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EAN : 9782283024652
144 pages
Buchet-Chastel (19/08/2010)
2.73/5   61 notes
Résumé :
"Je n’aime pas les femmes comblées, tout le monde pense qu’elles sont heureuses elles ont tout pour l’être. Je ne le pense pas, elles ne sont pas heureuses j’aime mieux les femmes à qui il manque quelque chose celles qui désirent à celles qui possèdent. J’aime mieux celles qui continuent d’attendre qui continuent de palpiter."

Chaque jour, Monika arrive la première à l’institut de beauté. Elle observe, écoute, juge parfois les clientes qu’elle voit dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis un lecteur (masculin), et la plongée dans cet ouvrage me laissa perplexe tant mon aversion pour l'esthétique et les salons du même nom est grande.
Et puis j'ai ouvert ce petit livre, et miracle, au fil des pages, j'ai pu découvrir une vison très impressionniste de la vie de l'héroïne, de ses pensées, de son enfance, et des aventures de certaines de ses clientes.
L'intrigue est inutile à chercher, il n'y en a pas. Ce roman est l'histoire d'une jeune esthéticienne qui observe et écoute ses clientes, et à force d'en voir, parvient ( ou échoue) à détecter certains pans de leurs histoires personnelles à partir de leur figure corporelle.
Le roman n'est en fait qu'une succession de ces impressions, certaines très contemporaines, liées à l'action en cours, d'autres rapatriées par des souvenirs d'enfance, de guerre, d'amour, d'échec, etc...
J'avoue avoir été très séduit par la façon dont Fabienne Jacob donne à lire au lecteur masculin ce que peuvent être des sentiments, des pensées, souvent des interrogations, de femmes. Plus marquante encore a été l'évocation des souvenirs d'enfance. Comment F. Jacob est-elle parvenue à se souvenir aussi bien de ce qui constituait l'univers de l'enfance?
Au final un roman que je n'ai pas lâché, comme on ne lâche pas un Monet. Beaucoup d'impressions colorées, d'odeurs, de formes ; davantage de non-dit que d'explications ou descriptions. Un style d'écriture très particulier, comme des touches de pinceaux, ou des traces de doigts à la Van Gogh : des phrases simples, courtes, parfois percutantes, juxtaposées plus que liées, mais dans un continuum qui contribue à donner une image globale. L'auteure ne s'est pas - heureusement- laissée aller à pratiquer la physiognomonie : à tirer des conclusions sur la psychologie de ses clientes en fonction de leurs corps. Simplement, comme toujours dans ce livre des impressions.
C'est assurément un livre post-moderne, celui de l'effleurement, du superficiel, effleurement des corps par le métier de l'héroïne, effleurement nécessaire des personnalités de ses clientes pour tenter de les comprendre. Et l'on passe d'images impressionnistes à celles plus dures d'un Edward Hopper, où les personnages demeurent terriblement seuls dans notre univers coloré.
Les plus : les pensées féminines exposées sans ambages, les souvenirs d'enfance, les relations entre deux soeurs, l'absence de misérabilisme, le côté un peu désenchanté à la Cioran. L'vocation particulièrement réussie des femmes tondues à la fin de la seconde guerre mondiale.
En moins: L'illustration de couverture, peut être le côté imprécis et superficiel donné par les impressions.
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Des corps. Une société. Une oppression.

L'écriture sensuelle de Fabienne Jacob est magnifique. le livre se divise par petits chapitres qui relatent l'expérience de femmes et de leurs corps. du corps « non formé » d'une jeune fille au corps « artificiel » d'une vieille dame en passant par la maigreur d'une autre, chaque épisode est raconté d'une manière douce et poétique. de façon délicate, l'auteure décrit ainsi finement la possession de la femme par son corps, véritable prison. Subtilement, Fabienne Jacob dresse non seulement un portrait de diverses femmes mais émet également une critique à l'encontre de cette société qui les formate.

Ceux qui craignent une écriture un peu fade se retrouvent gifler par la violence des phrases et des propos à la fin du livre. L'auteure semble en effet avoir construit son récit de façon à présenter des faits et à prendre position uniquement vers la fin. En découle une écriture à la fois poétique et détachée, mais également poignante.

Seul point peut-être négatif : le livre est un peu trop court. J'aurais aimé plonger davantage dans certaines histoires et me retrouver littéralement submergée par celles-ci.

