Sur la place publique elle se sent nue. Nue face au monde entier. Elle est à tout le monde elle est une femme publique. Une femme décapitée car ce ne sont pas les cheveux qu'on lui coupe mais la tête. Avec sa nouvelle tête, son crâne, sa nuque dégagée, elle sent l'air du matin, la netteté et en même temps le tremblement du monde en ce matin d'octobre. Et aussi les regards avides des autres, ceux qui sont venus, ceux qui la mangent des yeux. Sur la place le monde entier peut la voir, tête nue, autant dire nue, la bouffer des yeux. Elle est à tout le monde.