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Critiques de Farel Dalrymple (18)
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The Wrenchies

La couverture des Wrenchies m’a attirée, un garçon en superhéros entouré de deux ombres, ça pouvait promettre une sacrée histoire. Le dessin est particulier mais pas rebutant.

Ca commence fort avec l’opposition de deux frères avec un monstre. Mais la sauce n’a pas pris... impossible de comprendre les tenants et aboutissants de ce combat, la recherche du fameux frère, ou le rôle de Hollis dans l’histoire (à part son imagination galopante ?). La limite entre la réalité et les rêves est très floue. J’avoue que je suis ressortie un peu perplexe de ce comics teinté d’onirisme, peut-être suis-je hermétique à ce genre d’imagination ? Ou un élément-clé/moment-clé de l’histoire n’a pas fait tilt dans ma tête ? A méditer, ouverte aux discussions…

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The Wrenchies

Fabuleux.

Dixit Mike Mignola, le créateur d'Hellboy.

Je ne peux dire plus, je suis tout à fait d'accord avec l'avis éclairé du dessinateur américain...

Il y avait longtemps qu'une BD, ou en l'occurrence, un "roman graphique", ne m'avait autant enthousiasmé.

L'histoire, est originale (quoique qu'un peu complexe parfois), on pense, si cela peut vous aider à situer, à une oeuvre de Neil Gaiman.

Fantastique, onirisme, science fiction, se mêlent dans ce récit, au dessin au trait et couleurs personnels qui tranchent avec la production de comics actuelle.

En fait, je trouve, que graphiquement, Farel Dalrymple (quel nom !), se rapproche plus d'auteurs européens.

Quoiqu'il en soit, "The Wrenchies" est une très belle découverte, que je vous invite à partager !
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The Wrenchies

Un conte initiatique barré et foisonnant, pétri de pop culture et d’angoisses adolescentes.
Lien : http://www.bodoi.info/the-wr..
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Oméga l'inconnu

C'est un curieux équilibre que celui que l'on ressent avec Omega l'inconnu, entre attrait et ennui. Sans doute faut-il, pour commencer, ne pas s'attendre à un comics à la narration classique, bien que l'ouvrage, estampillé Marvel, fasse surgir en nous des images de super-héros prêts à sauver le monde. Bien sûr, il y a de cela, mais l'on comprend assez vite que les codes du genre ont été allègrement détournés. D'où cet attrait de lire une sorte d'ovni littéraire, sorte de double hommage, d'abord à une œuvre précise - le récit originel d'Omega date des années 1970 - puis à un genre, le comics de super-héros. Pourtant, le récit n'emmène pas le lecteur, au moins celui qui, moins familier au monde comics que le lecteur américain lambda, ne comprend pas les multiples références à l'œuvre originelle et à une pop culture très américano-centrée. En d'autres termes, Omega l'inconnu serait un essai comics intéressant à la narration ratée.



Il est vrai pourtant que les atouts de cette bande-dessinée scénariste par un écrivain - Jonathan Lethem - sont nombreux, à commencer par un dessin à la veine réaliste efficace, sans fioritures ni génie, mais tout de même avec quelques bonnes idées. Sans même connaître le comics originel, l'histoire est lisible ; elle ne manque d'ailleurs pas de sel ni de rythme, mais elle apparaît décousue, et surtout la narration peine à vraiment progresser, comme si, finalement, le comics était surtout un exercice de style. Cependant, le contre-pied presque systématique pris par les auteurs pour reprendre les codes du genre sont remarquables. Omega, premièrement, est une identité double que possèdent deux personnages : un membre d'un ancienne secte galactique chargée de lutter contre une autre faction, et un jeune garçon qui apparaît comme le héros. Mais les deux Omega n'ont rien du héros, hormis une force dégagée par leurs mains flamboyantes. Peu causants - l'un d'eux, d'ailleurs, est proprement inaudible, ne parlant pas le langage des humains -, peu empathiques, souvent débordés par des forces supérieures. Face à eux, le vilain Vison - le Mink - est une vedette de télévision dont les exploits s'affichent aussi dans les comics. Souvent beauf, vantard, grossier, le Mink sait aussi être cruel lorsqu'il enferme ses proies dans son labyrinthe. Mais nul ne songe visiblement à mettre un terme à ses agissements ; bien au contraire, la foule se presse pour assister à ses exploits. La menace même que le Mink fait planer - l'invasion de robots - a quelque chose de presque anodin, classique et inoffensif. Le remède - absurde, presque - du sel administré directement par voie orale aurait tendance à relativiser la menace. En bref, les codes du comics sont mis à mal.



