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Citation de Partemps


LANGAGE [6]


De toute évidence cette science ne peut s’acquérir sans la connaissance de différentes langues. Des découvertes semblables ont servi un grand nombre de races. Si l’on n’a pas le temps d’apprendre différentes langues, on peut au moins, et en très peu de temps, se renseigner sur ce que furent ces décou­vertes. Mais si l’on veut être bon juge, il faut y aller voir soi-même.

De mauvais critiques ont prolongé l’usage d’une terminologie démodée, en général une terminologie qui, à l’origine, avait été inventée pour décrire ce qui se faisait 300 ans avant Jésus-Christ, et pour le décrire d’une façon plutôt extérieure. Des écrivains de second ordre ont souvent essayé d’écrire des œuvres qui entrent dans certaines catégories ou classes encore inoccupées dans la littérature de leur pays. Si l’on passe en revue les classifications à appliquer à l’aspect extérieur de l’œuvre, ou à sa survenue, et si nous considérons ce qui se passe actuellement, disons, en poésie, nous trouvons que le langage est en charge, ou rempli d’énergie, de manières différentes.
C’est-à-dire qu’il y a trois « sortes de poésie » :
Melopoeia, en quoi les mots sont chargés, par-delà et au-dessus de leur sens naturel, d’une certaine propriété musicale, qui guide l’apport et l’orientation de cette signification.
Phanopoeia, qui est une présentation d’images sur le champ visuel de l’ima­gination.
Logopoeia, « la danse de l’esprit parmi les mots », c’est-à-dire que non seule­ment les mots sont employés dans leur sens direct mais qu’il est de plus tenu compte jusqu’à un certain point des habitudes et des usages, du contexte que nous nous « attendons » à rencontrer avec le mot, de son accompagne­ment habituel, de ses acceptations connues, et de l’usage ironique que l’on peut en faire. Elle comprend le côté esthétique qui est plus particulièrement le domaine des manifestations verbales, et qui ne peut manifestement être maîtrisé par les arts plastiques ou la musique. C’est le dernier venu des modes d’expression, et peut-être le plus délicat et le moins sûr.
La Melopoeia peut être appréciée par un étranger s’il a l’ouïe fine même s’il est ignorant de la langue dans laquelle est écrit le poème. Il est pratiquement impossible de la traduire ou de la rendre d’une langue à l’autre, sauf peut-être par un hasard divin, et jamais plus d’une demi-ligne à la fois.
Par contre la Phanopoeia peut être traduite, presque entièrement, ou même complètement. Quand elle est de bonne qualité, il est virtuellement impossible au traducteur de la détruire, sauf s’il agit de façon très grossière et en ignorant délibérément les règles bien établies.
La Logopoeia n’est pas traduisible ; bien que l’état d’esprit qu’elle exprime puisse être rendu par une paraphrase. Ou bien on peut dire qu’il est impossible de la rendre « localement », mais qu’ayant bien déterminé la pensée originale de l’auteur, il devient alors possible, ou impossible, de trouver l’expression dérivée ou équivalente.
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