— Je vais l’emmener dans la boutique pour chiens au bout du pâté d’immeubles et lui faire choisir quelques affaires.
Riant, Josh contourna le bar et le rejoignit pour jouer avec la jeune chienne.
— Son nom est parfait. Même un chien doit être heureux. Je crains qu’elle ne finisse pourrie gâtée.
— Ce n’est pas un problème, continua Micah sans croiser son regard. Tout le monde a besoin de preuves d’amour. Même ceux qu’on rejette et qu’on traite comme des déchets sont le plus souvent des diamants bruts qui nécessitent simplement d’un peu de lustre pour étinceler. À cet égard, les animaux ne sont pas différents des humains.
Josh sourit et Micah fit de même. C’était amusant comme Josh n’avait pas remarqué la beauté de ces yeux couleur orage avant aujourd’hui. Le bleu, lavé de gris, lui rappelait un océan en colère, les vagues se soulevant avant de venir s’écraser sur le rivage. Les alarmes qui s’étaient mises en route un peu plus tôt se calmèrent. Oh merde, il était mal barré.
Finis les souvenirs. Le brouillard de ses jolies illusions avait été levé et il voyait la vie plus clairement désormais. Quant aux relations amoureuses, c’était une chose qu’il avait réglée. Il en avait terminé avec elles. Il n’avait aucun besoin d’engager à nouveau son cœur. Il pouvait être comme ces types qui détachaient leur corps de leur esprit et s’envoyaient en l’air pour le plaisir que cela procurait. Le sexe serait génial, mais ça n’irait pas plus loin.
Il avait eu peu d’expériences sexuelles, parce qu’il ne croyait pas au sexe avant l’engagement. Ce genre de pensée ne lui avait apporté rien d’autre que de l’humiliation et des rires, et plus d’une fois, il avait été traité d’allumeur par un mec frustré qui pensait avoir droit à du sexe parce qu’ils étaient sortis ensemble deux fois.
Âgé d’une trentaine d’années, le type essayait de dégager des ondes jeunes et branchées avec son jean usé, sa barbe négligée et ses cheveux légèrement longs. Il était agréable à regarder et semblait charmer indifféremment les hommes et les femmes, les accueillant avec un large sourire éclatant et une voix rauque, mais agréable.
Je sais que les gens ne voient en moi qu’un pauvre petit gosse de riches et je le suis peut-être, mais ça ne rend pas mon chagrin moins réel. Je n’ai jamais eu d’amis, n’ai jamais assisté à un match de quoi que ce soit, ni ne suis allé au zoo ou au cirque avec mes parents.
Vous êtes comme l’homme de fer blanc du Magicien d’Oz, vous n’avez pas de cœur. Comment faites-vous pour dormir la nuit, en sachant jour après jour qu’elle décline et que vous, qu’elle aime tellement, vous en fichez royalement ?
Les médecins disent tous que sa mémoire empire. Que peu importent les exercices que le thérapeute fait avec elle ou le fait que je la voie plus souvent, elle ne va pas aller mieux. En fait, elle est sur une pente descendante.
On ne pouvait plus avoir confiance en personne de nos jours.
Vous êtes médecin. Vous savez que rien n’est figé dans la pierre en matière d’êtres humains. Les gens changent, les esprits changent en un instant, en fait.