Citations de Eva Simonin (13)
Dans le futur ... Elle arriverait là où tout commençait.
Ceux qui tissent le temps doivent comprendre que certains fils du futur leur appartiennent. Ils ne s'imposent pas à eux, mais dépendent au contraire de leur volonté. Si le choix de les voir se concrétiser leur revient, les promesses qu'ils recèlent ne sont pas moins réelles.
Je ne suis pas toujours sûre de faire la différence entre mes rêves et la réalité.
La nuit, ce n'est pas un problème, mais le jour, c'est plus ennuyeux.
Extrait du journal de l'Égarée.
Aujourd'hui est un jour de calme, alors je repense aux miens et à leur besoin insatiable de savoir de quoi sera fait demain. Ils ne sont pas seuls ainsi, tout le monde semble désespéré de choisir la bonne action, de prendre la bonne décision. Et lorsque les choses tournent mal, alors fleurissent les regrets, les « si j'avais su ». Il y en a tant qui sont persuadés que la connaissance du futur leur donnerait ce contrôle parfait sur leur vie. S'ils savaient comme ils se trompent… Mais je n'ai jamais su et ne saurai jamais le leur expliquer.
Extrait du journal de l'Égarée.
Le chaos est une perturbation de l’Équilibre, et il engendre un dérèglement des flux. Certains faiblissent, d’autres sont en excès.
Tout le monde ne marche pas dans les traces de ses parents.
Elle était le temps, immense et indifférent, qui voit tout mais ne se soucie de rien.
La salle de réception disparut soudain. Plus de riches invités, plus de tables somptueuses, plus de musique en fond sonore. Au terme d’une étrange période de néant, longue d’une seconde ou d’une éternité, toute la soirée ne fut plus qu’un souvenir.
— C’est un beau jour pour tuer un dieu
Je pense qu’ils sont comme des bêtes affamées. Et quand ils arrivent près des gens, c’est comme un renard dans un poulailler. Sauf si on a les bonnes armes, alors on peut les tuer. Je voudrais devenir pompier pour apprendre à le faire.
Ca ne sert à rien de haïr les spectres. Pas plus que de haïr les incendies, la foudre ou les tremblements de terre. Je ne suis même pas sûre qu’ils soient vivants. Ils apparaissent à cause du chaos, quand le flux noir est trop fort. Une fois qu’ils sont là, ils attaquent, et c’est tout.
À une époque, les attaques de spectres étaient très rares, mais les choses ont beaucoup changé. Ça empire depuis le Cataclysme, d’après les anciens, et je suppose qu’ils ont raison. En tout cas, maintenant, il ne se passe pas une semaine sans qu’on ait une ou deux alertes, et pas un mois sans que l’une d’elles dégénère en une apparition de spectres. On les combat plus souvent que les incendies. Alors si tu restes ici, tu vas en revoir. Souvent. Et étant donné ce que tu as vécu, je trouverais normal que tu ne veuilles plus jamais en affronter, sans parler d’en faire ton métier.
Son attention fut bientôt accaparée par la ville qui se dessinait en traits de plus en plus précis au bout de la route. Le gris, le terracotta, l’ardoise et l’ivoire des édifices se divisaient en touches de couleur plus nettes. Les arêtes des murs imposaient à la palette une géométrie désordonnée, qu’Anielle peinait à décrypter. Certains toits surplombaient les autres, mais seules quelques tours atteignaient la hauteur des vestiges primaux dont elle venait. Ce tableau la fascinait.