AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de vero35


L'état du pays se voyait, il se sentait. Aux vêtements des gens. Qui échangeaient leurs livres contre de la farine. À leur fierté amère. Aux grappes de passagers qui s'accrochaient aux marchepieds des tramways. À ces camions non bâchés que les gens attendaient des heures comme le messie dans la poussière des routes et sous la pluie avec leurs valises, dans l'espoir que l'un d'eux les prendrait à son bord, c'était l'unique possibilité de voyager et peut-être pourraient-ils s'y tasser, serrés comme des sardines ; pour y monter ils apportaient des caisses que les vieillards escaladaient au risque de se rompre le cou. À ces innombrables cas de décès par asphyxie au gaz, qu'on oubliait de fermer parce qu'on en avait chaque jour à une heure différente. Aux immeubles sinistres portant les inscriptions LSR, Lufschutzraum : abris antiaériens. Aux flèches blanches indiquant les endroits où l'on pouvait déterrer des personnes éventuellement enfouies sous les décombres. Aux fleurs jaunâtres qui poussaient sur les gravats. Le mot " espoir" ne faisait plus partie du vocabulaire.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}