Evelyn de Smedt

Ce livre s'inscrit dans la suite de nombreux ouvrages traitant des interactions entre bouddhisme et christianisme. Jésus et Bouddha, même combat ? Cela devient maintenant un lieu commun d'affirmer que les deux religions, par des pratiques et des dogmes opposés, se rejoignent. Si tant est que le bouddhisme soit une religion à part entière dans la mesure où il n'y a pas de Dieu. Evelyn de Smedt fait très souvent référence à Taisen Deshimaru (qui fut son maître pendant une dizaine d'années) et au mystique rhénan Maître Eckhart. A travers les différentes notions communes aux deux pratiques comme le silence, la connaissance de soi-même, la respiration, l'instant présent, la vacuité, le lâcher prise... elle nous démontre en quelque sorte l'universalité de la spiritualité. Cependant, le propos n'est pas toujours très facile à suivre. Les explications sont parfois ardues et redondantes, ce qui alourdit le texte . De plus la pléthore de références noie le lecteur. Une plus grande concision en aurait facilité la lecture.

En résume l'auteure nous donne des pistes pour découvrir une spiritualité plus syncrétique, plus en accord avec notre époque où l'Occident et l'Orient n'en finissent plus de se rencontrer.

Une base de réflexion pour la rencontre Zen/Christianisme







Avec en bonus une préface de l’inévitable, sympathique et érudit Jean-Yves Leloup, ce livre, « Zen et Christianisme » d’Evelyn DE SMEDT, a fait date à sa sortie.

Il est pourtant mince, et le sujet avait déjà été largement abordé, dans de gros bouquins… écrits par les catholiques (j’ai plusieurs livres « sérieux » et savants de cette époque écrits par des curés et des moines).

Personnellement, je ne crois pas qu’en si peu de pages, on puisse faire le tour de la question, d’autant que le Zen et le Christianisme n’ont pas beaucoup de points communs – hormis que la Nature-de-Bouddha puisse être comparée au Christ cosmique et universel, ou Dieu.

En vérité, cela mériterait de gros volumes de théologies comparées et croisées – et je pense que cela vaudrait le coup de s’y mettre !



Mais à l’époque, fin des années 80, après la mort du Senseï, les premiers disciples de Deshimaru et les nouveaux venus au Zen à leur suite, qui venaient quasiment tous du catholicisme, étaient perdus et cherchaient de nouvelles réponses.

Heureusement !, Maître Deshimaru, dont Evelyn DE SMEDT fut une proche disciple, avait bien compris que le catholicisme, dont ses disciples ne voulaient plus, ou moins, et la figure du Christ, devaient trouver un miroir dans la pratique du Zen et de Zazen : c’est pourquoi ce livre-ci fut bien venu dès sa sortie et rencontra un franc succès. Deshimaru aurait-il accordé son imprimatur ?

Néanmoins, même si l’initiative est belle, le résultat n’est pas forcément heureux. Cet ouvrage repose sur une béquille, qui glisse facilement, c’est pourquoi j’invite les pratiquants du zen à faire de la théologie comparée – ou alors, de laisser tomber l’improbable lien Zen/Catholicisme (Christianisme encore moins, car trop vaste). Les spiritualités asiatiques sont trop exotiques dans leurs façons de penser – à moins de les embrasser pleinement. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre…



Après l’Avant-Propos de Vincent Bardet, puis la Préface de J-Y Leloup, vient une Introduction en deux parties (Historiques aperçus et Historique du Zen) : et voilà déjà 1/3 du livre de passé.

Puis ce sont les Témoignages, et cette partie-là vaut vraiment la lecture :

– Maitre Taisen Deshimaru : 9 pages que j’ai trouvé fort intéressantes !

– le père Enomiya Lassalle : lui qui a écrit de si beaux livres ne tient pas sur une page entière…

– Kakichi Kadawaki : témoignage d’un jésuite japonais sur à peine 2 pages.

– le père Besnard : 5 pages pour ce prêtre dominicain qui nous explique sa pratique de zazen.

– le moine bénédictin, Pierre-François de Béthune : 5 pages de témoignage très prévisibles, on ne le dirait pas catholique !