Je n'avais encore jamais lu de livres de cette auteure, mais ce livre m'a donné envie de découvrir l'ensemble de son oeuvre.
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Le corps. Cette surface qui filtre la lumière de nos espaces. Dans ce livre, Fabienne Jacob parcourt le corps des femmes de sa plume. Elle glisse, effleure, plonge, soulève et recouvre. L'écriture devient gestuelle, sensuelle. Fabienne Jacob par ses lignes nous dévoile des portraits de femmes par la lecture de leur corps. Destins particuliers s'entrelaçant dans une histoire commune. L'attente, le désir, le manque tracent les contours de nos vies et dessinent les courbes de nos corps. Il n'y a pas de "plénitude à être" chez FabienneJacob, juste la demande d'un devenir que le corps ne cesse jamais d'exprimer.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Corps / Fabienne Jacob
Voilà un roman original et bien écrit. Je l'ai lu avec plaisir, et c'est bien là l'essentiel. Avec un extrême souci du détail pour retrouver les couleurs, les odeurs, les sons et les impressions de l'enfance, l'auteur nous offre des tranches de vie comme des gâteaux gourmands et des offrandes intimistes. Pour ceux qui ont vécu une enfance extra-muros, ces évocations emplies de nostalgie, de tristesse souvent, de mélancolie toujours résonnent comme un hymne à la nature. F. Jacob est une fine observatrice et le ton à certains moments fait penser à Philippe Delerm. Elle raconte ses histoires comme elles lui viennent, sans chronologie, en suivant les sautes de sa mémoire et de son esprit. Mais je dois dire que j'ai ressenti en général un goût d'inachevé comme si les histoires étaient seulement effleurées. Enfin il faut bien reconnaître qu'une certaine avarice en négations et ponctuation surprend par moment. Toutefois, je considère que la qualité du style et l'ambiance générale du récit valent que l'on retienne ce petit joyau.
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Le corps féminin à tous les âges mis en miroir de situations vécues par des femmes de différentes conditions fréquentant un institut de beauté. C'est très décousu et en guise de conclusion éponyme, pour faire dans la facilité, je dirais que ces récits manquent de corps.
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critiques presse (2)
Lexpress
14 juin 2012
Loin d'une comédie à la Vénus beauté, Fabienne Jacob saisit ici par petites touches le travail de sape du temps, la tyrannie de l'apparat et le regard des hommes sur l'autre sexe.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
16 mai 2012
Dans ce livre d'une grande beauté sensuelle, Fabienne Jacob décrit les palpitations et les renoncements féminins, et parle d'une société contemporaine qui mise tant sur la jeunesse et les apparences.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je n'aime pas les arrangements entre les gens j'aime que les gens aillent au bout de leur vie je n'aime pas quand les hommes et les femmes contractent des arrangements entre eux. Après on le sent dans leurs appartements au milieu des l'odeur âcre de l'eau des fleurs qu'on a oublié de changer, au milieu des couches des enfants des puzzles renversés sur la moquette des cubes qui traînent dans les séjours, chaque vase chaque jouet suinte par la suite cette ose cet arrangement. Dans cette maison i y a eu un arrangement, dans cette maison les gens n'ont pas vécu leur vie complètement.
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"Je sais moi quand elles sont belles. Les femmes, c'est mon métier, elles sont belles quand elles sont dans leur vérité. Exactement dans la coïncidence de leur corps et des années, cela s'appelle la vérité."
"En réalité l'endroit d'où je viens n'existe plus. La ville où je suis née n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui, bien qu'elle n'ait pas été rayée de la carte, qu'elle n'ait pas été submergée. Il n'y a eu aucune guerre. Encore que. Une ville où les gens ne travaillent plus est comme une ville après la guerre. Elle n'est plus régie par les sorties d'usine, de bureaux. Même d'école. Les gens qui avaient des enfants sont partis. Ceux qui restent n'en ont pas. Au lieu d'avoir des enfants, ils ont du temps. Ils ne sont plus jamais pressés de rentrer chez eux.(...) les derniers magasins à rester ouverts sont les solderies. (...) les cafés, pareil. Ils sont fermés ou alors vides. "
