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Critiques de Emmanuelle Héran (6)
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Beauté animale : Album de l'exposition, Grand..

L'animal n'a jamais cessé d'intéresser les artistes.

Les traces graphiques de l'homme préhistorique, les productions artistiques de l'Antiquité gréco-romaine attestent, le vif intérêt de l'homme pour l'animal.



L'exposition présentée actuellement au Grand Palais, sans proposer des représentations aussi anciennes, donne à voir des oeuvres allant de la Renaissance à nos jours et tente de fournir des clés de compréhension de l'art dit "animalier".

La fin du Moyen-Age marque en effet une certaine rupture dans l'approche que savants et artistes ont de la faune : progressivement, l'animal observé prend le pas sur les mythes et les chimères qui alimentaient un bestiaire jusqu'alors en partie fantastique, où la licorne et le dragon avaient leur place. La préoccupation naturaliste de l'animal préoccupe les artistes tout au long des siècles suivants. Leur travail complète celui des zoologistes et nombreux sont les thèmes traités par l'art qui font appel au répertoire animalier.

L'art vient alors épauler la science.



Par ailleurs, la volonté de transcrire toujours plus précisément la nature pousse les artistes à l'étudier en savants. Les XVIII° siècle et XIX° siècle voient se développer les sciences de l'animal : la zoologie, l'anatomie, la médecine vétérinaire, la mécanique animale et l'élevage sélectif. Mais la compréhension intime des animaux par les peintres et les sculpteurs passe également par une plus grande proximité avec les bêtes, d'abord rassemblées par les souverains européens dans des ménageries, puis accessibles au public le plus large dans les zoos.

L'émerveillement des artistes devant la beauté ou l'étrangeté de "l'animal vrai" nourrit leur approche. Ils mettent en valeur l'animal vivant, représenté seul et pour lui-même, afin de rendre sensible son altérité. Leur perception, en évoluant dans les temps, témoigne de la manière dont l'homme a lui-même façonné cette altérité.



Une exposition étonnante que je vous recommande vivement.

Très didactique elle intéressera grands et petits.
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Beauté animale : Album de l'exposition, Grand..

Dans un tableau de Roelandt Savery, Noé remercie Dieu d’avoir sauvé la création, et nous nous joignons à lui pour honorer cette œuvre, source d’une diversité et d’une abondance de variétés dont l’être humain est loin d’avoir encore fait le tour.





L’exposition qui a eu lieu au Grand Palais de mars à juin 2012 a tenté de revenir sur certaines des grandes œuvres que la faune a inspirées aux artistes peintres et sculpteurs. Sans savoir de quelle façon était aménagée l’exposition en elle-même, le catalogue qui en laisse une trace suit quant à lui une évolution logique qui s’inscrit dans le déroulement chronologique de l’évolution du regard porté par l’homme sur l’animal.





Les premières œuvres datent du 16e siècle et reviennent sur les études nées des observations des animaux rencontrés les plus fréquemment dans la nature. Oiseaux, insectes, lièvre… Si la galerie des toiles présentées n’est pas d’inspiration plus ancienne, c’est parce que la représentation des animaux ne commence véritablement à prendre un nouveau tournant qu’à l’époque de la Renaissance, avec les progrès effectués dans les domaines de l’anatomie, de la médecine et de la technique picturale. L’humanisme, qui s’abreuve de savoir, considère l’observation comme point de départ de toute science ; ce qui n’était auparavant qu’un détail –un lièvre perdu dans la brousse- peut devenir un élément central de la représentation. Plus tard, le développement de nouvelles techniques, telle l’électro-photographie de Muybridge, permettra d’obtenir encore davantage de précisions dans la constitution morphologique d’animaux jusqu’alors considérés comme des outils de travail ou de prestige–le cheval en tête. Les animaux de ferme, utiles à la production, perdent peu à peu leur seule caractéristique instrumentale et deviennent à leur tour les éléments centraux de tableaux qui les magnifient jusqu’à la personnification (on peut penser à la « Tête de mouton » de Paulus Potter ou à la « Tête de bœuf » de Jan Asselijn). La notion d’animal de compagnie commence également à se profiler, avec son cortège de chiens et de chats.





Après ces animaux habituels, qui entourèrent l’homme de tout temps, les artistes commencèrent à s’intéresser aux animaux dont l’aura est entourée de préjugés négatifs : que l’on pense par exemple aux chauve-souris, aux crapauds ou aux araignées… Avec l’ouverture de nombreux zoos en région parisienne, c’est aussi la découverte d’animaux exotiques qui déchaînent les fantasmes dans un mélange de crainte et d’admiration. Il se crée un nouveau rapport entre l’homme et l’animal dans cette contemplation de l’un envers l’autre –autre que l’on a enfermé dans une cage après l’avoir ôté à son territoire naturel. L’animal exotique implanté de force dans des zoos permet une critique des instincts de possession de l’occidental –que l’on pense au « Rhinocéros » de Pietro Longhi ou à « L’ours blanc » de Gilles Aillaud.





