Pendant ces premières semaines de la Révolution, je voyais l'Iran comme un matin de printemps, fleuri, festif et plein de promesses....
La post-Révolution s'accompagnait de journées d'angoisse où nous apprenions que tel ami venait d'être dénoncé et arrêté, tel autre fusillé, que beaucoup d'autres avaient pris la fuite, que certains brisés sous la torture, se sont métamorphosés en adeptes du pouvoir islamique.
A peine deux ans après la Révolution et quelques mois après le début de la guerre Iran-Irak, je me retrouve à l'aéroport de Téhéran, dans une queue ressemblant fort à un triste bal masqué, de fuyards qui portent sous leur cape leur peur, leur haine, leur déception...
Les grands-parents sont morts. Ils avaient fui la Révolution d'octobre et immigré en Iran. Les parents ont quittés l'Iran après la Révolution islamique et ont immigré en Allemagne. En fait, la migration est un trait de famille chez eux.
Le déplacé, qui doit voyager léger, met la grande Histoire dans les petites, une guerre dans une égratignures, un amour dans un poème et un pays dans une brosse à dents