Il y a quelque temps, j'ai regardé un film extraordinaire d'Emir Kusturica sur la disparition de la Yougoslavie. J'ai été impressionné par le déchirement avec lequel il montre la cruauté de cette extermination. Et quand j'ai vu dans leur immonde sous-sol ces êtres dont les souffrances faisaient vivre des individus mesquins et sans pitié, j'ai senti que c'était la grande métaphore de notre temps : toute une part de ce qui est humain en nous est en train de disparaître.