La période contemporaine ne passe pas à la trappe de l’exposition et nous enseigne certainement, elle aussi, quelque chose d’un rapport entre l’homme et l’animal, comme ce fut le cas pour les siècles passés. En bénéficiant de toute la beauté animale et en les représentant dans des œuvres d’une grande force visuelle, les hommes semblent, encore une fois, ne pas pouvoir s’empêcher de parler d’eux-mêmes et de leur époque, et c’est ce qui explique sans doute la fascination que l’on éprouve en contemplant leur représentation…


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Beauté animale : Album de l'exposition, Grand..

Fascination & esthétique : l’animal au Grand Palais



Le Grand Palais interroge art, science et époques sur la question de la beauté animale… Un questionnement étalé sur une large période mais qui amène finalement à des problématiques, elles, bien contemporaines.



Quelques échantillons intéressants à regarder :



Jeff Koons • Caniche, 1991, Bois polychrome, Museu Colecçao Berardo Lisbonne -

Katharina Fritsch • Le Roi des rats, 1998, Résine polyester et peinture, Collection particulière -

Louise Bourgeois • Spider (La femme araignée), 1994, Encre de chine, aquarelle et gouache sur papier, Galerie Karsten Greve AG -



http://www.artilt.fr/blog/actualites/beaute-animale-au-grand-palais/
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Beauté animale : Album de l'exposition, Grand..

Depuis un mois que je le lis à petites gorgées, laissant au regard le temps de se poser tandis que les historiens de l’art déroulent la chronologie de la présence animale dans nos oeuvres européennes, le catalogue de l’exposition Beauté animale est devenu comme un fil rouge dans mes explorations. Un mois avec pour miroir la belle Lyonne de Géricault.

Un mois à passer de cabinets de curiosité en planches naturalistes, de peintures en sculptures, de zoos en scènes d’intérieur, avec pour guide ces principes :



[Suite des reflets de lecture sur Psychopompe :]
Lien : http://psychopompe.wordpress..
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À la gloire des bêtes

Il s’agit d’un magnifique petit livre publié à l’occasion de l’exposition Beauté animale qui se tient au Grand palais jusqu’au 12 juillet 2012. Cette exposition, comme ce petit livre, est consacrée à la peinture et la sculpture animalières du Moyen Age à nos jours.



Ce livre a un format très original, il ne compte que peu de pages, mais toutes se déplient pour dévoiler de magnifiques reproductions de tableaux ou de sculptures. Les pages sont en papier cartonné qui présente une bonne résistance aux manipulations, ainsi on profitera longtemps de ces belles images.



La peinture animalière est réputée pour être un genre mineur. Emmanuelle Héran nous fait découvrir son histoire. Si au Moyen Age la représentation des animaux n’est que symbolique et qu’on n’accorde pas d’importance à la représentation exacte, les choses changent à la Renaissance. Grâce à la découverte du Nouveau Monde, de nouveaux animaux apparaissent, les princes se constituent des zoos privés auxquels les artistes ont accès. Les études anatomiques progressent tant pour les hommes que pour les animaux.



Au 16ème et 17ème siècles, les peintres hollandais excellent dans la représentation des vaches et autres ruminants, qui devient un genre à part. Parmi les animaux sauvages, les félins sont sur représentés, sans doute parce que leur observation est facilitée par le fait qu’ils dorment beaucoup au cours de la journée.



Une nouvelle étape sera franchie avec l’apparition de la photographie qui permet enfin une représentation exacte d’animaux plus difficiles à immortaliser comme les poissons ou les oiseaux. Degas par exemple modifie sa façon de peindre les chevaux après avoir étudié une série de photos faite par un spécialiste. Les animaux gagnent en réalisme ce qu’ils perdent en mystère.



L’art contemporain s’intéressent aux animaux mal aimés comme les chauve-souris ou les crapauds (Picasso). Des sculpteurs comme Giacommetti ont aussi rendu hommage é la beauté des bêtes. Le fameux ours polaire de Pompom est une des sculptures les plus connues et aimées du monde et c’est devenu un symbole maintenant que ces bêtes sont menacées par la pollution.



Les planches de ce petit livre sont de grande qualité et les amoureux de la peinture et/ou des animaux en seront enchantés.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Beauté animale

Nul besoin d’être historien d’art pour rencontrer les animaux sauvages ou familiers qui ont fasciné artistes et savants. Du lièvre de Dürer aux araignées de Louise Bourgeois, ils posent hors de toute présence humaine dans cent trente œuvres de l'art occidental de la Renaissance à nos jours. Les portraits des célébrités exotiques, éléphants et girafes, singes troublants de mimétisme s’inscrivent dans leur temps. A travers les expressions irrésistibles, la sensibilité animale s’exprime. Le regard lointain de la lionne captive évoque la mélancolie de l’artiste. Se sent-il hors de la cage ou à l’intérieur ? Des textes passionnants ouvrent sur l'histoire, l'évolution des idées et des sociétés. Ils interpellent sur les espèces menacées d’un monde qui n’a pas fini de livrer sa beauté. Ce superbe album qui se savoure indépendamment de l’exposition, permet à chacun de composer son bestiaire préféré.
Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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