Né à Lyon en 1973. « Trop petit, sans force, si demain il n’a pas pris 400 grammes, je ne donne pas cher de son avenir sur cette foutu planète » avait dit le médecin à ma mère décomposée. J’avais le choix de vivre ou pas. Ma décision fut rapide. Alors depuis, comme j’ai failli ne jamais exister, je cherche à exister encore plus, à découvrir toujours plus, je cherche à plussifier. C’est cette frénétique quête de l’inconnu qui m’emmena jusqu’en Angleterre pour étudier dans la langue de Shakespeare. Cet éloignement du pays natal et la découverte de nouvelles contrées furent le déclencheur d’un fort désir d’écrire qui sommeillait en moi. Je passais donc à l’acte gribouillant avec toutes les blessures d’un expatrié et l’émerveillement d’un explorateur. Revenu en France, je ne pus nier l’évidence : rien ne vaut la langue de Molière. Naquirent par la suite de mon esprit tortueux moultes œuvres aussi grandioses qu’improbables dont la quintessence n’a d’égale que la beauté d’un coquelicot rubicond qui ébroue nonchalamment sa corolle à la douce rosée naissante propageant des reflets mordorés sur cette nature bâillante pas encore vraiment réveillée par les premiers rayons rasants les hauts plateaux du Larsac.
Tiens, c’est drôle ce petit livret ! Intriguée, Justine l’ouvre. Une petite carte plastifiée s’en échappe et tombe sur le sol.
Hugo qui jouait à faire voler sa voiture de Batman « vrooommmm ! » voit l’objet par terre.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Je ne sais pas, dit Justine en le ramassant. Ça ressemble à une carte bancaire mais c’est écrit télécarte dessus.
Elle regarde le titre du bouquin et prononce tout haut :
— La machine à téléportation.