Le lendemain, lorsqu'on apprit que ce magistrat trop humain avait relâché les sorciers au lieu de les condamner au bûcher, ce fut dans toute la contrée un cri d'indignation : on conservait dans le voisinage des hommes bien dangereux et on perdait un spectacle d'autant plus beau qu'il devenait plus rare. Peu à peu, en effet, les bûchers qui s'étaient allumés si nombreux au moyen âge, commençaient à s'éteindre. De temps en temps on brûlait bien un sorcier, mais, depuis la seconde partie du XVIIe siècle principalement, le fait devenait plus rare, quoique la loi l'autorisât encore : on ne perd pas si vite les bonnes habitudes !