaient là, aux côtés de Sabot-Tonnerre, Souffle-Feu, Course-Vent et tous les gens du clan de Takhja !
A tous, Cheval-Cabré présenta Faudraug et Aurochs-Rouge. Et son cœur s'emplit de fierté lorsqu'il présenta Vo'hounâ, la femme-ours aux yeux de miel, sa compagne.
( . . . )
Au cours du festin, Cheval-Cabré présenta à tous Vo'hounâ la chamane et loua la vaillance de Faudraug. Puis Aurochs-Rouge évoqua son histoire et celle de son clan.
Cette nuit-là, les quatre compagnons racontèrent leurs aventures à un auditoire ébahi. Les yeux des enfants, des femmes et des chasseurs s'écarquillèrent de peur ou d'admiration au récit de ces événements où l'empreinte des grands esprits était si profonde.
( . . . )
Cette nuit-là, Faudraug découvrit que certains hommes longs pouvaient accepter l'union d'un des leurs avec une femme-ours. Pourquoi, dès lors n'accepteraient-ils pas l'union d'une femme longue avec un homme-ours ?
Car, après tout, cette femme haute et souple comme un roseau, aux formes, au visage de fillette, n'était pas sans posséder de nombreux charmes. . . Quelque chose du mystère que représentent toujours ceux qui sont étrangers ; ce mystère qui les rend si puissamment attirant. Une attirance peut-être voulue par la grande Ao pour que, par la magie du mélange, le sang de chaque peuple soit plus sain et vigoureux.
Aurochs-Rouge sentit sa poitrine se gonfler de désir pour ce gnome étrange, cet homme-ours robuste et loyal comme les héros des contes qu'elle écoutait enfant.
- Hah, Vo'hounâ regrette de ne pas comprendre le langage de ton peuple, Cheval-Cabré !
- Elle aura le temps d'apprendre ! Nous resterons ici jusqu'à ce que finisse la saison de Mordagg. Mes sœurs sont curieuses de savoir si nous nous unirons lors de la prochaine saison d'Ao.
- Nous serons unis, mais il faudra que cette union soit célébrée selon le rituel de mon peuple, dans le camp d'Ourzosbraugo. Ainsi, Vo'hounâ pourra ensevelir tous ses tourments passés.
- Plus encore que notre union, c'est la naissance de tes enfants qui sera le début d'une nouvelle vie.
Du temps passa ; la vie poursuivit son cours. . .
( . . . )
- Cheval-Cabré ! Vo'hounâ va accoucher !
- Quoi ? C'est impossible ! Il n'y a pas neuf lunes que Vo'hounâ est enceinte ! Est-ce qu'il est encore temps d'aller la voir ?
- Non, elle est déjà partie avec les anciennes vers la caverne-matrice.
( . . . )
- Les voilà ! Elles sont de retour !
- Alors ?
- Ce sont deux jumeaux : une petite femme et petit homme. Et ce sont tes enfants, homme long.
- Comment ?
-Ce sont nos enfants ! Nous les avons conçus au camp d'Ourzosbraugo, dans la grotte de la fertilité, la première fois que nous nous sommes aimés. Regarde leurs mentons ! Vo'hounâ a donné la vie à deux enfants au sang mêlé ! Et c'est bien toi leur père, Cheval-Cabré !
- Ce n'est. . . c'est. . . c'est merveilleux !
- Ils se nomment Aodwâ et Urjaï , " Aube " et " Souffle Magique "
( . . . )
Les deux clans célébrèrent la naissance des enfants avec des chants et des danses. De grands feux de joie donnèrent à tous l'illusion de repousser à jamais les esprits obscurs de l'hiver.
Faudraug et Aurochs-Rouge étaient plein de l'espoir que du ventre d'une femme longue pouvaient aussi naître les enfants d'un homme-ours.
( . . . )
[ A la saison d'Ao ( au printemps ). ]
( . . .)
Aussi les compagnons se remirent-ils en chemin avant la finn du grand rassemblement.
Trovl, Mehounn'tha, Draugwë et les autres. . . Tous étaient là, de l'autre côté, solides et souriant. Comme si rien n'avait changé. Comme s'ils n'avaient fait qu'attendre le retour de Vo'hounâ.
La nouvelle de la mort de Thuriaq déclencha de puissant cris de joie. On honora longuement la bravoure de l'homme long des visions d'Ourzsobraugo le Sage. on prit les ancêtres à témoin de la force de la tribu !
Aodwâ et Urjaï portaient en eux cette force, mêlée au sang étrange des hommes longs. Vo'hounâ avait rompu le maléfice du sinistre Kumtheq. Il était temps qu'après sa longue nuit, le soleil se lève pour un nouveau cycle.
Au cœur du cercle de feu, sous le regard des ancêtres sans doute déconcertés, les hommes-ours lièrent leur destin à celui des hommes longs, irrémédiablement.
Vo'hounâ présenta ses deux enfants aux esprits protecteurs de la tribu. Elle les berça en fredonnant au creux de la terre.
( . . . )
- Que disent-ils Cheval-Cabré ?
- Des hommes longs sont venus ici. Trolv pense qu'ils convoitaient ces cavernes, peut-être ce territoire. Personne n'a compris leur langage. Ils ont été mis en fuite, mais tous craignent qu'ils ne reviennent mieux préparés.
- Cheval-Cabré peut-il transmettre ces paroles ? A présent les choses seront différentes ! Aurochs-Rouge est unie à Faudraug ! Elle va demeurer avec la tribu d'Ourzosbraugo. Si les hommes longs reviennent, elle parlera avec eux. Si leur sang n'est pas malfaisant, alors aidera les hommes-ours et les hommes longs à se comprendre, et à éviter que des gens meurent inutilement.
Et Cheval-Cabré traduisit les mots d'Aurochs-Rouge. Et tous, au sein de la tribu d'Ourzosbraugo, frémirent ou s'exaltèrent. Depuis la venue de l'homme long ami des chevaux, rien n'était plus comme avant. Mais désormais, la fille au visage d'enfant vivrait avec eux. Et tous sentirent qu'elle apportait avec elle des temps nouveaux. Peut-être saurait-elle les protéger contre les esprits inconnus qui marchent dans le sillage des hommes longs ?
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