– le cardinal Lercaro : on nous parle en un peu plus d’une page, de la vision de cet archevêque de Bologne au sujet de l’oraison, et encore… c’est assez inutile.

Tout cela c’était la première partie du livre.



La seconde partie s’intitule « Rencontres entre Zen et Christianisme » : cette deuxième moitié du livre est vraiment la plus intéressante, car là, l’auteure, s’appuyant sur son Maître, met en parallèle les notions et pratiques du bouddhisme Zen Sôtô avec celles du Christianisme.

Ces rencontres entre deux traditions spirituelles fortes (quoi que le bouddhisme zen ne soit pas le plus pratiqué en Asie ! Tandis que le Christianisme lui est omniprésent !) sont plutôt bien pensées (mais peut-on espérer « une révision et une augmentation » du contenu dans une réédition ?).

Voilà : « Zen et Christianisme » vaut surtout pour la seconde partie du livre.

Les témoignages sont intéressants, mais il en aurait fallu bien plus ou les rendre plus étoffés.



Bonne lecture !



Zui Ho.
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Un des meilleurs livres du Zen, de Taisen Deshimaru







C’est à Patrick Malle, disciple de Deshimaru Senseï et fondateur des dojo zen de Lille et d’Halluin (le « Funzo Dojo ») que je dois la découverte de ce « Relié Poche », qui a republié en 2016 cet opus d’abord sorti en 1983.

Patrick m’a dit : « Il y a tout dedans » ! J’étais intrigué. Il est vite arrivé entre mes mains. Et depuis je l’ai lu et relu – malgré que les 16 premières pages soient à la fin ! Erreur de l’imprimeur… C’est pas grave ça lui donne du charme.



Ces textes reposent sur des notes établies par la fameuse Evelyn « Reiko » de Smedt (cherchez Moku On-Ji), autre grande disciple du défunt maître japonais, et Dominique Dussaussoy. Evelyn a beaucoup prise en notes Senseï.

Alors, Patrick avait-il raison ? « L’anneau de la voie zen – l’essence d’un enseignement zen » est bel-et-bien un livre à se procurer avant qu’il n’y en ai plus en stock.

Moi qui ait du mal à lire Taisen Deshimaru dans certains de ses livres, il est ici très lisible.



Et par-dessus le marché, certains de ses enseignements me réjouissent et me font, encore une fois, regretter de ne pas être né 30 ans plus tôt pour l’écouter de vive voix.

Dans ces 176 pages, on trouve des choses incroyables prononcées par le maître japonais.

Parfois, elles sont dites avec un certain culot et dans le contexte de l’époque, ça devait détonner dans les marmites, et également, ce serait encore le cas aujourd’hui pour des personnes voulant s’adonner « à la Voie ». Il n’était pas « politiquement correct ».

Dans ces 29 chapitres, il y a bien « l’essence du zen », zazen pour Deshimaru comme pour Dôgen, qu’il cite abondamment.

Je vous donne deux extraits :

– Page 17 : « Vous devez abandonner une pratique fondée sur la connaissance intellectuelle, courant après les mots et vous en tenant à la lettre. Vous devez apprendre le demi-tour qui dirige votre lumière vers l’intérieur, pour illuminer votre vraie nature. Le corps et l’esprit s’effaceront d’eux-mêmes et votre vrai visage apparaîtra. Si vous voulez pratiquer l’ainséité, vous devez pratiquer l’ainséité sans tarder« .

– Page 32 : « Personne ne peut comprendre la joie religieuse qui règne à l’intérieur de l’être Lorsqu’il devient intime avec lui-même. La joie, c’est la concentration qui non seulement évite le désordre mental mais organise notre esprit, met de l’ordre intérieurement. Zazen signifie devenir intime avec soi-même. Pendant zazen, nous suivons inconsciemment, naturellement, automatiquement l’ordre cosmique ».

Ces propos, cet ouvrage de Taisen Deshimaru me convainquent qu’il était un grand maître et qu’il avait le satori.



Je vous en recommande la lecture…



Bonne lecture !



