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Critiques de Fawzi Brachemi (4)
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Trahison : Algérie, été 62

Ca y est ! Après des années de lutte, l'Algérie est indépendante ! Cela ne plaît pas à tout le monde, mais même l'OAS est contraint d'accepter. Seulement, il s'agit maintenant de calmer les tensions et de doter le pays d'instances de gouvernement. La violence rôde...

L'auteur était adolescent au moment des faits. Et il se souvient de la liesse, des pillages puis des déchirements des alliés d'hier, des armes... Les factions se sont affrontées avant d'être arrêtée par une population avide de paix et de démocratie, qui surtout ne comprenait pas le pourquoi de ces luttes de pouvoir.

Une BD qui reprend la fin de la guerre, un sujet peu abordé, surtout en France. C'est clair, sans être rébarbatif. Malheureusement, les ferments des années noires de l'Algérie sont déjà présents, enfonçant le pays dans la pauvreté et la violence.

Avec un dossier explicatif en fin d'ouvrage et une bibliographie d'ouvrages ayant trait à cette période.

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Trahison : Algérie, été 62

Au vu du titre et sachant que le sujet traitait de la guerre d’Algérie, je supposais que la trahison venait du côté des Français après le célèbre « je vous ai compris » du Président de Gaulle. En effet, en accordant l’indépendance à l’Algérie, on a laissé se faire massacrer des milliers d’européens et provoquer le retour d’au moins un million de personnes (pied-noir, harkis…). Cela sera d’ailleurs évoqué dans cette bd : je n’invente rien. L’auteur Fawzi Brachemi avait 13 ans au moment des faits mais est doté d’une extraordinaire maturité politique.



Mais non, je me trompais car la trahison concerne en fait le côté algérien et ceux qui ont mené cette guerre et qui se sont détruits dans une lutte fratricide pour le pouvoir. Souvent, avec les révolutions ou les guerres qui entrainent un changement de régime, cela se termine par un homme fort qui finit par prendre le pouvoir de force par un coup d’état. On se souvient de Napoléon après la révolution française. Plus récemment, le printemps arabe a abouti à ce résultat dans certains pays touchés.



C’est ce qui va arriver à l’Algérie en 1965 où le colonel Boumédiène, ministre de la défense, renverse le gouvernement de son allié Ben Bella pour devenir président de la république jusqu’en 1978. Le mot république est souvent galvaudé car c’est tout sauf une république ! Ben Bella n’a pas vu monter le danger. La bd se penche surtout sur la crise de l’été 1962 qui nous est racontée dans les moindres détails. Il aurait été intéressant de poursuivre jusqu’en 1965 au moment de l’arrestation de Ben Bella où l’on découvre dans sa chambre la rondelette somme de deux milliards d'anciens francs en pièces d'or et devises étrangères.



A noter également que Boumédienne est connu pour avoir nationalisé les entreprises d’hydrocarbures. L'Algérie de Boumediène influence le jeune colonel libyen Mouammar Kadhafi et le vice-président irakien Saddam Hussein, qui nationalisent à leur tour le secteur des hydrocarbures, provoquant à l'occasion le premier choc pétrolier survenu en 1973. De nos jours, c’est un proche de Boumediène qui dirige l’Algérie et qui détient le record de longévité à la tête du pays. Son dernier score électoral lors du 4ème mandat est de 81.53% alors que le précédent était de 90%. Oui, c’est bien un régime républicain me dit-on. Les républicains, c’est à la mode !



J’ai véritablement de la peine pour ce peuple qui a dû lutter farouchement pour obtenir son indépendance après 132 années d’occupation française. Une fois acquise, c’est la descente aux enfers avec par la suite une terrible guerre civile. Cette bd nous permet de suivre également une famille restée sur place. Devant ce déchainement de violence, le père dira : ils sont devenus fous. Il a tout résumé et on comprend mieux l’amertume de ce peuple avide de liberté et de prospérité. Je pense comme l’auteur que ce peuple méritait d’avoir des dirigeants à la hauteur. C’est malheureusement le cas dans d’autres pays. Bref, une bd qui apporte un certain regard sur l'histoire de l'Algérie.
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Trahison : Algérie, été 62

Oran, juillet 1962.



Le jeune Médiene découvre que l’Algérie est animée d’un souffle nouveau lorsque son frère aîné revient à la maison après dix ans d’absence. Jusque-là, Médiene consacrait son temps à jouer. Ces retrouvailles familiales sont l’occasion, pour cet enfant de 13 ans, d’entendre le témoignage d’un adulte sur les changements politiques qui s’opèrent en Algérie.



