Esmeralda de Belgique

Dans son ouvrage la tante du roi Philippe, la princesse Esmeralda de Belgique, rend hommage à 10 femmes lauréates du Prix Nobel de la paix dans une édition soignée et luxueuse d’Avant-Propos parue le 24 novembre 2014.



Ces dames dont la photo figure en petit format sur la couverture et en gros plan à l’intérieur du livre s’appellent :

- Mairead Corrigan et Betty Williams de Belfast, Irlande du Nord, en 1976 ;

- Aung San Suu Kyi de Birmanie, en 1991 ;

- Rigoberta Menchú du Guatemala, en 1992 ;

- Jody Williams de Washington, États-Unis, en 1997 ;

- Shirin Ebadi d’Iran, en 2003 ;

- Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria, conjointement avec Tawakkol Karman, journaliste du Yémen et Leymah Gbowee, également du Libéria, en 2011 ;

- Malala Yousafzai du Pakistan, en 2014.



Depuis le tout premier prix, décerné en 1901 à Henry Dunant pour avoir fondé la Croix-Rouge internationale, 16 femmes l’ont obtenu, outre les 10 mentionnées, il convient d’ajouter :

- Berthe von Suttner d’Autriche-Hongrie, en 1905 ;

- Jane Addams des États-Unis, en 1931 ;

- Mère Teresa d’origine albanaise, en 1979 ;

- Wanga Muta Maathai du Kenya, en 2004 ;

- Nadia Murad d’Irak, en 2018 et

- Maria Ressa, journaliste philippino-américaine, l’an dernier.



Seize femmes sur 109 récipiendaires et 27 organisations. Une minorité, certes, mais active ! Ainsi, en 2006, sur initiative de Shirin Ebadi et Jody Williams a été créé la "Nobel Women’s Initiative" avec siège à Ottawa au Canada, dans le but de promouvoir les initiatives de paix lancées par des femmes et de les rendre plus visibles. Peu après, Rigoberta Menchú, Leymah Gbowee et Tawakkol Karman ont rejoint ce groupe.



Le président du comité du prix, le Norvégien Thorbjørn Jagland, a déclaré en 2011: "Nous ne pouvons parvenir à la démocratie et à une paix durable dans le monde que si les femmes obtiennent les mêmes opportunités que les hommes d'influencer les développements à tous les niveaux de la société." Je rappelle que Jagland a été de 2009 à 2019 Secrétaire général du Conseil de l’Europe à Strasbourg.



L’auteure a eu la bonne idée de situer ces valeureuses lauréates de la paix dans leur contexte géographique et historique précis en ajoutant après chaque biographie un bref chapitre de 2 à 4 pages sur la réalité du pays où elles se sont distinguées. En l’occurrence l’Irlande du Nord, la Birmanie, le Guatemala, l’Iran, le Yémen, le Libéria et le Pakistan.



C’est surtout grâce à l’aide de Jody Williams qu’elle a pu rencontrer toutes ces héroïnes personnellement et s’entretenir avec elles, comme l’illustrent les photographies.



Pour plus d’informations sur la princesse Esmeralda de Belgique, je me permets de vous renvoyer à mon billet du 15 août 2021 à propos de son excellente biographie de sa mère : "Lilian : Une princesse entre ombre et lumière".



En guise de conclusion, je dirais qu’il s’agit d’un ouvrage agréable à lire et un bel outil de références à des dames qui méritent toute notre admiration.

D’abord un mot sur l’auteure : la princesse Marie-Esmeralda de Belgique est née au château de Laeken à Bruxelles le 30 septembre 1956. Elle est la seconde fille de Léopold III et de la princesse Lilian de Réthy et, ainsi, la tante de l’actuel roi Philippe de Belgique.



Elle est diplômée en droit et journalisme aux universités de Bruxelles et de Louvain. Elle a collaboré à diverses revues dans différentes langues, comme 'Le Figaro Magazine'. Elle est active dans les domaines de la protection des tribus indigènes (entre autres en Amazonie), de l’environnement et des droits des femmes et a publié plusieurs ouvrages : des biographies de son père, "Femmes prix Nobel de la paix" en 2014 (mais hélas épuisé) et "Quel monde pour demain ?" en avril dernier.