Zui Ho.
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Cet ouvrage est à la fois une réflexion sur la divination face à l'humain et une introduction à sa pratique. Il indique ce qui sépare superstition et réalité, fait le point sur la divination et son évolution depuis les origines. Il apporte le témoignage d'une voyante, indique les plantes divinatoires, analyse les pouvoirs de l'esprit en ce domaine, il livre aussi "la forêt des signes", l'astrologie, les tarots, la chiromancie, la géomancie, le Yi King, la lecture des lignes de la main.

285 pages.

Un bon commentaire du Komyo Zo Zanmai







Livre dédié au roshi Taisen Deshimaru – le pionnier du zen Sôtô en France -, basé sur son commentaire du Komyo Zo Zanmai, « La Lumière du Satori » est le commentaire d’Evelyn DE SMEDT de toutes ces paroles.

Le Komyo Zo Zanmai est écrit vers 1278 par le sucesseur du DOGEN Zenji, fondateur du Zen Sôtô : maître Koun EJO, son plus fidèle disciple.

Le Komyo Zo Zanmai – que l’on trouve facilement sur internet – est un très beau texte d’à peine quatre pages, mais qui donne des directives importantes et l’essence du Zen Sôtô.

Ici, Evelyn DE SMEDT reprend les commentaires de Taisen DESHIMARU et les bonifie donc, dans une tradition toute asiatique. Les deux commentaires se mêlent donc, et sont rehaussées de nombreuses calligraphies du roshi.

Evelyn DE SMEDT, qui connut bien son maitre Taisen, offre donc ici un commentaire humble et lumineux des paroles de ce dernier au sujet du Komyo Zo Zanmai.

C’est une bonne vulgarisation, un bon ouvrage, qui n’en dit ni trop ni pas assez, pour découvrir cet enseignement primordial dans la tradition zen Sôto, si présente en France. Si vous n’y connaissez pas grand chose à cette tradition du bouddhisme, ce livre est une belle entrée en matière !



Bonne lecture !



Zui Ho.
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Un magnifique ouvrage-hommage à Taisen Deshimaru et au Zen Sôtô







« Ce livre est dédié à Maître Taisen deshimaru qui a consacré sa vie à transmettre le véritable esprit du Zen en Europe« .



Voilà un livre magnifique, un hommage profond à Taisen Deshimaru (1914-1982), à la hauteur de l’ambition. Il fallait un livre splendide mais sobre : le voici. Celui-ci suffit. Il se suffit à lui-même. Son plus grand malheur : ne plus être réédité depuis belle lurette (prions Albin Michel…).

Ouvrage de référence, coup de coeur : impossible de ne pas le propulser également dans mon TOP 20.

Si Evelyn DE SMEDT, Laurent KALTENBACH et Michel BOVAY sont les maîtres d’ouvrage, ils mentionnent la grande aide reçue de Zdenek LOMECKY, Marc BRUHAT, Véronique JORDAN et Claudio MARANTA, et celle de « celui qui les gouverne tous » : l’AZI, l’Association Zen Internationale fondée par le Senseï. Ajoutons que Maurice BEJART signe la Préface.



« Notre expiration est celle de l’univers entier. Notre inspiration est celle de l’univers entier. A chaque instant, nous réalisons ainsi la grande oeuvre illimitée. Avoir cet esprit-là, c’est faire disparaître tout malheur et engendrer le bonheur absolu« . Kodo Sawaki.



Taisen Deshimaru a beaucoup écrit, a beaucoup parlé, a beaucoup été retranscrit, est beaucoup cité. Sa mémoire est un feu vivant, que n’abandonnent pas ses derniers disciples qui soufflent sur les braises – bien que chacun, à tous de rôle, plonge inévitablement dans le royaume de la mort comme Senseï. Que restera-t-il de ce dernier quand les derniers seront eux aussi trépassés ?

Je ne sais pas s’il aurait accepté ce cadeau qu’est ce livre, mais ce cadeau ne put lui être offert, comme une dédicace aux ancêtres disparus, un kito, que post-mortem. Je crois que lorsque les derniers auront fait sanpaï, ce livre sera la pierre tombale de cette époque ouverte par Taisen Deshimaru.

