Eva D.

Chapitre 1 :

Eli

«… Je secoue un peu la tête, ce qui le conduit à sourire. Je fais en sorte de regarder juste à côté de son profil, même quand il me parle, afin de ne plus me retrouver piégée par ses yeux magnétiques.

— Reste ici, tu vas oublier tes problèmes, pendant toute la nuit, m’assure-t-il d’un ton séducteur, qui marche certainement sur toutes les femmes, moi y compris.

Je bouge vivement la tête, refusant de céder à la tentation, bien que mon corps, lui, aimerait bien. Je me constitue un masque sur mon visage afin de ne lui montrer aucune émotion. Je lève les yeux vers son nez, m’obligeant à éviter son regard, avant de lui répondre :

— Waouh, c’est impressionnant comme proposition ! Rajoutez quelques mots crus de gros dragueurs lourds et je succomberais immédiatement, dis-je, sarcastique.

Le chef du gang de motards fronce un peu les sourcils, je vois bien que ma réaction ne lui plaît pas. J’ai surtout le sentiment que c’est la première fois qu’une femme reste insensible à ses charmes, même si au fond de moi et de ma petite culotte, ce n’est vraiment pas le cas. Alors, absolument pas.

— Tu veux que je t’offre des fleurs et que je chante la sérénade sous ta fenêtre ? C’est pas mon genre, chérie, rétorque-t-il, de nouveau amusé.

— Non, je souhaite simplement rentrer chez moi et dormir, pour être un minimum en forme au travail demain.

Je réponds en omettant volontairement de lui dire qu’avant d’aller me coucher, j’ai encore des choses à faire. …»

Chapitre 2 :

Reaper

«… Il fait son martyre alors qu’il n’en a pas besoin pour allécher les femmes.

— Salut, Prés’ ! sourit-il, malgré la trace rouge sur sa joue, due à la gifle de la jolie rousse.

— Salut, Piston, comment ça va ? l’interrogé-je, me préoccupant de sa santé.

— Je suis toujours vivant et capable de conduire ma moto.

— Tant mieux, approuvé-je en hochant la tête, rassuré.

Dis-moi, tu connais le nom de cette nana ?

— Tu parles de quelle meuf ?

Je lui lance un regard glacial. Je sens qu’il veut me charrier et je ne suis vraiment pas d’humeur à jouer à ce petit jeu. Je n’ai surtout pas la patience, ma curiosité est en ébullition à son sujet.

Il plisse un peu les yeux en m’observant avant de soupirer, défaitiste, et répond :

— Docteur E. Brown, mais j’espérais l’avoir dans mon lit.

— Tu n’as aucune chance ! grogné-je. Elle est à moi, c’est clair ? Transmets le message à tout le monde.

Je lui crie presque dessus, mais ça n’a pour effet que de le faire sourire comme un idiot. Il se fout de ma gueule, mais hoche tout de même la tête. Il ne rajoute rien et ça vaut mieux. …»