En 1998 la princesse s’est mariée avec le pharmacologue anglo-hondurien, Salvador Moncada, avec qui elle a eu 2 enfants, Alexandra (°1998) et Leopoldo (°2001). Le couple vit à Londres.



Pour la rédaction du livre sous rubrique, la princesse a bénéficié de l’assistance du chroniqueur historique Patrick Weber, auteur d’une multitude d’œuvres surtout sur les familles royales.



Personnellement, je suis très content de l’initiative et l’ouvrage de la princesse Esmeralda qui, sorti à Noël 2019, remet heureusement un peu les pendules à l’heure en ce qui concerne la figure fort controversée de sa mère, Lilian Baels, née à Londres en 1916 et décédée le 7 juin 2002 à Waterloo, à l’âge de 85 ans.



Il est vrai que la critique à l’adresse de cette dame, qui par son mariage avec le roi Léopold III (1901-1983) le 6 décembre 1941 est devenue non pas la reine, mais la princesse de Réthy, m’a souvent irrité comme fondamentalement injustifiée et arbitraire.



Ce fut le cas notamment de la biographie par l’historien Evrard Raskin (1935-2016) "Princesse Lilian : La femme qui fit tomber Léopold III" . Un livre "haineux" comme l’a qualifié un autre historien. Sans aller si loin, je dirais que ce bouquin tendancieux m’a bigrement déçu ! Pas étonnant qu’il n'ait reçu le moindre commentaire sur Babelio. Cette œuvre est en vente, comme occasion, sur le net pour 4,40 euros.



Plutôt que de résumer le récit de la princesse, je préfère m’arrêter un instant sur les raisons de l’hostilité d’une bonne partie de mes compatriotes envers Lilian Baels-Réthy. Je le fais très sommairement en quelques points essentiels :



- Il y a eu en Belgique une opposition politique au roi Léopold III, qui était considéré par certains comme peu flexible et sa décision, en 1940, de rester auprès de son peuple plutôt que de rejoindre le gouvernement en exil à Londres n’a fait qu’envenimer la situation.

- Le fait d’épouser une simple fille de gouverneur sans titre de noblesse et cela en pleine guerre, pendant que son peuple souffrait sous l’occupation allemande, a exaspéré bon nombre de Belges.

- Lilian a été vue comme une espèce d’usurpatrice de la place de la reine Astrid de Suède, première épouse de Léopold III, morte à même pas 30 ans dans un tragique accident de voiture à Küssnacht en Suisse durant l’été 1935.

- La fameuse question royale qui a divisé le pays pendant 5 longues années et qui s’est soldée par l’abdication du roi en faveur de son fils aîné, le jeune Baudouin comme souverain du royaume à 21 ans, en 1951.

- L’incontestable beauté de Lilian et son attitude digne et fière ont bizarrement contribué à sa grande impopularité.

- Finalement, il a été bon ton de lui prêter toutes sortes de vices comme par exemple une ambition démesurée. Or, qu’elle a gardé un profil particulièrement discret.



Le portrait que trace la princesse de sa mère est en définitive sobre et simple dans une luxueuse édition de 175 pages, merveilleusement illustrée par de nombreuses photos intéressantes.

Il ne faut pas être royaliste ou monarchiste pour apprécier cet ouvrage à sa juste valeur.

Un nouveau livre sur le développement durable. Un "cri" pour déclarer l'urgence climatique. Ce livre rassemble 5 femmes, une journaliste qui prête sa plume aux propos des 4 autres, militantes de deux générations différentes. La princesse Esmeralda de Belgique et Sandrine Dixson-Declève qui luttent depuis quelques décennies contre le dérèglement climatique, ont été rejointes par Anuna De Wever et Adélaïde Charlier, deux jeunes filles d'une vingtaine d'année , cofondatrice du mouvement Youyh for Climate Belgium.

A travers 4 chapitres, leurs propos sont un résumé de l'actualité climatique, des connaissance scientifiques, de la position des politiques et des actions, individuelles et collectives qui peuvent être effectuées.

L'intérêt du livre est vraiment de rassembler deux générations et la clairvoyance de la jeune génération.

Le livre nous donne peu de nouvelles connaissance sur le sujet. Cependant il peut donner une certaine visibilité à l'engagement de cette jeunesse qui s'est levée en 2019 à travers leurs manifestation dans le monde et que la pandémie a freiné dans leur élan.

Il a le mérite d'être !