Ainsi ce grand livre de 30 par 20 cm, tout de noir et blanc, contient « toute » la sagesse du zen, du Maître, des maîtres et patriarches, tout en explicitant les notions les plus érodées du zen sôtô. Rehaussé de nombreuses photos de qualité, ce très bel opus est magistral et indispensable.

J’ai le sentiment que les personnes derrière cet ouvrage – et ce Marc DE SMEDT compris, directeur de la collection Spiritualité d’Albin Michel – y ont mis tout leur cœur, toutes leurs tripes, et leurs meilleures pensées, notamment celles en accord avec la Voie.



Les textes sont vraiment bien sentis, bien écrits, bien pesés, justes, et les illustrations – photos surtout, mais aussi les calligraphies – collent très bien avec ces textes. Sans oublier bien sûr, que de nombreuses photos de Deshimaru sont présentes, rendant le tout bien plus vivant encore, le rendant bien plus présent, et beaucoup de ces photos sont parmi les plus connues du Maître japonais.

De nombreuses citations émaillent l’ouvrage : des citations de Taisen Deshimaru, mais aussi de son maître Kodo Sawaki, et du premier d’entre tous : Dogen Kigen. On en trouvera évidemment d’autresdes maîtres exposés dans ce Zen.

Enfin : Pratique et enseignement – Histoire et tradition – Civilisation et perspectives : voilà l’ossature de ce gros livre. La table des matières, sur trois pages, est plus détaillée : ainsi rien n’est oublié. L’essentiel est là. L’enseignement distillé pendant 15 ans n’est pas perdu.

« Zazen est la forme adulte de notre vie« . Il ne vous reste plus qu’à contempler votre visage originel, en zazen.



Gasshô !



Zui Ho.
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Un livre important, bien détaillé qui va là où il faut au niveau de l'expérience directe pour éclairer le lecteur sur l'approche zen.

Une anthologie du Zen bonne pour votre poche !







J’ai déjà parlé d’Evelyn de Smedt à propos d’une réédition récente de son livre : Taisen DESHIMARU – L’anneau de la voie zen – l’essence d’un enseignement zen (2016) dont j’ai fais la recension et qui est un excellent ouvrage. Il collationne des propos recueillis de son maître, Taisen Deshimaru, le « père du zen sôto en France ».

Avant celui-ci, Evelyn a écrit d’autres livres, dont celui-ci, Les Patriarches du Zen, qui forme également une anthologie de propos des maîtres du Zen, de Bodhidharma le fondateur à Senseï Deshimaru.



« Les patriarches du zen : une anthologie », c’est son titre et il porte bien son nom. Vous ne serez guère surpris. Il est exactement ce qu’il prétend être. Et il y en a « un certains nombre » de maîtres cités et de citations, dont je ne vais évidemment pas vous faire le détail, ni déflorer la saveur.

Par contre, on peut noter que le choix des textes est savoureux, que les citations sont éclairantes pour qui pratique zazen. 40 maîtres ont été appelé à citer. Les citations sont ensuite rangées dans 11 thèmes. L’ensemble fait 236 pages en poche.



Je vous cite quand même Baso Dôitsu, page 58 :

« Si l’on se tient dans l’Absolu, toutes choses sont l’Absolu. Si l’on se tient dans les phénomènes, toutes choses sont les phénomènes. Puisque l’endroit où l’on se tient est la réalité, tout est l’essence de notre propre demeure. Que ce soit durant la marche, en position assise, debout ou couchée, tout est d’une inconcevable utilité. C’est le zen pur, et si vous le comprenez vous ne créerez plus de karma et vivez selon les circonstances en réagissant aux choses qui se présentent.«

Quelle beauté, quel calme, quelle simplicité ! Toutes ces choses qui nous font aimer le zen ! C’est l’une des nombreuses perles contenues dans ce petit ouvrage.



On aura donc le plaisir de plonger de temps à autre son coeur dans cette anthologie, pour respirer le parfum de prune du Zen – éternel printemps !

Cette anthologie est en somme bien pratique : inutile d’acheter mille ouvrages sur les maîtres zen, vous avez ici un recueil de leurs meilleures paroles, et vous pouvez le mettre dans votre poche.



Je vous le recommande donc ! Bonne lecture !



Zui Ho.
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