Aimer son intestin, écouter son estomac, dialoguer avec sa vessie ou avec son utérus. Cette communication intracorporelle a été sans cesse contrariée quand ce n'est pas réprimée car limitée au sexuel, frappée de tabous, considérée comme sale ou impure. En parler est toujours inconcevable, voire obscène. Pourtant, sans l'écoute des vibrations, des pulsations, des rythmes internes et intimes, il est impossible de développer une communication intercorporelle.
En tant que telles, les pratiques visant à redonner la possibilité à l'individu de se connecter à son histoire et mémoire somatiques, à la complexité du corps vivant sont louables. Il y a toute une richesse d'expériences à redécouvrir voire à apprendre, car pour certaines personnes, la qualification de la sensation représente bien un apprentissage. Il s'agit d'abord de réapprendre à écouter une chair, considérée comme source de péchés par des siècles de culture monothéiste.
Le grand bonheur est de se vivre comme un multiple - on s'ennuie moins - et comme une complexité imprévisible - on peut être surpris par soi-même.
Allons-nous mondialement basculer dans une société de haute technologie sans contact physique dont le berceau est l’Asie ?