Fateh Emam, cet être raffiné, issu de l’Orient le plus reculé, a très jeune, seul et d’instinct, su fouler d’un pied léger la flamboyante route de la liberté, et cheminé de par le monde, en l’enchantant de son approche tout en finesse. Avec un esprit subversif toujours en éveil, souriant et délicat, en homme du monde qu’il était, il pointait, l’air de rien, d’un index impitoyable et précis, le défaut de la cuirasse. Sa manière irrésistible et douce de tailler ses cibles en pièces ne rendait sa critique que plus percutante.
Si seulement les obscurantistes de tout poil daignaient lire et relire ses livres, ils gagneraient en humanité et s’affranchiraient de leurs obsessions.
D’une écriture ciselée, prolongement de l’extraordinaire rayonnement qui se dégageait de sa personne, Fateh Emam a relaté un parcours qui représente une véritable VOIE, au sens initiatique, mystique du terme. Puisse cette approche très riche, subtile et pacifique, faite de l’amour de l’Humain, symboliser celle que les peuples du printemps arabe auront de leur avenir, aujourd’hui comme demain.
On ne choisit pas son lieu de naissance. Pas plus qu’on ne choisit le ventre de sa mère. « L’Histoire surprend l’homme là où on veut bien le mettre au monde. »
Miss Anne était née anglaise. Bien née, elle avait du sang bleu dans les veines et beaucoup de biens en héritage. Miss Anne avait des cheveux blonds et des yeux bleus. Deux énigmes morphologiques apanages de la race blanche, longtemps supposée supérieure.
Parce qu’à l’âge d’or du colonialisme, des Français, des Anglais, des Belges, des Allemands, des Italiens, des Espagnols, des Portugais, des Néerlandais, peuples entrepreneurs et pragmatiques, puissances hégémo¬niques ou civilisatrices, avaient réussi à bâtir sur les terres et sur les mers du globe des empires sur lesquels le soleil ne se couchait parfois jamais. Deux signes particuliers susceptibles de vous mettre, encore de nos jours, à l’abri du délit de faciès lors d’un contrôle policier dans la rue. Ou face à un sbire de frontière à l’œil torve.
A Kaboul, "au pays d'un roi, d'une foi et d'un cinéma", Karim commence sa vie dans la pauvreté et l'obscurantisme, auprès de sa mère, une femme de la classe des serviteurs. Un jour cependant, de beaux messieurs viennent chercher l'enfant afin qu'il grandisse dans la Grande Maison du roi: ainsi en a décidé son père, riche commerçant habitué des capitales occidentales. Ce coup du destin, parfaitement accordé au merveilleux du "gol-o-bolbol", l'univers des fleurs et des rossignols, jettera Karim dans une suite de tribulations heureuses et malheureuses, au gré de l'Histoire de son pays et du monde. Cette autobiographie en forme de conte, au langage magnifiquement imagé, vivant, est un voyage dans l'Afghanistan profond, mais aussi dans notre propre culture observée par un jeune érudit plein d'humour et, surtout, plein d'un invincible désir de liberté."
Boud naboud. Il était une fois, là-bas, dans les parages de l’Iran et du Touran, aux confins du Pamir et du Cachemire, au-delà de l’Indus et de l’Oxus, du Tigre et de l’Euphrate, loin là-bas de l’autre côté de toutes les mers salées, un pays affectueusement appelé par d’aucuns le pays d’un roi, d’une foi et d’un cinéma.
Gobineau affectionnait cet univers de Gol-o-Bolbol – fleurs et rossignol – où, s’émerveillait-il, « rien ne ressemble à ce qui se rencontre ailleurs sur le globe. »
Des siècles durant, longeant les méandres de la route de la soie, des caravanes transasiatiques dont l’origine remonte à la nuit des temps sillonnaient ses plaines désertiques, serpentaient au pied de ses cimes vertigineuses, s’engouffrant dans ses gorges abyssales.
Parce qu’à l’âge d’or du colonialisme, des Français, des Anglais, des Belges, des Allemands, des Italiens, des Espagnols, des Portugais, des Néerlandais, peuples entrepreneurs et pragmatiques, puissances hégémo¬niques ou civilisatrices, avaient réussi à bâtir sur les terres et sur les mers du globe des empires sur lesquels le soleil ne se couchait parfois jamais. Deux signes particuliers susceptibles de vous mettre, encore de nos jours, à l’abri du délit de faciès lors d’un contrôle policier dans la rue. Ou face à un sbire de frontière à l’œil torve.