A la veille de l’annonce officielle de l’Indépendance de l’Algérie par la France, Médiene prend conscience que tout ne va pas de soi. Divergences d’opinions, partis politiques qui tentent de s’approprier le pouvoir… Mais encore une fois, on l’éloigne de cette conversation qui semble réservée aux adultes. Mais les mouvements sociaux sont tels que l’enfant ne pourra être tenu à l’écart des événements. L’Indépendance est prononcée le 3 juillet 1962 et les événements qui suivent vont être capitaux pour le pays et marquer les esprits.



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Fawzi Brachemi est un auteur algérien, né à Oran en 1949. Il a débuté en tant que dessinateur de presse mais durant sa carrière, il a également contribué à la création de plusieurs revues jeunesse et est connu pour ses talents de peintre. Il publie en 2004 un premier album : À poings levés et mains tendues.



Cet album s’ouvre sur une chronologie de deux pages. Elle couvre une période de 135 ans qui court de juin 1830 (début de la colonisation française) à juin 1965 (coup d’état de Boumédiene). De plus, l’ouvrage est complété d’un dossier historique de 15 pages présent en fin d’album.



Ce récit se concentre sur la période qui s’étale de juillet 1962 à juin 1965. Le lecteur profite du coté didactique du récit puisque Fawzi Brachemi n’a pas hésité à y faire figurer de courts interludes documentaires (résumant la teneur d’une rencontre entre politiques, de conférences, de traités…) mais il apporte bien plus qu’un éclairage puisqu’il nous permet d’accéder aux propos d’un témoin direct des événements algériens.



Le « je » utilisé pour faire parler Médiene fait supposer que le témoignage est autobiographique, d’autant que Médiene a exactement le même âge que l’auteur avait au moment des faits. Ensuite, je doute qu’il faille réduire cet album à cette simple question purement accessoire. Qu’il soit ou non autobiographique, le récit est une excellente occasion de se pencher de nouveau sur cette période de l’Histoire que nous avons tous découverts dans nos manuels d’histoire, lorsqu’on usait encore nos fonds de culotte sur les chaises de l’école.



La clarté des propos de l’enfant aidera énormément dans la manière dont on accueille cet album puisqu’il reste assez descriptif quant à ce qui s’est produit sur cette période tumultueuse. De plus, Brachemi a pris soit d’éviter tout jugement de valeur. Entre les lignes, nous percevons sa lecture des faits (le personnage du père de Médiène est un bon indicateur) mais l’auteur se concentre afin de rendre son sujet le plus objectif possible. Cela passe notamment par le renvoi à de nombreuses références qu’il puise dans une bibliographie riche (Ali Haroun, Benjamin Stora…) ou dans les médias (Le Monde, El Watan…). Ainsi, il est aussi bien question de forces politiques en place que du quotidien des oranais (les échos qu’ils ont des mouvements sociaux à Alger, le massacre du 5 juillet 1962 à Oran, puis témoignage des massacres des européens et des harkis qui ont été perpétrés dans les jours qui ont suivi la déclaration d’indépendance …).



Cependant, je ne suis pas totalement parvenue à entrer dans l’album. Malgré l’intérêt que je porte à ce sujet, le recours à de trop nombreuses notes de bas de page ne permet pas de profiter d’une lecture fluide. Le dessin de Brachemi est grossier, j’ai eu beaucoup de mal à me faire à ce graphisme qui ne me permettait pas d’identifier les personnages « au premier coup d’œil » (exception faite pour certains porteurs de lunettes, de turbans et autres signes distinctifs). Certaines illustrations saisissent à la gorge ; j’ai notamment été surprise à plusieurs reprises par la violence de certains visuels qui viennent contraster avec l’ambiance graphique plutôt paisible des scènes de vie décrites. L’ouvrage met en scène un enfant qui grandit dans un contexte social confortable (intérieur cossu, rituel des thermes,…). Médiene est issu d’une famille aisée et instruite qui est coiffée par un chef de famille réfractaire à l’idée d’afficher publiquement ses opinions politiques. Ce père intègre, d’une droiture impressionnante, impose à ses enfants des règles de vie assez strictes.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Trahison : Algérie, été 62

Voici une bande dessinée très riche du point de vue documentaire. Les pages en couleur qui correspondent au vécu de l'auteur algérien, âgé de 13 ans en 1962, alternent avec les pages dans les tons gris et ocres qui évoquent la lutte sanglante pour le pouvoir qui a suivi l'indépendance de l'Algérie. Un dossier en fin d'ouvrage apporte des compléments d'informations historiques et présente les biographies des personnalités militantes, fondateurs du CRUA, comité Révolutionnaire d'Unité et d'Action qui a déclenché la lutte armée pour l'indépendance algérienne. Une BD à lire plus d'une fois pour enregistrer la complexité des enjeux politiques qui se sont dessinés avant et après 1962 en Algérie.
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