Les gens dansent parfois ensemble. Mais personne ne pense à personne.
Il n’y avait sans doute que moi qui traînais les marques du moindre tressaillement pendant des années.
Chacun son expérience. Chacun ses parents. Sa beauté. Ses maladies. C’était plutôt ça qui rendait fou, j’en étais persuadée. La multitude des points de vue autour de nous. Ça pouvait émerveiller ou provoquer des délires de toutes sortes. Qu’est-ce qui m’échappait, qui n’échappait pas à l’autre ? Les plus terrifiés par cette question, ceux qui ne craignaient rien de plus qu’on ait un point de vue plus large que le leur, c’étaient eux qui étaient dangereux. Mais, avant d’être affamés de pouvoir, ils étaient creusés par la peur. Et la seule chose qui les calmait, c’était le contrôle.
Pensait-il vraiment que les gens souhaitaient s’entre-dévorer ? Ça leur donnerait quoi ? Personne ne voulait se retrouver seul.
J’ai misé une fois de plus sur la nuit pour me faire oublier que les peines ont toujours quelque chose de nouveau.
Elle m’a trouvée un peu trop exaltée. L’amour et la haine bruts, ça disait peu de chose. Peut-être même que ça n’existait pas. Le plus souvent, les gens se foutent complètement les uns des autres.
...je ne sais pas si j'aurais jamais réalisé à quel point les gens sont viscéralement incapables de penser autrement qu'en termes de réussite et d'échec. (p 8)
Attendre me mettait toujours dans un drôle d’état. Je ne pouvais rien faire de ma peau. L’anticipation orientait toutes mes pensées.
La barbarie des masses expliquait la plupart des maux de la terre. (p. 88)