Cependant, il demeure, à la lecture, un inconfort résultant du fait que l'on ne voie jamais où les auteurs veulent en venir. Les questions que l'on se pose - quelle est l'origine d'Omega ? Quelle est sa mission véritable ? Existe-t-il un autre vilain que le Mink ? Quelle est la raison d'être de cette main géante et particulièrement combative ? - ne trouvent, pour la plupart, pas de réponses claires. Si les épisodes se succèdent, le lien entre chaque est ténu, et jamais l'histoire ne semble connaître de climax. L'histoire se termine, sans que l'on ait l'impression qu'elle ait véritablement commencé. Peut-être la lecture de l'histoire originelle - que les auteurs portent aux nues dans l'appendice en fin d'album - aide-t-elle à comprendre la direction générale de la narration, mais pour ceux qui, comme moi, découvrent l'histoire par hasard, le risque est grand de passer à côté et de ne pas y comprendre grand-chose. C'est sans doute le principal reproche - et il est de taille - que l'on pourra faire à cet Omega l'inconnu : c'est une œuvre réservée à des initiés, dépourvue même de sens premier qui offrirait alors une narration peut-être basique, mais au moins compréhensible.
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Oméga l'inconnu

Improbable, c'est le moins que l'on puisse dire de ce projet. En 1976 et 1977 paraissent 10 épisodes d'une série nommée "Omega the Unknown". Le scénario est de Steve Gerber et de Mary Skrenes et les dessins de Jim Mooney. Dans ce comics, Steve Gerber s'était lâché (autant que d'habitude dans Essential Man-thing 1 ou Essential Defenders 3). Et malgré sa courte durée de vie, cette histoire a impressionné tellement de personnes (à commencer par moi) qu'elle est devenue culte. Pour les curieux les épisodes ont été réédités dans Omega the unknown Classic.



En 2005, les éditeurs de Marvel proposent à Jonathan Lethem (un écrivain assez connu, auteur de Motherless Brooklyn. & Forteresse de solitude) de choisir un personnage de son choix dans l'univers Marvel pour réaliser un comics. Les éditeurs américains restent persuadés que pour attirer de nouveaux lecteurs une solution miracle est de recourir à un écrivain reconnu (le résultat est rarement à la hauteur des espérances car un livre et une bande dessinée ont des grammaires narratives différentes). Lethem fait partie des personnes marquées à vie par Omega et il propose d'en faire un remake. Contre toute attente le résultat est à la fois respectueux de l'original et personnel.



C'est l'histoire d'un guerrier intergalactique qui se trouve naufragé sur terre pour lutter contre l'invasion imminente d'extraterrestres ; cette mission est la raison d'être de sa caste. C'est l'histoire de Titus Alexander Island (un jeune garçon de 14 ans) qui a été élevé à l'écart dans une maison isolée dans la campagne et que ses parents conduisent vers New York pour qu'il puisse bénéficier d'un cursus universitaire dans une institution spécialisée pour surdoués. Sur le chemin, un accident se produit et ses 2 parents décèdent. Il est recueilli par l'infirmière qui s'occupait de lui à l'hôpital et inscrit dans un collège ordinaire où il rencontre une camarade compréhensive et des brutes bas de plafond. C'est l'histoire du développement d'une chaîne de fastfood. C'est l'histoire d'un superhéros (Mink, le vison en anglais) très médiatique. C'est l'histoire d'une intelligence extraterrestre ayant visité des centaines de monde, et en goguette sur terre. C'est une histoire improbable, terre à terre, newyorkaise, galactique, universitaire, économique, poétique, et bien plus encore.



C'est une histoire dessinée par Farel Dalrymple, un illustrateur très underground et peu prolifique. Il utilise un style simple, dans une veine réaliste, sans être photographique. Il s'agit clairement d'illustrations destinées à des lecteurs adultes : il bannit les courbes et les rondeurs enfantines, il n'enjolive pas ses personnages (pas de poitrines défiant la gravité, pas de top modèles), les scènes d'action sont très terre à terre et presque sans aucun effet pyrotechnique. Chaque décor dispose d'éléments qui le rendent unique, sans jamais en faire une carte postale idyllique, mais sans noirceur surajoutée. Les expressions faciales présentent une grande variété, sans pour autant que les mimiques soient surjouées. Dalrymple s'applique à rendre chaque scène aussi ordinaire que possible. Ses dessins se lisent très facilement. Et par voie de conséquence, les diverses étrangetés qui parsèment le récit semblent surréalistes : elles sont intégrées factuellement aux dessins, sans aucun recul. Ainsi l'un des antagonistes se révèle être une main géante de taille humaine pourvue de jambes. Dalrymple la dessine comme les autres mains, sans essayer de rendre le concept crédible, ou merveilleux, ou terrifiant.



