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Des corps. Une société. Une oppression. L'écriture sensuelle de Fabienne Jacob est magnifique. le livre se divise par petits chapitres qui relatent l'expérience de femmes et de leurs corps. du corps « non formé » d'une jeune fille au corps « artificiel » d'une vieille dame en passant par la maigreur d'une autre, chaque épisode est raconté d'une manière douce et poétique. de façon délicate, l'auteure décrit ainsi finement la possession de la femme par son corps, véritable prison. Subtilement, Fabienne Jacob dresse non seulement un portrait de diverses femmes mais émet également une critique à l'encontre de cette société qui les formate. Ceux qui craignent une écriture un peu fade se retrouvent gifler par la violence des phrases et des propos à la fin du livre. L'auteure semble en effet avoir construit son récit de façon à présenter des faits et à prendre position uniquement vers la fin. En découle une écriture à la fois poétique et détachée, mais également poignante. Seul point peut-être négatif : le livre est un peu trop court. J'aurais aimé plonger davantage dans certaines histoires et me retrouver littéralement submergée par celles-ci. Je n'avais encore jamais lu de livres de cette auteure, mais ce livre m'a donné envie de découvrir l'ensemble de son oeuvre. + Lire la suite |
L'interview complète : https://www.web-tv-culture.com/emission/fabienne-jacob-ma-meilleure-amie-53002.html
En sept romans, Fabienne Jacob s'est fait un nom en littérature. Dans ses romans, la femme y tient toujours le premier rôle, et l'auteure de reconnaitre qu'elle est souvent présente dans ses personnages. Mais Fabienne Jacob, c'est surtout un style, une écriture, un rythme, une musicalité qui font d'elle une amoureuse des mots et une besogneuse, travaillant et retravaillant cette matière pour atteindre son but. Au-delà de ses intrigues, elle n'a pas son pareil pour décrire une émotion, un paysage, un instantané de vie. Depuis son premier titre, « Les après-midi, ça devrait pas exister » paru en 2005, elle poursuit un joli chemin littéraire où la nostalgie s'entremêle à la tendresse, à l'humour ou aux larmes mais avec toujours cette écriture sublime.
Sélectionnée à deux reprises, notamment pour son roman « Corps » en 2010, Fabienne Jacob aime s'isoler pour écrire, se couper d'un monde dans lequel elle ne trouve pas toujours sa place, en travaillant en résidence d'auteur. Mais elle apprécie aussi de partager sa passion en animant des ateliers d'écriture.
Dans ce nouveau roman « Ma meilleure amie », voici trois jeunes filles installées à Paris pour leurs études dans un appartement qu'elle partage et qu'elle ont baptisé Campo. Toutes trois viennent de l'Est de la France. Il y a Sambre, la lumineuse, qui se rêve comédienne, Rosie, qui profite De La vie dans cette nouvelle ville fascinante qu'est Paris. Et puis il y a Helga, la narratrice, peut-être la plus fragile, la plus discrète qui secrètement admire la belle Sambre et son charisme inégalable. Mais un jour Sambre quitte l'appartement. Rosie et Helga vont devoir apprendre à se construire et à entrer dans la vie adulte, quand s'enfuient les illusions.
Au-delà de cette histoire d'amitié dans laquelle chacun trouvera résonnance, Fabienne Jacob nous offre aussi le joli portrait d'une femme d'aujourd'hui qui, parfois malgré elle, a tracé son chemin puisant sa force dans les aléas De La vie sans rien oublier de ses rêves de gamine et de ses engouements d'adolescence.
On s'attache à ces trois jeunes filles pleines d'enthousiasme à l'aube de leurs vies de femmes. Mais surtout, on ne laisse happer par l'écriture fine et poétique de Fabienne Jacob qui à travers ces pages prouve, une fois de plus, son amour pour la littérature.
« Ma meilleure amie » de Fabienne Jacob est publié chez Buchet-Chastel.