[...] ce besoin, cette fantaisie ou cette chimère (comme on voudra) de vouloir posséder un seul être toute une vie, il faut absolument le réduire en miettes. Ce désir d'absolu, il faut absolument le pulvériser. Et ce ne sera pas un appauvrissement de l'être, mais justement un enrichissement. Une promesse de subtilités, de nuances. Accepter dans les liaisons un commencement et une fin, y voir un fait positif et non une raison de tristesse. Ne pas vouloir s'approprier l'autre, ce qui ne revient d'ailleurs pas à renoncer à lui. Lui laisser une liberté totale, ce qui n'implique nulle résignation.
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