De son coté, Lethem (aidé pour les dialogues par Karl Rusnak) livre un remake de l'histoire de Gerber et Skrenes. Et à la lecture, j'ai effectivement retrouvé les mêmes sensations qu'à la découverte de l'original. Mais Lethem bénéficie de 10 épisodes pour raconter complètement son histoire, alors que Gerber et Skrenes avaient dû se plier à des désidératas des éditeurs (inclure des guest stars comme Hulk) et fermer boutique avant d'avoir terminé faute de suffisamment de lecteurs. Lethem réussit à tout boucler dans une histoire cohérente qui respecte l'étrangeté de l'original et sa poésie décalée. Les éléments de science fiction supportent l'infrastructure de l'histoire au premier degré sans aucune moquerie. Les scènes irréelles (telles que cette main géante) font partie intégrante du récit sans aucune solution de continuité, sans artificialité. Les personnages principaux bénéficient tous d'une psychologie étoffée, de sentiments qui sonnent vrai et d'un capital de sympathie au dessus de la moyenne. Et Lethem intègre des thèmes supplémentaires inattendus comme les avantages et inconvénients de diffuser une marque par le biais de points de vente franchisés.



Au départ, cette histoire avait tout d'un remake inutile et incapable d'atteindre le niveau de l'original, plombé en plus par un scénariste étranger aux comics et un dessinateur trop original pour s'acclimater à une histoire avec d'étranges superhéros. À l'arrivée, l'esprit originel est respecté et retrouvé, et les auteurs font entendre leur propre voix dans un récit original et décalé. Pari tenu & objectif atteint.
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Pop Gun War : Le présent

Un garçon vole des ailes dans une poubelle, s'envole dans un rêve en cinq chapitres. Farel Dalrymple croque une vue aérienne et poétique de la ville, de la vie qui bat sous le pavé. Le trait du dessin est aussi fin que les mots flottant dans leur bulle. Parfois cynique, parfois magique, toujours subtile, l'écriture de cette histoire surprend, émeut, amuse. Prenez de la hauteur !
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Jenny Finn

Délicieuse lecture d'été que cette petite histoire gothique, mêlant des saveurs lovecraftiennes à l'ambiance victorienne !



Mais qui est donc cette Jenny Finn que tout le monde semble connaître dans le quartier ? A-t-elle un lien avec les meurtres de prostituées qui s'accumulent ? Ou bien avec ces cadavres recouverts de tentacules ?



Une galerie de personnages secondaires superbement costumés, du Premier ministre à Lady Zoloski, hante cet album au dessin savoureux.



À noter, le cahier graphique final qui ne se résume pas à quatre croquis sur deux pages, mais qui bien au contraire déborde d'illustrations, agrémentées d'un texte du dessinateur principal, Troy Nixey, sur la méthode de travail avec Mike Mignola. Particulièrement intéressant !



C'est glauque, efficace et fichtrement bien mené. J'en veux encore !
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Jenny Finn

Nous sommes dans le Londres victorien. Dans les rues, ont cri au meurtre de prostituées et aux cadavres souffrant d’une étrange peste. On entend aussi le nom de Jenny Finn. Mais qui est-elle ? Joe, un ouvrier des abattoirs, qui après avoir dénoncé à tort un homme d’être l’éventreur, va chercher à percer le mystère.



Un comics horrifique dans lequel on retrouve l’ambiance de H.P. Lovecraft. Certaines illustrations font même penser à Cthulhu. Une référence à Jack L’Eventreur, qui rode sans jamais être nommé de la sorte, est très claire. Le personnage de Joe qui cherche la rédemption en voulant protéger Jenny et en même temps découvrir ce qu’elle est vraiment, est intéressant. Jenny est finalement la balance entre le bien et le mal puisque la quête de Joe est de découvrir si elle est une sainte ou un monstre -peut-être l’enfant du Léviathan ?