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D'autres prennent toute la place qu'elles peuvent, rient fort, parlent fort, montrent tout ce qu'il y a à montrer, gorge, jambes, ce sont des femmes immédiates, elles donnent tout à la première minute, après parfois il reste plus rien. On veut pas les connaître pour la bonne raison qu'on les connaît déjà. On sait ce qu'elles vont dire avec quels mots elles vont le dire. Celles qui sont pleines de marques de vêtements et de sacs à main on ne comprend pas leur message. Peut-être veulent-elles se cacher sous les marques mais le problème est qu'on n'a pas envie de la débusquer. On sait d'avance, elles ont rien à cacher.
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Je n'aime pas quand les choses sont finies, je n'aime pas les femmes comblées, tout le monde pense qu'elles sont heureuses elles ont tout pour l'être. Je ne le pense pas, elles ne sont pas heureuses j'aime mieux les femmes à qui il manque quelque chose celles qui désirent à celles qui possèdent. J'aime mieux celles qui continuent d'attendre qui continuent de palpiter. Les autres sont déjà mortes comme des poissons.
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L'enfance est la grande matrice. Les corps des femmes sortent de là, des jeux de l'enfance, plaisir et crainte mêlés, des impatiences criardes, des séances d'ennui muettes, longues, à croire que l'ennui est la salle de projection de l'éternité. Ce qui manque aux petites filles se transforme plus tard en désir, il leur faut manquer pour désirer. Celles qui n'ont manquer de rien ne désireront rien. Ce que les petites filles ont cherché durant leur enfance heure après heure, porte après porte, elles le trouveront à l'âge adulte.
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Videos de Fabienne Jacob (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabienne Jacob
L'interview complète : https://www.web-tv-culture.com/emission/fabienne-jacob-ma-meilleure-amie-53002.html
En sept romans, Fabienne Jacob s'est fait un nom en littérature. Dans ses romans, la femme y tient toujours le premier rôle, et l'auteure de reconnaitre qu'elle est souvent présente dans ses personnages. Mais Fabienne Jacob, c'est surtout un style, une écriture, un rythme, une musicalité qui font d'elle une amoureuse des mots et une besogneuse, travaillant et retravaillant cette matière pour atteindre son but. Au-delà de ses intrigues, elle n'a pas son pareil pour décrire une émotion, un paysage, un instantané de vie. Depuis son premier titre, « Les après-midi, ça devrait pas exister » paru en 2005, elle poursuit un joli chemin littéraire où la nostalgie s'entremêle à la tendresse, à l'humour ou aux larmes mais avec toujours cette écriture sublime.
Sélectionnée à deux reprises, notamment pour son roman « Corps » en 2010, Fabienne Jacob aime s'isoler pour écrire, se couper d'un monde dans lequel elle ne trouve pas toujours sa place, en travaillant en résidence d'auteur. Mais elle apprécie aussi de partager sa passion en animant des ateliers d'écriture.
Dans ce nouveau roman « Ma meilleure amie », voici trois jeunes filles installées à Paris pour leurs études dans un appartement qu'elle partage et qu'elle ont baptisé Campo. Toutes trois viennent de l'Est de la France. Il y a Sambre, la lumineuse, qui se rêve comédienne, Rosie, qui profite De La vie dans cette nouvelle ville fascinante qu'est Paris. Et puis il y a Helga, la narratrice, peut-être la plus fragile, la plus discrète qui secrètement admire la belle Sambre et son charisme inégalable. Mais un jour Sambre quitte l'appartement. Rosie et Helga vont devoir apprendre à se construire et à entrer dans la vie adulte, quand s'enfuient les illusions.
Au-delà de cette histoire d'amitié dans laquelle chacun trouvera résonnance, Fabienne Jacob nous offre aussi le joli portrait d'une femme d'aujourd'hui qui, parfois malgré elle, a tracé son chemin puisant sa force dans les aléas De La vie sans rien oublier de ses rêves de gamine et de ses engouements d'adolescence.
On s'attache à ces trois jeunes filles pleines d'enthousiasme à l'aube de leurs vies de femmes. Mais surtout, on ne laisse happer par l'écriture fine et poétique de Fabienne Jacob qui à travers ces pages prouve, une fois de plus, son amour pour la littérature.
« Ma meilleure amie » de Fabienne Jacob est publié chez Buchet-Chastel.
+ Lire la suite
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