L'obsession des Russes pour l'espionnage était plus que jamais considérée au sein des services occidentaux comme de la "vieillie histoire", comparativement aux sanglantes activités des terroristes de la mouvance d'Al-Qaïda. " Cela a fait perdre à l'Occident son focus sur l'espionnage du cyberespionnage", déplore un fin connaisseur du monde du renseignement.
L'ex-analyste de la NSA Edward Snowden a aussi confié au journaliste Glenn Greenwald comment, lorsqu'il travaillait sous couverture diplomatique en Suisse pour la CIA, un officier traitant de la centrale aurait fait tomber un banquier local dans un piège, en espérant le contraindre à livrer des informations confidentielles. L'homme avait été saoulé par son nouvel "ami" de la CIA et lui avait ensuite demandé de le raccompagner. Arrêté par un curieux hasard pour ivresse au volant, le banquier se serait fait offrir, bien sûr, l'aide de la CIA pour le sortir de ce pétrin en échange de sa collaboration. En vain. "Ils ont détruit la vie de leur cible dans un but qui ne fut jamais atteint.", déplora Snowden.
Le mot radicalisation est sur toutes les lèvres. Les promesses d'ouvrir le robinet des généreuses subventions étatiques vont produire le même effet qu'un appât sanguinolent balancé au milieu d'un banc de requins affamés.
" À la base, ils mettent trop de monde sur la liste. Ça fait glamour d'avoir toujours de sources, c'est bien vu chez les enquêteurs d'en avoir toujours plus. Parfois, les gars ont une conversation avec un criminel, il leur révèle une seule chose et ils l'inscrivent comme source. Parfois, la source ne sait même pas qu'elle est enregistrée ! Ensuite, son nom est là sans que ce soit vraiment utile", affirme cet officier.
La technique "Mister BigÉ a été utilisé plus de 350 fois au Canada depuis la fin des années 1980. Dans 95 % des cas, les accusés ont été condamnés. Au Québec, une dizaine d'opérations du genre ont été mises sur pied au cours de la dernière décennie, ce qui a permis d'élucider plusieurs crimes.
Dans le passé, il y a notamment dirigé le contre-espionnage au FBI et y fut le patron de Robert "Bob" Hanssen, la taupe presque parfaite des Soviétiques puis des Russes, arrêtée en 2001. Ce septuagénaire est incarcéré jusqu'à sa mort dans un pénitencier à sécurité maximum du Colorado.
Les parents d'Ali sont muets. Pétrifiés. Abasourdis de constater que leur garçon s'enfonce plus profondément qu'ils l'imaginaient dans ces abîmes de la terreur.
Pourquoi l'Occident n'accorde-t-il pas la même valeur à chaque vie humaine, qu'elle soit de Paris ou d'Alep? se questionnent-ils.