Un scénario complexe et bien ficelé accompagné d’illustrations glauques pour coller parfaitement à l’ambiance. Les visages ont des formes monstrueuses, les lieux sont sombres. Les dessins sont pleins de petits détails qui font l’attrait des illustrations et qui distillent ainsi toute l’horreur de l’histoire. Les couleurs sont froides, dans des teintes principalement marron, vert, bleu glacial et noire. La seule couleur vive est le rouge du sang des victimes.



Une BD pour les grands et les amateurs du genre. Âmes sensibles s’abstenir

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Prophet Volume 2: Brothers

Ce tome contient les épisodes 27 à 31 et 33 de la série mensuelle, initialement parus en 2012/2013. Il est préférable d'avoir lu le premier tome Remission (épisodes 21 à 26) avant. Le scénario est conçu par Brandon Graham (auteur de King City). Les dessinateurs sont également crédités comme ayant contribué au scénario. Il s'agit de Giannis Milonogiannis (épisodes 27, 28, 30, 31 et 33) et Farel Dalrymple (épisode 29), Brandon Graham ayant dessiné une partie de l'épisode 30.



Le premier tome permettait de découvrir qui est John Prophet, ainsi que la mission qu'il devait accomplir pour l'Empire de la Terre. Quelque part dans un secteur de l'espace, un autre John Prophet s'éveille. Il se souvient du combat qu'il a mené pour défendre la population. Il se trouve à bord d'une sorte de ver géant de l'espace. Il retrouve dans ses affaires une écaille de Yilala, son amante disparue. Il finit par quitter ce ver pour sauter sur un astéroïde, à la recherche de frère Hiyonhoiagn. Ce dernier lui apprend que tous ses compagnons d'arme sont morts et enterrés : Jiji, John Sametime, Sharpsmooth, Hurf, Red Sleep et John Giant. Hiyonhoiagn l'amène près du bras cybernétique de Diehard. Ce bras va les guider vers les autres parties du corps dispersées de Diehard. Il leur reste à s'approprier un vaisseau spatial, avant de retrouver leur compagnon et d'accomplir leur mission.



En regardant la couverture, le lecteur peut (presque) avoir l'impression qu'elle a été réalisée par Moëbius. En fait le rendu final doit beaucoup à la mise en couleurs, et l'intérieur présente un aspect sensiblement différent (comme il est de coutume dans les comics). Les dessins de Giannis Milonogiannis semblent avoir été rapidement esquissés, sans grande consistance, avec une épaisseur de trait assez fine, identique qu'il s'agisse de détourer les contours ou de représenter une ombre portée. Il faut un peu de temps pour s'habituer à cette forme de dessin qui semble avoir été réalisé rapidement, sans grande attention à la précision du trait, ou à la forme des visages. John Prophet n'a qu'une seul expression du début jusqu'à la fin, et encore son visage est mangé par la barbe. Les décors sont vaguement représentés, laissant le lecteur dans l'obligation d'avoir une lecture active pour que son imagination remplisse les vides. Par comparaison, les dessins de Dalrymple fourmillent de petits traits non signifiants qui les rendraient presque surchargés.



Il faut également s'accrocher pour rentrer dans le scénario du fait de l'utilisation d'un vocabulaire inventé pour les besoins des éléments de science-fiction. Au bout de quelques séquences, le lecteur se rend compte que les actions de John Prophet s'inscrivent dans une guerre ouverte assez basique entre 2 factions qui sert de support à ses aventures. Autant dire que par rapport à l'inventivité du tome précédent, le lecteur tombe de haut et se demande ce qui va bien pouvoir retenir son attention pendant 6 épisodes. Et pourtant...



Et pourtant ces dessins lâches et imprécis évitent les représentations trop littérales et trop enfantines de ce qui passe pour de la science-fiction dans les comics de superhéros. Ainsi la créature arbre capable de se déplacer évite le ridicule d'un personnage comme Groot (dans Guardians of the Galaxy) pour devenir plus un concept : celui du règne végétal doué de conscience, et capable de se mouvoir. De la même manière Rein-East est dépourvu de traits distinctifs, et représente l'idée d'une race de reptiles anthropomorphes doués de conscience. Milonogiannis choisit un mode de représentation à destination de lecteurs familiers de ces stéréotypes, en en retenant que le principe, sans chercher à convaincre le lecteur de sa plausibilité. D'un côté, cela peut être frustrant par manque de substance, de l'autre ce parti pris transforme ce récit en épure, presqu'en abstraction du concept de science-fiction de type space-opéra. Une fois passée la déception de cette forme épurée, le lecteur peut apprécier la sensation d'étrangeté qui se dégage de ces dessins, la compréhensibilité des images, ainsi que la forte sensation de dépaysement total. Au final ces dessins créent, à leur manière, une sensation d'immersion aussi intense que des dessins de type détaillé et "réaliste".



