Ce qu’on appelle l’expérience esthétique non seulement ne se résume pas à une contemplation passive des œuvres comme on le croit souvent, contemplation qui attendrait que la révélation tombe du tableau ou du piano sur la tête de l’amateur d’art, mais consiste en partie à se mettre à la place du créateur, en se demandant à chaque mot qu’on lit, à chaque coup de brosse qu’on aperçoit, à chaque raccord entre deux plans : mais qu’est-ce que l’artiste fabrique donc là ?