Mon problème, c’est que je n’oublie rien. Je souffre d’hypermnésie. Toutes les séparations. Tous les décès, les occasions ratées. Tout reste bloqué dans mon corps. Et l’écriture représente l’unique chance de libérer tout ça. Tel le passager arrivant à l’enregistrement s’apercevant que sa valise est trop chargée… J’écris parce que, si je ne me décharge pas de temps à autre du poids des souvenirs, j’aurai du mal à continuer à respirer. Plus d’air à inspirer. Ni à expirer.