Le mode d'écriture de Graham finit par déclencher le même mécanisme. Le lecteur ressent une sensation de déception en découvrant le principe très basique qui sous-tend l'intrigue : une simple guerre avec des rebelles contre un Empire totalitaire. Mais la narration de Graham repose à la fois sur des mots inventés pour désigner des créations relevant de la science-fiction, et sur une prédominance de l'image sur les mots. Au terme des 6 épisodes, le lecteur constate qu'il s'est passé beaucoup de choses, et que pourtant il n'a pas été noyé sous les textes explicatifs, ou les phylactères d'exposition indigestes. Là encore, en visant l'épure, Graham prend le risque très réel de perdre son lecteur en route (lassé par ces mots qui ne veulent rien dire), mais il touche aussi au concept. C'est à dire qu'un terme finit par renvoyer à un concept (par exemple, pour essayer d'être plus clair, le terme "Fire water" désigne à l'évidence une boisson alcoolisée, sans en donner quelques particularités que ce soit, il désigne plus l'idée d'alcool qu'un alcool en particulier). Ce jeu avec les mots est à double tranchant : quand il fonctionne, le lecteur voit des éléments de son quotidien (l'usage de l'alcool) sous un angle neuf et allant à l'essentiel. Quand il ne fonctionne pas, le lecteur risque de perdre sa connexion avec le sens de l'intrigue. Graham a quand même pris la précaution de conserver quelques éléments plus concrets et plus rassurants, tels que Diehard (l'être humain dont le corps biologique a été remplacé par un corps cybernétique) qui permettent de conserver une emprise plus concrète sur le récit.



Si le premier tome de Prophet (version 2012) décoiffait par son inventivité, celui-ci désarçonne par une narration tirant vers l'abstraction conceptuelle qui ne contentera pas tous les lecteurs. Il est possible de se raccrocher au moteur de l'intrigue (des rebelles contre un Empire totalitaire), et de se laisser porter par les sensations générées par ces épures. En fonction de sa sensibilité, le lecteur appréciera plus ou moins cette approche et en retirera un plaisir de lecture plus ou moins intense.
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Jenny Finn

Certains auteurs de BD américains m’attirent instantanément. C’est notamment le cas de Mike Mignola, qui hormis sa création de Hellboy, a toujours un regard intéressant sur certains classiques de la littérature. Jenny Finn est une œuvre mineure par rapport au reste de sa bibliographie, mais s’intègre avec brio dans cette tendance.

En effet, dans Jenny Finn, Mike Mignola et Troy Nixey revisitent talentueusement la nouvelle Le Cauchemar d’Innsmouth de H.P. Lovecraft, en la déplaçant dans le Whitechapel victorien où sévissait Jack L’Éventreur. Cette Jenny Finn qui fait tourner les têtes de tous les hommes est-elle l’enfant maudite du Léviathan ou une sainte venue assurer une rédemption écailleuse à ses ouailles ? En suivant Joe, jeune paysan monté à la capitale sur ses traces, nous en apprendrons plus sur elle, sa nature et sur les coulisses de Londres, des bas-fonds au palais de Buckingham…

Si Mike Mignola ne s’est occupé que du scénario et des couvertures, le dessin de Troy Nixey et dans une moindre mesure de Farel Dalrymple en rappelle fortement la patte. Les corps, touchés ou non par Jenny, sont difformes. Le jeu de clair/obscur fait partie intégrante de la narration, de même que le manque de détails sur certains personnages. L’histoire elle se termine de façon ouverte, laissant au lecteur le choix de décider si finalement le sacrifice de Jenny sera une bonne chose pour l’Empire britannique ou une atrocité de plus dans cette époque troublée.

Cette bande dessinée, augmentée des explications de Troy Nixey sur sa genèse et de croquis complémentaires, ne révolutionnera pas l’univers des comics. En revanche, une fois lu, elle donne envie de s’attarder sur différentes planches pour en admirer le trait, et voir comme l’horreur peut être suggéré par une écaille ou un petit bout de tentacule dépassant d’une manche.



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Jenny Finn

Sainte ou démon ?



