Cette fatigue qui a pesé tout le temps sur moi. Ç’avait été la fatigue de l’impuissance. Oui, il y a eu des milliards et des milliards de gens. Il y a eu des milliards de vivants, et pour chacun, l’angoisse universelle. Chacun, comme Atlas, avait supporté tout le poids du monde, comme si chacun était tout seul, accablé par le fardeau de l’inconnaissable. Cela me consolait-il de me dire que le plus grand savant était aussi ignorant que moi, et qu’il en avait conscience ? Mais est-ce vrai ?