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Citation de genou


LE BANC DE SABLE.

Homme immortel, admire les beautés de la nature,
et dis, dans la joie de ton cœur : – Tout est à moi ! –
Admire-les pendant qu’il est permis à tes yeux charmés
de les voir encore. Un jour viendra où elles ne
t’appartiendront plus.
( Byron, Lara.)

Voici bientôt l’homme face à face avec l’homme.
( M. S. J., Pensées diverses.)

Au premier coup de talon que donna la corvette en s’échouant sur le banc de sable, l’équipage poussa un grand cri d’étonnement.

Au second coup, on fit silence.

Au troisième, on ne cria pas, mais un sourd gémissement s’échappa de toutes les poitrines. Il y avait pourtant encore de l’espoir, dans ce long soupir.

Mais au quatrième coup, quand la Salamandre, brusquement arrêtée au milieu de sa course, craqua dans sa membrure, désunie par les secousses profondes et sourdes qui faisaient osciller sa quille, comme le corps d’un énorme serpent qui se remue ; alors un seul cri, un cri déchirant, immense, retentit au dessus du bruit des lames qui grossissaient et venaient déferler sur les flancs de la corvette.

Et puis l’équipage se tut, car ce cri était celui de l’instinct vital qui avait prédominé un instant sur l’habitude et la volonté. Ce cri, poussé par l’homme et non par le marin, avait été la dernière expression d’une nature qui devait faire place à l’abnégation de soi, au dévouement et au sang-froid, au milieu des affreux périls que cet événement présageait.

L’équipage redevint donc calme et impassible ; le sifflet de maître La Joie retentit, et chacun se rendit à son poste, sans craindre et sans mépriser le danger. (p290/291)
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