Signé par Mike Mignola et Troy Nixey, Jenny Finn est un conte fantastique se déroulant dans un Londres Victorien rongé par une peste indicible et où un tueur sanglant éventre des femmes aux alentours des docks…



Les amateurs de H.P. Lovecraft seront en terrain connu avec ce récit plongé dans une ambiance oppressantes qui évoque celle du Cauchemar d'Innsmouth rédigé par le maître de Providence et publiée à titre posthume…



Mis en images par Farel Dalrymple et Troy Nixey et dont l’inventivité graphique s’avère jubilatoire et mis en couleur par le talentueux Dave Stewart, ce récit déstabilisera sans doute les amateurs de Mignola par l’atmosphère sensiblement différente du reste de ses œuvres…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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The Wrenchies

Surprenant, déroutant et riche, un comics qui ne laisse pas indifférent. Un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) dense qui en perturbera plus d’un.



Clairement exigeante, cette lecture demande une implication totale du lecteur au risque d’être perdu, de se détacher du récit. Je pense qu’il faut se laisser porter par le déroulement sans forcément chercher à comprendre. Tout s’imbrique au fur et à mesure, laissant tout de même au lecteur de grandes parts à l’interprétation, à l’interrogation. Cela m’a fait un peu penser à Number 5 pour ce côté clairement décalé et incompréhensible.



Fourre-tout de beaucoup de thèmes de SF (voyage dans le temps, univers parallèle, vaisseau extraterrestre, magie…), Farel Dalrymple parvient à maintenir une cohérence dans cette quête de destruction du mal. Les qualités graphiques sont indéniables, donnant une atmosphère oppressante à l’image du long périple des héros.



C’est typiquement le genre d’ouvrage qui demande une relecture tant le foisonnement d’idées se révèle impressionnant. On le digère puis on y revient pour redécouvrir des aspects que l’on avait zappé à la lecture. Bien mais parfois trop ardu.
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The Wrenchies

Introspection tournée en quête mystique, The Wrenchies surprend et impressionne.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Pop Gun War : Le présent

Farel Dalrymple signe le dessin et le scénario de cette oeuvre remarquée par les plus grands, dont Frank Miller et Craig Thompson. Ici, la narration classique est oubliée pour un récit qui conte les rencontres entre les divers personnages, au hasard des rues. Point de fil conducteur, si ce n'est la Ville.



Au fil des pages on se retrouve happé par l'univers surréaliste décris par Dalrymple. La réalité est altérée, on accède à un autre univers dans lequel les situations les plus incongues s'inscrivent avec perfection, on pourrait dire normalité même. On se détourne du quotidien. Les saynètes s'enchainent...on est parfois ravis de retrouver tel personnage, en colère contre un autre. Car l'une des forces majeures de cette oeuvre est l'empathie qu'elle suscite chez le lecteur. Une oeuvre qui transpire la poésie, mais une poésie urbaine et parfois sans concession, une poésie noire et violente.



Il y a aussi cette encre noire qui suinte à travers le papier. Car si Farel Dalrymple est un magicien en matière de récit, c'est aussi un dessinateur de génie, qui a su grâce à ses dessins très ombrés mais entourés d'un vide à la manière d'un écrin donner encore plus d'âme à ses personnages et à sa Ville.
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Jenny Finn

Les adeptes de Mike Mignola seront sans aucun doute ravis de cette aventure co-écrite avec Troy Nixey, instigateur de l’histoire de Jenny Finn. D’autres apprécieront peut-être le style graphique délibérément tordu et glauque de Troy Nixey & de Farel Dalrymple assombrissant le scénario.
Lien : https://www.actuabd.com/Jenn..
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Jenny Finn

Ce Jenny Finn s'avère être une agréable lecture, un très bon récit signé Mike Mignola et Troy Nixey. Mais c'est une histoire à ne pas lire avant de vous coucher, vous pourriez faire des cauchemars. Prenez donc garde en ouvrant cette bande dessinée...
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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The Wrenchies

Un univers complètement loufoque et décalé, une réussite pour les amateurs de SF exigeants.
Lien : http://www.bdencre.com/2016/..
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The Wrenchies

Une narration à tiroirs où s’entrechoquent réalité et fiction, présent et futur, enfance et âge adulte, dans un questionnement sur la construction de notre place en ce monde tout autant que sur le rôle des créateurs et des lecteurs.
Lien : http://bdzoom.com/98905/comi..
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